Guide du Championship : c’est reparti pour un tour ! | OneFootball

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·10 septembre 2020

Guide du Championship : c’est reparti pour un tour !

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La saison dernière, le Championship a certainement offert ce qu’il a de meilleur. Du jeu, du suspense, de jeunes talents, des équipes dénuées de tout esprit calculateur, de la dramaturgie, des émotions. Un exercice marqué aussi par le retour de Leeds United en Premier League, l’écroulement de Hull City ou encore les scandaleux feuilletons de Wigan et Charlton. Le Second Tier repart donc de plus belle demain soir avec en lever de rideau le déplacement du Middlesbrough de Neil Warnock chez les revenants Watford. Entre gros morceaux, éternels favoris et petits poucets, tour d’horizon sur les 24 équipes  qui formeront l’antichambre du football Anglais version 2020/2021.

Gare à la transition

Quand on fouille dans les archives pour retracer le parcours des clubs relégués de Premier League, on a tendance à retrouver des équipes en grandes difficultés face à la transition qu’entraine un exil de l’échelon supérieur. Parmi les quinze derniers relégués, seuls quatre clubs ont réussi à faire le Yo-Yo en l’espace d’une saison. Pire, seul Fulham a réussi un tel challenge sur les 3 dernières saisons. Un challenge de taille qu’attend Vladimir Ivic, fraichement nommé sur le banc de Watford au sortir d’une expérience de deux saisons au Maccabi Tel Aviv couronnée de deux titres de champions. À défaut d’avoir exercé dans un des cinq grands championnats d’Europe, le manager Serbe présente un CV assez garni face aux ambitions de montée affichées par le propriétaire Gino Pozzo. Au-delà du soutien de l’homme d’affaires italien, l’ex-entraineur du PAOK pourra compter sur un effectif d’une qualité et d’une profondeur patentes, malgré le départ acté d’Abdoulaye Doucouré à Everton, et ceux annoncés de Troy Deeney et Ismaila Sarr. Avec une colonne vertébrale forgée par la présence de Ben Foster dans les cages, Craig Dawson dans l’axe central, Étienne Capoue dans le cœur du jeu, et une fraicheur que devraient apporter les jeunes Ben Wilmot (prêté auparavant à Swansea), Luis Suarez (19 buts au Real Saragosse en deuxième division espagnole), Joao Pedro ou encore la recrue estivale Jeremy Ngakia, les Hornets auront sans nul doute leur mot à dire cette saison afin de redresser la barre et refaire le même coup qu’au terme de la saison 2014/2015 avec une place de dauphin derrière Bournemouth.


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Des Cherries qui ont passé un été relativement calme malgré le (prévisible) divorce  entériné avec Eddie Howe après 23 ans (en cumulé, en tant que joueur et entraineur) de vie commune marqués par la fulgurante ascension vers la Premier League, mais aussi par la pérennisation d’un club au bord de la faillite il y a de cela 12 ans. C’est dans cette lignée que le club du West Country a opté pour la solution interne, en nommant Jason Tindall. Un rôle qui sera d’autant plus difficile à assumer avec l’énorme vide qu’a laissé Howe et le probable exode de plusieurs joueurs clés (David Brooks, Joshua King) après le départ de Callum Wilson à Newcastle. Cependant, le jeune manager Anglais pourra s’appuyer sur la jeunesse et le vécu de son effectif en Championship, en attendant les futures recrues. Le jeune portier Irlandais Mark Travers semble bien parti pour assurer le rôle de dernier rempart avec le flou entretenu autour de l’avenir d’Asmir Begovic. Au niveau du dispositif tactique, la tendance tend vers un 3-4-3, avec Adam Smith et Jack Stacey en pistons, Jefferson Lerma et Lewis Cook au milieu et un trio d’attaque formé par Junior Stanislas, Arnaut Danjuma et Dominic Solanke.

Au sein de la défense, Tindall possède dans ses rangs une multitude d’options avec, entre autres, le retour en forme de Lloyd Kelly, le jeu aérien de Chris Mepham et l’expérience de Steve Cook. Serait-ce suffisant face à l’adversité et l’imprévisibilité du Championship ? À voir si Jason Tindall réussira à insuffler un nouvel état d’esprit.

