« Ils se sont vus très beaux, très grands » : quand les sénateurs questionnent les dépenses démesurées de la LFP | OneFootball

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·13 septembre 2024

« Ils se sont vus très beaux, très grands » : quand les sénateurs questionnent les dépenses démesurées de la LFP

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La Mission d’Information sur la Financiarisation du football en France touche bientôt à sa fin et ses premières conclusions – bien que pas encore définitives – commencent déjà à apparaître ! Avant une audition prochaine de beIN Sports et de DAZN, diffuseurs de la Ligue 1 et de la Ligue 2, les deux sénateurs Laurent Lafon (Président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport) et Michel Savin (Vice-Président) se sont exprimés pendant plus d’une heure en conférence de presse. Sortant d’une visite des locaux de la LFP à proximité du Parc Monceau (XVIIe arrondissement de Paris), les deux parlementaires ont tenu à faire un point avec médias avant de rendre leur rapport définitif, qui est à paraître pour la fin du mois d’octobre 2024. Ils y énumèrent un grand nombre de sujets épineux, notamment concernant les grandes dépenses de la Ligue qui ne sont pas en accord avec la chute drastique de ses revenus et de la crise actuellement traversée par ce secteur.


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Michel Savin : « Ce que l’on peut constater suite à cette visite, c’est qu’il y a un contraste entre le train de vie de la Ligue et la situation financière des clubs. Cette situation est frappante et mérite toute notre attention. Nous avons relevé certains points sur les frais de fonctionnement de la Ligue : de nombreux recrutements ont été réalisés en deux ans, entre 2022 et 2024 les effectifs de la LFP et de la société commerciale LFP Media sont passés de 77 à 137 CDI. Dans le même temps, la masse salariale a grimpé de 7 à 17,5M€ (par an). L’augmentation des effectifs et de la masse salariale et la forte diminution des revenus, liés à la vente des droits TV, nous inquiète. Le salaire du président de la Ligue a triplé, à 1,2M€ l’année, en plus du bonus de 3M€. »

La défiance du public à l’égard de la LFP

Laurent Lafon : « Dans toutes nos réflexions sur le football français, nous n’oublions pas les supporters. Ceux qui, chaque semaine, vont dans les stades, vivent leur passion, consacrent une partie de leurs revenus et c’est souvent un effort de leur part, pour pouvoir soutenir leur club et partager cette passion avec leurs proches. Les supporters sont relativement peu écoutés actuellement, c’est pour ça que nous avons tenu à le faire et nous continuerons à le faire. Les supporters, c’est aussi l’expression des territoires. Nous avons un championnat de France dont les clubs sont issus des territoires, sont à leur image, ils consacrent cette identité territoriale. »

« On voit, et c’est une préoccupation pour nous, qu’il y a un souci et un décalage de plus en plus grand entre les responsables du football français et ceux qui le font vivre au quotidien : les supporters. À terme, ce décalage n’est pas acceptable et c’est pour cela que dans ce rapport se trouveront des réflexions et des propositions en la matière. De même, avec la baisse de moitié des droits audiovisuels, la précarité et l’incertitude sur l’avenir, des efforts vont être demandés de la part des clubs. Et je ne vois pas comment on pourrait leur demander cela sans en faire soi-même, du coté de la Ligue. »

La Ligue 2 va-t-elle pouvoir obtenir une plus grosse part des droits TV ?

Michel Savin : « Aujourd’hui, il n’y a pas de discussion (pour changer la clé de répartition des droits TV). Est-ce que l’un des collèges va vouloir remettre ce sujet sur la table ? J’ai lu dans la presse qu’un président de Ligue 2 représentant le Collège de Ligue 2 (Bernard Joannin, Amiens) annonçait qu’il espérait obtenir dans les 2 mois un montant d’1,5 millions d’euros pour chaque club du championnat, ce qui fait quand même une somme rondelette… Mais on n’a pas senti la Ligue particulièrement informée de cette demande. »

Des nouveaux locaux au prix démesuré ?

Laurent Lafon : « Peut-être que l’acquisition de ces locaux fait partie de ce même vent de folie qui s’est emparé de la Ligue il y a deux ans. On parlait des salaires, il y a aussi les locaux. Ils se sont vus très beaux, très grands, aujourd’hui ils ont des locaux avec un très grand bâtiment dans un très beau quartier de Paris… On peut effectivement s’interroger sur le bien fondé de cette décision. Nous, c’est plus qu’une interrogation qu’on a. Effectivement, il y avait peut-être d’autres choix à faire à ce moment-là. Ce qui est fait est fait… »

Photo Sénat.

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