Japon – J.League 2024 : nouveau leader | OneFootball

Le Cerezo nouveau leader, Kobe en embuscade, Kyoto déçoit de plus en plus...voici le bilan en cinq points de la huitième journée de J1 League 2024.

Le Cerezo Osaka continue son chemin

Le Vissel Kobe a été champion du Japon pour la première fois de son histoire en 2023. Le Cerezo s’offrira-t-il le même exploit en 2024. Face à Kawasaki, le club du Kansai a une nouvelle fois montré qu’il a les qualités d’un futur champion : un excellent gardien, une défense performante et une belle solidarité. Pour affronter le champion 2021, Akio Kogiku a aligné son onze presque type. Le trio d’attaque brésilien constitué de Lucas Fernandes, Capixaba et Léo Ceará était là. Le seul absent était Sota Kitano, laissé sur le banc, et remplacé numériquement par le jeune Masaya Shibayama. Du côté de Frontale, le buteur Erison était attendu au tournant, lui qui est muet depuis la deuxième journée et le match contre le Jubilo Iwata. Le Brésilien s’est d’ailleurs procuré dès le début du match plusieurs occasions, mais ses deux tentatives cadrées étaient trop faiblardes pour inquiéter le gardien en forme du moment : Kim Jin- hyeon. Après trente premières minutes très équilibrées, le danger s’est rapproché de la cage de Kawasaki et de Jung Sung-ryong. Mais aucune frappe n’était réellement dangereuse. Après la soixante-dixième, dans une seconde mi-temps aux allures de longue et pénible sieste, Lucas Fernandes s’est décidé à percuter plein axe une défense de Frontale très passive, qui ne faisait que reculer sans presser, puis de servir Capixaba à sa gauche. L’ailier brésilien, voyant que le second poteau n’était pas couvert, centrait alors directement sur la tête de Léo Ceará. Le trio brésilien s’est illustré une nouvelle fois. À un but à zéro, le Cerezo devait désormais reculer, tenir et être solidaire. Kawasaki, impuissant et peu dangereux, n’a pas pu revenir. Ce match a encore montré que le club d’Osaka possède les trois qualités d’un champion. Kim Jin- hyeon a été impérial, la défense n’a pas trop été inquiétée par un adversaire plutôt bon sur le papier, et l’équipe a su être solidaire quand il le fallait. Même si ce match n’en a pas réellement été un témoin, le Cerezo possède un dernier élément décisif pour un futur champion : une profondeur de banc. Ce que n’a pas par exemple le Machida Zelvia.

Kobe aux portes du podium

Il faudra encore compter sur le Vissel Kobe cette saison. Même si l’équipe est moins flamboyante offensivement que la saison dernière, elle reste toujours solide défensivement. Cela s’est vu contre Machida. Face au leader surprise, Takayuki Yoshida devait se passer de Yuya Osako, blessé, et de Daiya Maekawa, suspendu. Taisei Miyashiro est donc monté d’un cran sur le terrain, aligné en pointe, tandis que le milieu Kakeru Yamauchi, arrivé cet hiver de l’Université de Tsukuba, était lui titularisé en J1 pour la première fois de sa carrière. Dans les buts, l’expérimenté second gardien Shota Arai remplaçait donc Daiya Maekawa. Sur le banc, l’éternel espoir Yuya Nakasaka obtenait sa première convocation de la saison, tout comme la recrue Yuya Kuwasaki. Du côté de Zelvia, Shota Fujio étant convoqué avec le Japon U23 pour la Coupe d’Asie, Na Sang-ho retrouvait sa place de titulaire, aux côtés de Oh Se-hun. Koki Fukui était titulaire dans les cages, Kosei Tani étant suspendu. Et Koki Fukui a eu du travail en première mi-temps. Incapables d’inquiéter Shota Arai, les Tokyoïtes en revanche laissaient de l’espace dans leurs dos. À la toute fin du premier acte, Taisei Miyashiro trouvait Yoshinori Muto. Après deux tentatives mal dégagées, le ballon est arrivé dans les pieds de Kakeru Yamauchi. Ce dernier a tenté une frappe sans contrôle, qui s’est logée en pleine lucarne. Kobe ouvrait le score au bon moment, juste avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, Machida essayait de mettre davantage la pression sur les cages visselistes, notamment sur coups de pieds arrêtés. Mais Shota Arai était vigilent. Juste avant la fin du temps réglementaire, Yoshinori Muto a repris un corner de Ryo Hatsuse, pour faire le break. La balle, un peu déviée, s’est logée sous la barre de Koki Fukui. Dans les derniers instants du match, pour sauver l’honneur, Takuya Yasui a centré pour le défenseur kosovar Ibrahim Dresević, qui était monté. Sa frappe sèche n’a été que touchée par le gardien de Kobe, permettant au défenseur d’inscrire son second but de la saison. Insuffisant pour l’emporter. Le Vissel Kobe est donc revenu à deux points de son adversaire et du podium par la même occasion. Les hommes de Takayuki Yoshida ont un calendrier très abordable pour les prochaines semaines, et pourront peut-être continue de mettre la pression au top trois.