Pourtant, cette approche sportive ne semble pas faire l’unanimité au sein des relégués. Face aux convoitises attisées par Max Aarons, Emiliano Buendia et consorts, Norwich City a décidé d’anticiper les mouvements et avoir un coup d’avance par rapport au marché en s’offrant pas moins de dix (oui, 10 !) recrues afin de renforcer l’équipe première et les U23. Valeurs sûres du Championship, Kieran Dowell (auteur d’une excellente deuxième partie de saison avec Wigan), Jordan Hugill (13 buts la saison dernière avec QPR) et Ben Gibson ne devraient pas avoir du mal à se fondre dans le moule et apporter de l’expérience et une profondeur de banc.

Il faut dire que les Canaries effectuent un retour avec une structure bien plus organisée qu’en 2016 (année de la précédente relégation), de meilleures infrastructures et une politique sportive beaucoup mieux établie avec le tandem Daniel Farke – Stuart Webber. Ayant l’œil pour les jeunes talents, le directeur sportif de Norwich a de la suite dans les idées en allant dénicher la jeune pépite Polonaise du Slask Wroclaw Przemyslaw Pacheta. De son côté, le technicien Allemand pourra toujours compter sur la fraicheur des jeunes Todd Cantwell, Adam Idah et Oliver Skipp (prêté par Tottenham), la sérénité de Tim Krul, le leadership de Grant Hanley et Timm Klose et surtout l’aisance de Teemu Pukki devant les buts.

Franchir un cap pour changer de dimension

Ils étaient trois, trois gâchettes, redoutables et indispensables : Said Benrahma, Bryan Mbeumo et Ollie Watkins ont certainement formé la saison dernière l’un des trios les plus destructeurs du Royaume. Cette saison il n’en restera probablement qu’un avec la juteuse vente de l’attaquant anglais et l’intérêt porté à l’international Algérien. Une situation à laquelle se sont habitués les Bees depuis quelques années à travers les départs de Neal Maupay, Ezri Konsa, Chris Mepham ou encore James Tarkowski. Mais voilà, Brentford avance désormais à visage découvert, forgé d’une des plus cohérentes structures de recrutement en Angleterre et d’un effectif, pétri de qualités, qui ne devrait pas subir d’énormes changements. Quelque temps courtisé par Arsenal, David Raya devrait poursuivre l’aventure sous la houlette de Thomas Frank. La paire centrale sera sans doute formée par Ethan Pinnock – Pontus Jansson, mise en concurrence par la recrue estivale Charlie Goode. Plus haut, Christian Nørgaard dictera le jeu des Bees, entouré de Josh Dasilva et Emiliano Marcondes (qui semble avoir eu le dessus sur Mathias Jensen). Offensivement, Brentford s’est offert le meilleur joueur de League One la saison dernière, en la personne d’Ivan Toney. Excellent dos au but et adroit devant les buts, l’ex-attaquant de Peterborough sort d’une saison à 24 buts et fera certainement l’affaire en Championship.

Brentford veut rêver plus grand et changer de dimension. C’est dans cette optique que le club a décidé de mettre un terme aux 116 ans qui les liaient à Griffin Park, en déménageant vers le tout nouveau Brentford Community Stadium.

Le stade est aussi au centre des priorités d’un autre club de Championship. Millwall se prépare à réaménager The Den en augmentant sa capacité d’accueil à 34.000 places. Une idée qui ne fait pas l’unanimité au sein des supporters des Lions, soucieux qu’une telle décision n’enlève le charme architectural du stade et le rende aseptisé, à l’image du London Stadium, enceinte des voisins Hammers. Heureusement, le club a fait preuve de subtilité sur le plan sportif en nommant Gary Rowett sur le banc de touche. L’ex-entraineur de Derby County a su conquérir les fidèles de The Den en apportant une touche technique qui se faisait attendre sous l’ère Neil Harris.

Grosses satisfactions du dernier mercato hivernal, Mason Bennett et Ryan Woods apporteront, de nouveau, cette saison une diversification dans les profils à travers leur habilité technique. Le capitaine Shaun Hutchinson, Alex Pearce et Jake ‘Air’ Cooper formeront ce qui se fait de mieux en matière de stabilité défensive en Championship. Gary Rowett pourra aussi compter dans ses rangs la présence du géant Matt Smith, du prometteur Troy Parrott, joyau de Tottenham, et du facteur X, Jed Wallace. La clé c’est Wallace. Capable de débloquer des matchs sur un geste, explosif et excellent tireur de coups de pied arrêtés, l’ailier de 26 ans possède le talent et l’énergie pour faire passer un cap à Millwall, après un exercice 2019/2020 de haute volée (10 buts et 13 passes décisives).

