Interview - Mohamed Ouadah (ex-FC Rouen) : "Aujourd'hui, j'ai le couteau entre les dents, j'ai la dalle" | OneFootball

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·9 octobre 2025

Interview - Mohamed Ouadah (ex-FC Rouen) : "Aujourd'hui, j'ai le couteau entre les dents, j'ai la dalle"

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Retrouvez notre interview exclusive de Mohamed Ouadah.

A 31 ans, Mohamed Ouadah connait une période plus compliquée dans sa carrière. Libre depuis son départ du FC Rouen (National) cet été, le milieu offensif polyvalent s'entraîne dur et se tient prêt à rejoindre une équipe de National pour apporter son expérience (Ligue 2, D1 lettonne...). Un mental d'acier, une motivation énorme, beaucoup de qualités et une envie de retrouver un groupe, Mohamed Ouadah (68 matchs de National (13 buts, 6 passes décisives), 29 matchs de Ligue 2 (3 passes décisives)) attend avec impatience le club qui lui fera confiance pour la rendre sur les terrains.


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MadeInFOOT : Mohamed, tu es libre de tout contrat depuis cet été. Quel est ton quotidien en ce moment ?

Mohamed Ouadah : Je me prépare comme si j'étais en préparation estivale avec un retour en club. Je bosse avec mon préparateur perso, puis avec mon kiné. Je fais en sorte d'être prêt physiquement pour être prêt pour mon futur club dans lequel je pourrais arriver prochainement.

À quel moment as-tu appris que Rouen ne te garderait pas ?

Comme ça se passe dans tous les clubs et tous les ans... Tu as un entretien individuel à la fin de la saison. Comme je sortais d'une saison blanche après ma blessure aux ligaments croisés, que les dirigeants voulaient réinjecter du sang neuf (une poignée de joueurs de cette saison jouaient à Rouen l'année dernière ndlr.) et repartir sur une feuille blanche, ils ont préféré qu'on arrête à ce moment-là. Ça se comprend aussi, ça faisait deux années que j'étais là, c'était le moment de tourner la page".

Si on résume un peu ton histoire à Rouen, c'est le manque de chance. À l'été 2023, tu arrives en provenance du Riga FC. Tu participes au super parcours en Coupe de France. La saison passée, on se dit que c'est ta saison et tu te blesses en préparation...

Exactement. À chaque fois que j'étais apte, le coach Maxime D'Ornano comptait sur moi car j'apportais un peu d'expérience à l'équipe. Avec mon retour des croisés, forcément j'étais un peu embêté musculairement. Malgré les périodes un peu compliquées que j'ai connues, j'ai toujours apporté un plus sur les matchs où j'étais là. On a connu une super épopée en Coupe de France. On avait fait une super saison malgré les problèmes administratifs qu'on avait eus (avec Charles Maarek, président de l'époque ndlr). Malheureusement, sur ma deuxième année, je pars sur un deuxième croisé. Je finis sur mes deux années à Rouen où je suis un peu frustré. Frustré par rapport à ce que je sais que je peux faire, ce que j'aurai pu apporter.

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"Aujourd'hui, je suis prêt physiquement et mentalement à repartir sur un nouveau projet"

As-tu des regrets sur ton aventure à Rouen ? Tu es normand, Rouen c'est le club de la région, et tu avais beaucoup d'ambition avec ton retour en France après la Lettonie.

Oui, il y a toujours des regrets. C'est la vie, c'est comme ça. Il faut savoir relativiser. Aujourd'hui, je suis prêt physiquement et mentalement à repartir sur un nouveau projet pour apporter mon expérience. J'ai encore quelques années devant moi. Je sais que je peux apporter encore beaucoup.

Qu'est-ce que tu aurais envie de répondre aux doutes sur ta forme physique ?