Les limites du Sanfrecce

Dans le top trois, Machida n’est pas le seul club ayant calé. Le Sanfrecce recevait en effet un Avispa Fukuoka irrégulier, pour aller chercher la tête de la J1 League. Tout comme le Cerezo, les violets n’avaient toujours pas perdu le moindre match. Hayato Araki, toujours blessé, était remplacé par Shuto Nakano, tandis que Shota Koshimichi prenait sa place de piston droit. Yuki Ohashi, en pointe, était soutenu par Makoto Mitsuta et Mutsuki Kato. De son côté, Shigetoshi Hasebe alignait une composition défensive, puisque Masato Shigemi était titularisé un cran plus haut que d’habitude, permettant un tandem constitué de Daiki Matsuoka et de Hiroyuki Mae au milieu de terrain. En pointe, le buteur miracle Shahab Zahedi allait devoir décrocher, et combiner avec Yuto Iwasaki. Enfin, sur le banc lors des deux précédents matchs, Seiya Inoue retrouvait sa place de titulaire en l’absence du taulier Daiki Miya. Dès le début du match, la menace était claire pour Hiroshima. Elle était iranienne. Shahab Zahedi avait du feu dans les jambes. Celui qui avait déjà inscrit deux buts et délivré une passe décisive en quatre matchs était dur à tenir pour Shuto Nakano et Tsukasa Shiotani. Et un autre joueur avait décidé de faire parler sa fougue : l’expérimenté piston Masato Yuzawa. Après plusieurs incursions contre un Shunki Higashi dépassé sur son couloir gauche, le latéral de Fukuoka s’est grimé en Kaoru Mitoma pour totalement faire perdre la tête à son vis-à-vis, avant de centrer pour Shahab Zahedi. L’Iranien n’avait plus qu’à sauter pour battre un Keisuke Osako pas assez réactif, et l’Avispa confirmait sa domination de début de match. C’est à ce moment-là que le Sanfrecce s’est réveillé. Quatre minutes plus tard, sur un corner de Makoto Mitsuta, l’ancien international Sho Sasaki a repris le ballon de la tête. Le gardien de Fukuoka Masaaki Murakami s’est alors complètement troué. Après ces deux buts avant la demi-heure de jeu, plus grand-chose à se mettre sous la dent. Une offensive menée par Masato Yuzawa et Shahab Zahedi a failli réveiller des spectateurs endormis tant par le match que par le soleil de Kyushu, mais la tentative de l’Iranien a fui le cadre. Malgré quelques situations en fin de match, qui ont d’ailleurs très mal été négociées, le Sanfrecce Hiroshima a été incapable d’aller chercher mieux que le point du match nul. Trop inefficaces offensivement et plombés par la blessure de Hayato Araki, le club du Chugoku reste certes invaincu, mais n’a toujours pas enchaîné plus de deux victoires de rang cette saison.