« La réalité c’est que nous n’avons pas réussi à inscrire suffisamment de buts devant. Aujourd’hui les buteurs sont un défenseur et un milieu de terrain. C’est le résultat de diverses raisons variées, je ne veux blâmer personne. Nous devons trouver une solution. »

Autre club qui réalise un excellent travail malgré le peu de moyens à disposition, Preston North End traverse un été très calme, même beaucoup trop calme avec la situation contractuelle de plusieurs cadres. Devant le manque de profondeur dans son banc et l’absence d’un véritable finisseur, Alex n’avait pas hésité à pointer du doigt ‘indirectement’ son board en fin de saison : « La réalité c’est que nous n’avons pas réussi à inscrire suffisamment de buts devant. Aujourd’hui les buteurs sont un défenseur et un milieu de terrain. C’est le résultat de diverses raisons variées, je ne veux blâmer personne. Nous devons trouver une solution».

Les Lilywhites avaient démarré en fanfare en accrochant une deuxième place après 16 journées de championnat, avant de succomber et perdre au fil des journées la possibilité d’accrocher une place en Play-offs. L’absence d’un vrai neuf s’est fait ressentir malgré un Sean Maguire peu avare en énergie et un Scott Sinclair toujours aussi fin techniquement. Pour retenir des aspects plus positifs, Alex Neil a réussi à instaurer, avec Ben Davies et Patrick Bauer, une paire centrale très complémentaire derrière l’infatigable Ben Pearson. Le gros volume de jeu d’Alan Browne permet à Preston d’avoir une verticalité dans le jeu à côté de la vision de jeu et l’exquise patte gauche de Daniel Johnson, impliqué sur 19 buts en Championship au cours du précèdent exercice.

Concurrent direct de North End pour une place en barrages, Bristol City avait aussi raté le coche au cours d’une fin de saison qui aura finalement couté à Lee Johnson son siège sur le banc d’Ashton Gate. Et les avis peuvent diverger par rapport à la succession de Johnson, qui sera assurée par son adjoint Dean Holden. Les Robins ont donc préféré la solution interne plutôt que d’aller chercher un nom plus clinquant à l’image de Chris Hughton. Manque d’ambition ? Peut-être, mais une chose est sûre: les Robins peuvent se targuer d’avoir un effectif taillé pour jouer les premiers rôles cette saison. Avec un recrutement plutôt malin (Joe Williams, Chris Martin, Alfie Mawson), le manager Nord-irlandais aura pour principale mission de trouver l’alchimie parfaite entre la fraicheur des jeunes Max O’Leary, Han-Noah Massengo et  Liam Walsh et l’assurance apportée par les cadres  Nathan Baker, Andreas Weimann, Famara Diedhiou ou encore Tomas Kalas.

Un coup à jouer

Tous deux éliminés des Play-offs sur le fil, Cardiff City et Swansea City vont attaquer la nouvelle saison de Championship avec le statut de sérieux prétendant au Top 6. Pourtant, la tournure qu’a prise l’intersaison des deux clubs Gallois ne fût pas similaire. En héritant du quatorzième de Championship, Neil Harris a certainement réussi  la plus remarquable des remontées au tableau pour sa deuxième expérience sur un banc de touche. La recette : une vision Old School, un bloc extrêmement compact, une aisance tactique et une verticalité expresse dans les transitions. Hormis deux beaux coups (Kieffer Moore et Sheyi Ojo) réalisés, le mercato des Bluebirds est resté relativement calme, ce qui devrait apporter une stabilité sur laquelle l’ex-entraineur de Millwall pourra s’appuyer.

Avec Alex Smithies dans les buts, Curtis Nelson et Sean Morrison en défense centrale, les longues touches de Will Vaulks ou encore la créativité de Lee Tomlin, Cardiff City tient les ingrédients nécessaires pour jouer encore une fois les premiers rôles cette saison. Swansea City a opté de son côté pour une toute autre approche sportive. Steve Cooper a réussi à concrétiser l’excellent travail de son prédécesseur Graham Potter avec une place en barrages tout en ayant un pouvoir d’attraction sur le marché à travers ses anciens protèges des Young Lions, champions du monde u17 en 2017. Après un passage prometteur, le portier de Newcastle Freddie Woodman et le défenseur de Chelsea Marc Guehi seront prêtés pour une deuxième saison. Morgan Gibbs-White aura la lourde tâche de succéder à Conor Gallagher, rapatrié par les Blues. Les Swans ont aussi réussi à piocher quelques jolies prises avec notamment les arrivées du très tonique Jamal Lowe en provenance de Wigan et de l’expérimenté Korey Smith.