Forcément, je me mets à la place des clubs. Donc il y a des doutes. Mais aujourd'hui, on a la chance de revenir très bien des croisés. Il y a énormément d'exemples, Mathieu Udol, qui est aujourd'hui à Lens, s'est fait quatre fois les ligaments croisés et il performe en Ligue 1. Dans la période où je suis à Rouen, il y a Lamine Sy qui revient des croisés comme moi en signant à Rouen et qui se refait les croisés l'année d'après à Caen. Et au final, il est en Ligue 1 aujourd'hui. Aujourd'hui, il ne devrait plus y avoir cette gêne, même si la question se pose forcément. Mais ce que je sais, c'est que j'ai bien pris le temps de me soigner. La chance que j'ai aujourd'hui, c'est que je connais mon corps. Et là, j'ai pris vraiment le temps de bien me soigner, de bien faire les choses pour pouvoir être apte à reprendre à 100% avec un club.

Cet été, tu as donc effectué un énorme travail individuel pour revenir à ton meilleur niveau...

Oui, c'est ça. Je me suis préparé tous les jours, non-stop. Après, j'ai rejoint l'UNFP, mais je suis arrivé très tard, il restait une semaine. Mais encore une fois, tu peux faire autant de séances individuelles que tu veux, ça ne vaut pas la vie de groupe. Ça ne vaut pas des séances de groupe. Ça ne vaut pas des matchs. Le seul regret que j'ai par rapport à ça, c'est que je suis arrivé un peu tard à l'UNFP FC. Si j'étais arrivé vraiment en même temps que tout le monde, ou un petit peu avant, je pense que ça m'aurait servi à retrouver un club. Il y a la priorité aux joueurs qui sont professionnels. Et dès qu'il y aune place qui se libère, ils t'appellent en fonction des profils qu'ils recherchent pour l'équipe.

Que recherches-tu aujourd'hui pour ton prochain club ?

Je veux juste, premièrement, reprendre du plaisir. Je veux reprendre du plaisir, donc forcément, rejouer. Après, je suis quelqu'un qui est là pour le groupe. Même si je dois regarder l'équipe pendant un moment ou je dois m'asseoir sur le banc, je vais attendre mon tour et je vais bosser pour avoir ma place. Mais vraiment, je veux juste reprendre du plaisir. Jouer, jouer, jouer, reprendre du plaisir, retrouver la vie de groupe. Après, l'idéal, ce serait de repartir en national. Si vraiment il n'y a pas de club de National, ce sera de la National 2. Mais je pense que j'ai encore beaucoup à faire à ce niveau-là.

"Peu importe le club où j'irai, je sais que je vais être un profil qui ne pourra faire que du bien à l'équipe"

Tu as toujours été un joueur de collectif. A Dunkerque (Ligue 2), tu as joué piston droit par exemple alors que tu es plutôt milieu offensif...

L'avantage, c'est que je suis polyvalent. J'arrive à m'adapter au système du coach. Comme tu le dis, que ce soit en Ligue 2, à Dunkerque, ou en National, j'ai été baladé à tous les postes. Que ce soit piston en 3-5-2, milieu excentré, numéro 10, attaquant et même relayeur ! J'ai l'avantage d'avoir ce profil-là, d'être un joueur polyvalent. Je pense que je pourrais aider plusieurs clubs à atteindre leurs objectifs !

On parle souvent du foot, des paillettes. Quand tout se passe bien, le foot, c'est super. En revanche, quand il y a des moments difficiles comme des blessures ou qu'on se retrouve libre de tout contrat, ça devient tout de suite plus compliqué. Mentalement, comment as-tu appréhendé cette période ?

C'est clair ! Il faut être dedans pour le comprendre. Les gens ne voient que ce qui se passe le vendredi ou le samedi jour de match. Mais derrière, il y a plein de choses. J'arrive dans une période où j'ai mangé mon pain noir. Je laisse ça derrière moi. Je sais qu'aujourd'hui, j'ai le couteau entre les dents. J'ai la dalle. Peu importe le club où j'irai, peu importe le projet que je vais retrouver, je sais que je vais être un profil qui ne pourra que leur faire du bien. Que ce soit dans le vestiaire ou sur le terrain. Je vais apporter ma pierre à l'édifice dans le projet et dans les ambitions qu'ils ont !

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