Kyoto déçoit encore et toujours

Sanga n’a gagné qu’un seul match cette saison, lors de la troisième journée, contre Kawasaki Frontale, et était muet depuis deux matchs avant d’affronter Kashima. Cho Kwi-jae, très critiqué, devait faire des changements, surtout depuis la débâcle trois buts à zéro contre le promu Jubilo Iwata. Peu utilisé depuis le début de saison, Yuta Miyamoto remplaçait Hisashi Appiah Tawiah, catastrophique. En l’absence du capitaine Sota Kawasaki, convoqué avec le Japon U23, le jeune Teppei Yachida disputait ses premières minutes de championnat en 2024. Enfin, sur le front offensif, non pas un, non pas deux, mais bien trois avant-centres de métier. Le longiligne Taichi Hara à gauche et le méconnaissable Yuta Toyokawa à droite entouraient Ryogo Yamasaki, préféré à Marco Tulio, et qui n’a plus marqué depuis juillet 2023. On trouvait sur le banc quelques jeunes intéressants, notamment Yuto Anzai et Rikuto Iida, tous deux dix-huit ans, mais les absences de Yoshinori Suzuki, Hisashi Tawiah et Sota Kawasaki rendaient encore plus évident le manque de profondeur de banc de Sanga. Quant aux Antlers, ils avaient sorti leur onze type. Le contenu du match, lui, était faible. Kashima a dominé, Kyoto n’a pas cadré une frappe. Le gardien Gu Sung-yun a plusieurs fois retardé l’échéance, mais a fini par céder à cinq minutes de la fin du temps réglementaire. L’homme en forme du moment, le jeune latéral Kimito Nono, a délivré Kashima, inscrivant au passage son premier but en J1. Le score n’a pas évolué ensuite. Dix-huitième et relégable, et sans aucun but marqué depuis trois matchs, Kyoto est en crise. Le club du Kansai devrait normalement jouer bien plus haut, mais tous ses cadres peinent à retrouver leur niveau de 2023. L’exemple le plus frappant étant celui de Taichi Hara, auteur de sept buts en treize matchs en fin de saison dernière et n’ayant marqué qu’un seul but lors des huit premières journées en 2024. Sanga affrontera ce week-end l’Albirex Niigata, un autre club en difficulté.

Une pluie de rouges

Cinq cartons rouges ont été distribués lors de cette huitième journée. Une première depuis la deuxième journée de la saison 2022. Sur les deux dernières journées, c’est même huit cartons rouges qui ont été sortis, sachant qu’ils sont normalement plutôt rares. Face à Iwata, le jeune Ken Masui a vécu un match particulier. Il a en début de match inscrit le premier but de sa carrière en J1 League, avant d’être exclu juste avant la mi-temps pour une vilaine semelle sur le tibia de Ricardo Graça. Heureusement pour lui, même réduit à dix, son club s’est tout de même imposé. C’est ensuite Shingo Omori qui a été exclu, dans un match opposant le Consadole Sapporo à l’Albirex Niigata. Le jeune attaquant de Sapporo, qui disputait son troisième match de la saison, a pris un second carton jaune très litigieux, puisque qu’il a légèrement déséquilibré dans le dos un attaquant de l’Albirex, mais n’était ni en position de frappe, ni en position de faire une passe clé. Quelques minutes plus tard, Niigata a égalisé. C’était ensuite au tour de Kazuki Oiwa de prendre un rouge direct, réduisant Shonan à dix contre Yokohama. L’expérimenté central a accroché Anderson Lopes, qui filait au but, annihilant une occasion nette de but. Paradoxalement, Shonan, qui était mené à ce moment-là, a égalisé quelques minutes plus tard. Le quatrième rouge a été distribué lors de l’affiche de la huitième journée, le Derby de Tokyo. Mené deux buts à zéro, le FC Tokyo s’est retrouvé à dix contre onze juste avant la mi-temps, après le second carton jaune de Soma Anzai. Le jeune milieu a vécu un match plus que délicat, provocant un penalty avant la demi-heure de jeu, où il a glané son premier carton jaune. Puis quinze minutes après, une vilaine semelle sur la cheville de Tomoya Miki a provoqué son exclusion. Mais comme pour Kazuki Oiwa, son club réduit à dix, a finalement réussi à recoller au score. Enfin, dimanche, lors du dernier match, c’est le jeune milieu de dix-huit ans du Sagan Tosu, Keisuke Sakaiya, qui a été exclu pour un tacle assassin en position de dernier défenseur sur Welton, l’attaquant du Gamba Osaka. À dix pendant quarante-cinq minutes, le Sagan a craqué à la dernière seconde. Quatre de ces cinq cartons rouges ont un point commun : ils ont été donnés à un jeune joueur. Ce genre d’erreur de jeunesse sera sûrement de plus en plus courant à l’avenir, dans une J1 League qui se rajeunit et qui voit tous ses jeunes joueurs avec de l’expérience partir.

Les buts