Pas de départs majeurs, une seule arrivée notable, celle du portier Belge Thomas Kaminski. Blackburn Rovers doit encore renforcer son secteur défensif – après le rapatriement de Tosin Adarabiyo auprès de Manchester City – afin de se mêler à la course vers le graal. Depuis son arrivée en 2017, Tony Mowbray a réussi à stabiliser un club de League One … en Championship, et face à l’homogénéité du championnat, les Rovers pourront compter sur l’apport défensif de Darragh Lenihan, les courses de Ryan Nyambe dans le couloir droit, l’efficacité d’Adam Armstrong et les mouvements de Bradley Dack, qui sera de retour à la compétition au mois d’octobre.

Plus à l’est sur la carte, et plus précisément dans le sud du Yorkshire, on tient sans doute l’une des équipes les plus enthousiasmantes du championnat. La saison dernière, Barnsley a affiché une moyenne de 7.17 passes adverses par action défensive, troisième meilleur bilan parmi le Championship et les cinq plus grands championnats. La lecture de ces statistiques rappelle une évidence : les Tykes savent presser avec ténacité et efficacité. Les hommes de Gerhad Struber pourraient mieux surfer sur leur fin de saison héroïque et rester sur la dynamique qui leur a fait éviter la relégation avec la petite touche de folie que peuvent apporter les jeunes Elliot Simoes et Conor Chaplin, la maturité de Cauley Woodrow, le pied gauche d’Alex Mowatt ou encore la mobilité de Callum Styles, excellent au cours du sprint final de Barnsley. Jeune et captivante, cette équipe des Reds peut très rapidement chambouler la hiérarchie en Championship.

Depuis leur relégation en Championship il y a de cela deux ans, les Potters ont sans nul doute été l’équipe la moins performante par rapport aux moyens mis en œuvre. Stoke City sort d’une saison extrêmement mouvementée avec une survie actée au cours de l’avant dernière journée de championnat mais a trouvé en Michael O’Neill l’entraineur parfait afin de remettre un peu d’ordre dans le vestiaire. Le technicien nord-irlandais est parvenu à redresser la barre face au chantier laissé par son prédécesseur Nathan Jones en asseyant une solidité défensive et en s’appuyant sur des cadres beaucoup plus impliqués à l’image d’un James McClean revanchard et d’un Sam Clucas aussi remuant que polyvalent. Les Potters peuvent aussi compter sur leur petit joyau Tyrese Campbell (fils de Kevin) qui gagne petit à petit en régularité.

Au niveau du recrutement, le board  a préféré miser sur des profils expérimentés (à l’exception de Jacob Brown en provenance de Barnsley) avec les arrivées de Steven Fletcher, James Chester, Morgan Fox et John Obi Mikel, dont les meilleures années commencent à dater. La grosse interrogation pour Stoke City reste cependant la gestion du cas Jack Butland, loin d’avoir été irréprochable ces deux dernières saisons et dont la cote auprès des clubs a connu une terrible chute.

Serait-ce enfin leur saison ?

Sur le papier, Nottingham Forest a réalisé sa meilleure saison depuis neuf ans avec une septième place au classement, malheureusement elle aura été entachée par une fin de saison chaotique et une place en Play-offs –auxquels ils n’ont plus été conviés depuis 2011 – perdue au terme d’un scenario rocambolesque. Pour remédier à cela, Sabri Lamouchi devra très vite inverser la tendance et éviter un début de saison laborieux, après les quelques semaines de tractations autour de son avenir. L’entraineur français jouit, cependant,  encore d’une certaine cote de popularité auprès des supporters – conscients de la progression qu’a vécue leur club depuis sa nomination sur le banc de Forest – et n’a pas perdu de temps pour bonifier son effectif. Meilleur buteur de Charlton la saison dernière, Lyle Taylor fera figure de back-up de luxe derrière  le maitre artificier Lewis Grabban.

Les Reds ont su aussi densifier le milieu avec les arrivées de Jack Colback, libre de tout contrat, Fouad Bachirou, en provenance Malmo, et Luke Freeman. Instaurer de la fraicheur tactique en se reposant sur les cadres Samba, Worrall, Watson Lolley et Grabban et (re)faire de Nottingham Forest un candidat crédible pour une montée qui se fait attendre depuis 23 ans, telle est la mission de Lamouchi.

Scandales financiers avec la Football League, blessure grave de Richard Keogh après une soirée arrosée, Andre Wisdom poignardé lors d’un vol, des gardiens de but totalement à la ramasse. Le constat claque : Phillip Cocu n’a pas été épargné et pourrait se passer de ce genre d’événements pour sa deuxième saison sur le banc de Derby County.

Les Rams doivent se remettre les idées en place et pour ce faire, disposent d’un beau mixage de joueurs expérimentés et de jeunes prometteurs. David Marshall, Mike te Wierik et Matt Clarke (de retour pour une deuxième saison en prêt) sont venus renforcer un secteur défensif appauvri par le départ de Jayden Bogle et Max Lowe à Sheffield United. Adepte du jeu offensif au sol, le technicien Néerlandais pourra s’appuyer sur la fleurissante académie du club, dont les derniers éléments – Max Bird, Jason Knight, Louie Sibley ou encore Morgan Whittaker – ont su apporter de la finesse technique et de la fougue à côté de l’expérience de Wayne Rooney et consorts. Ambitieuse, fraiche et dynamique, cette équipe des Rams est, à quelques signatures près, un produit fini pour un club qui espère retrouver l’élite après 12 ans d’absence.

Une politique sportive dans le flou

Mark Bowen aura beau réussi à sauver Reading la saison dernière après un début d’exercice laborieux, son manque d’adaptabilité et de notion tactique lui ont été fatals. Il faut dire que les Royals disposent, offensivement, d’un des effectifs les plus qualitatifs et les plus prometteurs du championnat, et pourront, à moins d’offre de dernière minute, compter sur une véritable armada offensive composée de George Puscas, Yakou Meite, John Swift, Ovie Ejaria, Lucas Joao et Michael Olise. Le nouvel entraineur Serbe Veljko Paunovic devra donc  faire oublier une saison sans grand relief, et surtout instaurer une identité de jeu et donner une idée directrice au sein de Reading.

Autre club qui a vécu un changement managérial au cours de l’intersaison, Birmingham City espère éviter les frayeurs de la saison dernière en s’offrant les services d’Aitor Karanka. L’Espagnol revient dans un championnat qu’il connait bien, après avoir connu la montée avec Middlesbrough, suivie d’une timide expérience à Nottingham Forest. Organisateur et fin tacticien, Karanka devrait aligner un Onze très cohérent renforcé par l’arrivée de ses hommes forts à Boro, George Friend et Adam Clayton. Malgré la présence de la paire Maxime Colin – Jeremie Bela dans le couloir droit, Kristian Pedersen à gauche, Ivan Sunjic dans la récupération et Lukas Jutkiewicz sur le front de l’attaque, les Blues risquent de se trouver en manque de créativité et de fougue avec le départ du très prometteur Jude Bellingham au Borussia Dortmund. Un attaquant supplémentaire pour épauler Jutkiewicz devrait être aussi une des priorités du mercato des Blues.

Autre gros poisson du championnat qui avait frôlé la correctionnelle la saison dernière, Middlesbrough démarre la campagne 2020/2021dans le plus grand calme avec comme seule arrivée celle de Grant Hall, libéré de son contrat par QPR. Menés par un Neil Warnock toujours pas prêt à lâcher affaire malgré ses envies de retraite, Boro peut compter dans ses rang des éléments assez prometteurs et dont la marge de progression reste importante : Dael Fry, Nathan Wood, Djed Spence (qui avait tapé dans l’œil de Mourinho lors d’un match de Cup), Hayden Coulson, Marcus Tavernier. Des jeunes prêts à jouer un rôle majeur sous la houlette du recordman du nombre de montées (huit) en Football League. De l’autre côté, l’ex entraineur de Sheffield United a tenu à jouer le nettoyeur cette saison avec la non prolongation de plusieurs cadres (Ayala, Shotton, Friend, Clayton) mais devrait certainement voir sa cellule de recrutement accélérer dans le mois à venir.

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Une équipe joueuse mais qui peut, par moments, faire preuve de naïveté. Cinquième meilleure attaque, et troisième pire défense de Championship la saison dernière. Un recrutement intéressant, et de l’autre côté plusieurs départs majeurs. C’est toujours compliqué de placer les Queens Park Rangers dans une case bien définie, mais une chose est sûre, le jeu dicté par l’équipe de Mark Warburton peut parfois produire des merveilles en terme de construction et d’aisance technique.

Au niveau du mercato et afin de compenser le retour de prêt de Jordan Hugill, les Hoops se sont offerts l’international Ecossais Lyndon Dykes, auteur de 9 buts et 8 offrandes en Premiership écossaise la saison dernière. Récemment élu dans l’équipe type de League One, Rob Dickie vient renforcer le secteur défensif, aux côtés de Yoann Barbet et Cie, en provenance d’Oxford United. Mais Warburton risque de vivre une fin de mercato assez agitée avec l’intérêt porté à l’égard du très fin latéral gauche Irlandais Ryan Manning et du tonique ailier Bright Osayi-Samuel, quelques semaines après le départ acté du joyau de QPR Ebereche Eze, parti faire ses preuves avec Crystal Palace au sein de l’élite. Des probables départs qui pourraient redistribuer les cartes et attribuer un plus grand rôle au jeune Belge Ilias Chair et à Luke Amos – dont le prêt de Tottenham vient d’être reconverti en transfert permanent – dans l’animation offensive.

« Le football est un formidable sport mais le milieu du football est terrible. Si je voulais de l’honnêteté, alors je suis dans le mauvais milieu. » Le sentiment d’amertume de Danny Cowley est tout aussi poignant que légitime, quelques semaines après sa surprenante éviction du banc de Huddersfield. L’ancien Boss de Lincoln City avait réussi bien plus qu’une mission sauvetage, il a su surtout insuffler un nouvel état d’esprit et une adaptabilité qui collait bien à son effectif. Les dirigeants des Terriers n’étaient visiblement pas du même avis et ont préféré se tourner vers le novice Carlos Corberan, ancien membre du staff de Marcelo Bielsa à Leeds United. Cependant, la politique sportive qu’entend mettre en œuvre le manager Espagnol devra passer par une opération dégraissage qui ne fait que débuter avec les départs de Ramadan Sobhi en Egypte et Steve Mounié au Stade Brestois.

Le prometteur attaquant de 22 ans Karlan Grant, auteur de 19 buts la saison dernière, est pisté par bon nombre de clubs au sein de l’élite et risque d’aller s’essayer aux joutes de la Premier League au cours des prochaines semaines. Dans le sens inverse, le club du Yorkshire de l’Ouest a essayé de piocher quelques trouvailles – avec l’arrivée du jeune latéral Espagnol Pipa et celle de Danny Ward, libre de tout contrat – afin de solidifier l’effectif et apporter des renforts aux peu de joueurs sur lesquels les Terriers peuvent véritablement compter (Lewis O’Brien, Fraizer Campbell, Christopher Schindler).

Survie, et plus si affinités !

Historique ! Voici le mot qui résume la présence de Wycombe Wanderers en Championship, après 133 ans d’existence, au sortir d’un éprouvant exercice 2019/2020 qui aura vu les Chariboys triompher au cours de la finale des Play-offs en League One devant Oxford United. Une récompense pour deux hommes en particulier : cheveux longs, dégaine de Rock Star et approche méthodique dans son management, Gareth Ainsworth fait la pluie et le beau temps à Wycombe depuis 8 ans sur le banc du club. Le quadragénaire a su stabiliser le club en League One et composer un effectif riche en expérience avant de faire découvrir le Second Tier à Adams Park. Échelon qui sera découvert aussi par Adebayo Akinfenwa, véritable icône de la Football League, à 38 ans.

Laissé libre par Wimbledon en juillet 2016, The Beast était à deux doigts de tirer un trait sur sa carrière professionnelle avant de se rétracter et de s’offrir une deuxième jeunesse sous la houlette de Gareth Ainsworth. Les Chairboys se présenteront donc avec le statut de petit poucet (tant sur le plan sportif que financier) et devront se confronter à l’adversité du Championship, avec une approche plus viable pour le long terme du club.

Deux montées en l’espace de trois ans avec un assez jeune effectif et ce malgré la contrainte de jouer les matchs ‘domicile’ au St Andrew’s de Birmingham City. Sur le papier, Coventry City, emmené depuis près de 3 ans par Mark Robins, fait figure d’une des curiosités à découvrir pour le Championship version 2020/2021. Pour leur retour en championnat après 8 ans de cavale entre le troisième et le quatrième étage de la pyramide du football anglais, les Sky Blues espèrent ne pas succomber très tôt et rester sur les mêmes bases de l’exercice précèdent à travers une politique de recrutement tournée vers de jeunes profils à l’exemple de Callum O’hare, Gustavo Hamer, Tyler Walker, Ben Sheaf ou encore Julien Dacosta.

Troisième et dernier promu de League One, Rotherham United devrait, sauf grosse surprise, jouer la survie pour leur retour express en Championship. À la tête du club depuis 2016, Paul Warne peut se poser en roi du Yo-Yo en ayant déjà connu deux relégations et deux montées en l’espace de 4 saisons. Une expérience qui pourrait néanmoins donner du panache et offrir de la sérénité auprès de l’effectif des Millers face à la peur et la tension que peuvent provoquer un lutte pour le maintien. Dans l’optique d’une pérennisation du club au sein du Championship, le natif de Norwich pourra compter sur ses certitudes des dernières saisons avec le jeune prometteur Ben Wiles, le milieu de terrain Matt Crooks ou encore le très imposant défenseur Michael Ihiekwe. Coté arrivées, les gardiens de but Jamal Blackman et Viktor Johansson devraient pallier le retour de prêt de Daniel Iversen chez son club parent Leicester City. Autres recrues de taille au New York Stadium, Angus MacDonald et Wes Harding, tous deux libres de tout contrat, iront solidifier le secteur défensif dans le Yorkshire du Sud.

Embauché par Stoke City dans des circonstances particulières alors que son équipe jouait la montée en League One, Nathan Jones était revenu à Luton Town la saison dernière sous le costume de traitre pour les fans, mais aussi de sauveur pour les dirigeants des Hatters, prêts à cacher sous le tapis le malheureux épisode de janvier 2019. Un pari osé qui aura finalement porté ses fruits avec un maintien assuré au bout du suspense lors de la dernière journée de championnat. Tenace, motivateur et toujours agité devant son banc de touche à Kenilworth Road, le manager Gallois espère faire éviter à ses troupes un début de saison laborieux et rester sur le même nuage qui les a propulsés en dehors de la zone rouge en fin de saison dernière. Et pour ce faire, les Hatters pourront s’appuyer sur le réalisme du buteur Irlandais James Collins et ses 14 pions de la saison dernière, la mobilité de James Bree sur le flanc droit, le sens de l’interception de Ryan Tunnicliffe, la créativité de Harry Cornick ou encore le dynamisme de Kazenga Lua Lua.

Enregistrer une vente du stade dans le bilan comptable avant même que celle-ci soit définitivement actée ? Voyons … Pour certains, Sheffield Wednesday a bien cherché sa sanction en voulant jouer avec les règles du Fair-play financier, pour d’autres, la League  aurait dû appliquer la sanction dès la saison écoulée (ce qui aurait entrainé une relégation en League One), mais s’il y a une chose sûre, c’est que les Owls attaqueront la saison de Championship avec un handicap de 12 points, et au regard de la qualité et de la densité de l’effectif mis à la disposition de Garry Monk, ils risquent de se trouver très vite en difficulté au fil des journées.

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Le manager Anglais devra aussi faire avec les départs de Morgan Fox et Steven Fletcher à Stoke City, contre zéro indemnité, et Jacob Murphy, rapatrié par Newcastle. La créativité et la patte gauche de Barry Bannan pourraient être mises à contribution encore une fois cette saison, aux côtés de l’explosivité de Kadeem Harris, et les quelques coups de génie d’Adam Reach. Défensivement, Sheffield Wednesday s’est offert une belle prise en la personne de Chey Dunkley en provenance de Wigan. Dominic Iorfa et Julian Borner seront, eux aussi, certainement au cœur de l’organisation défensive de Garry Monk. Concernés par la lutte pour l’accession ces dernières saisons, les Owls jouent gros, très gros cette saison. Claque subie ou signal d’alerte pour le propriétaire du club, les fidèles de Hillsborough méritaient mieux.

Wonderkids, entre promesses et confirmations

Le Championship regorge de jeunes talents à découvrir d’urgence, à l’image du jeune ailier Français Bryan Mbeumo. Le natif d’Avallon dans l’Yonne n’a pas perdu de temps avant de s’imposer au sein du Second Tier et former, avec Said Benrahma et Ollie Watkins, le meilleur trio offensif du championnat. Outre ses 16 buts et 7 passes décisives, l’ex joueur de l’ESTAC a su adhérer au fond de jeu établi par son entraineur Thomas Frank. Excellent dans ses appels au deuxième poteau, provocateur balle au pied, beau jeu de tête et capable de lâcher de belles frappes avec sa patte gauche, l’ailier de 21 ans est une des grosses satisfactions de la saison à Brentford.

Autre jeune Français de Championship, Michael Olise s’est peu à peu ouvert les portes de l’équipe première à Reading, avant de faire désormais figure de grand espoir pour les Royals. Pourtant, il suffisait de visionner quelques-unes de ses actions pour en être convaincu : le jeune milieu de 18 ans est capable de coups d’éclats exceptionnels, sait plonger dans les espaces en slalomant au milieu des joueurs adverses. Au milieu de la technicité offerte par les éléments offensifs de Reading, Olise tient en lui toutes les cartes pour faire mal cette saison et confirmer son statut de jeune pépite.

Des jeunes talents, Derby County peuvent se targuer d’en avoir quelques-uns dans ses rangs. Assez fin techniquement, gaucher, doté d’une grosse frappe et d’un excellent sens du but par rapport à son poste de milieu de terrain, Louie Sibley tient sans nul doute un grand avenir dans le football Britannique. Auteur de 5 buts (dont un triplé face à Millwall) et 2 passes décisives pour ses 11 rencontres de Championship, le milieu de terrain de 18 ans continuera certainement à briller cette saison.

Autre élément prometteur des Rams, Jason Knight a, lui aussi, brillé pour sa toute première saison au sein de l’effectif professionnel. Polyvalent, propre techniquement et jamais avare en dépense d’énergie, le milieu Irlandais de 19 ans a porté son total de buts à 6 pions. De son côté, Max Bird a joué un rôle prépondérant dans le système mis en place par Phillip Cocu et ne cesse d’impressionner les observateurs du Championship de par son aisance tactique, son sens de l’anticipation et ses interceptions tranchantes dans les duels. Aux côtés de Wayne Rooney, le milieu défensif de 19 ans apprend vite et fait preuve d’une attitude exemplaire face à l’adversité du championnat.

Ayant joué un rôle majeur dans la fin de saison de Barnsley, Callum Styles a montré des qualités qui peuvent laisser penser que le jeune gaucher de 20 ans pourrait crever l’écran cette saison. Formé à Bury et transféré il y a de cela deux ans chez les Tykes, le milieu de terrain a fait parler son énergie et sa belle patte gauche sous la houlette de Gerhard Struber et risque d’être une des attractions de l’exercice 2020/2021.

Autre milieu de terrain impliqué dans la lutte pour le maintien, Lewis O’Brien a été une véritable pièce maitresse pour le cœur du jeu de Huddersfield sous l’ère Danny Cowley. Gaucher, doté d’une grosse frappe et d’un esprit compétiteur, l’Anglais de 21 ans sort d’une saison à 2 buts et 4 offrandes et détient toutes les qualités pour franchir un nouveau palier cette saison.

Formé à Aston Villa et barré par la concurrence depuis quelques saisons, Callum O’Hare avait décidé d’aller gratter quelques matchs en League Two tout d’abord avec Carlisle United avant de rejoindre Coventry City en prêt la saison dernière. Milieu offensif doté d’une grosse technique et d’une vista prometteuse, l’Anglais de 22 ans a largement contribué au sacre des Sky Blues en League One avec 3 buts et 4 passes décisives. Ayant rejoint définitivement Coventry City cet été, O’Hare aura un temps de jeu conséquent dans un championnat qu’il va enfin découvrir (ne pas compter les quelques miettes qu’a daigné offrir Steve Bruce) et pourrait faire des étincelles dans le secteur offensif de Mark Robins.

Méconnu du grand public, Troy Parrott s’apprête lui aussi à découvrir le Championship. Prêté par Tottenham, l’avant-centre Irlandais de 18 ans évoluera sous les ordres de Gary Rowett à Millwall. Auteur de 6 pions en 4 matchs de Youth League, la pépite Irlandaise risque de faire parler son excellente patte droite sur coups de pied arrêtés, son imposant physique et son calme devant les buts adverses. Entouré de plusieurs profils différents chez les Lions, Parrott pourra apporter une touche de folie qui manque un peu à Millwall et marquer de son empreinte son passage du côté du sud de Londres.

Tel père, tel fils. Ou bien Kevin a peut-être lâché deux ou trois petits conseils à son fils Tyrese. Capable d’exécuter le geste juste devant le but de par son sang-froid et sa patte gauche, à l’aise balle au pied et dans les course en profondeur, Tyrese Campbell a réalisé au cours de l’exercice précédent une saison très prometteuse avec 9 buts au compteur. Agé de 20 ans, le très tonique attaquant de Stoke City a l’occasion de gagner en régularité sous la houlette de Michael O’Neill et de reproduire les séquences intéressantes produites au cours de la saison dernière afin de confirmer son statut de jeune émergeant.

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