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Lucarne Opposée

·18 mai 2024

Japon – J.League 2024 : Premiers écarts

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Kobe et Machida s’envolent, Kyoto continue sa chute, Kawasaki déçoit encore. Bilan en quatre points des douzième, treizième et quatorzième journées de J1 League 2024.

Kobe et Machida se détachent

Après la lutte jusqu’au bout face à Yokohama en 2023, le Vissel Kobe vit une nouvelle lutte pour le titre, cette fois-ci contre le promu Machida Zelvia, qui déjoue tous les pronostics pour sa première saison en J1 de son histoire. Le fait que ces deux clubs jouent le titre n’est pas un hasard car ils partagent plusieurs points communs. Le premier est l’efficacité. Le Vissel l’avait perdue en début de saison, mais elle est revenue. Kobe a inscrit huit buts sur ses douze derniers tirs cadrés. Les visselistes ont même donné une leçon de réalisme à l’Avsipa Fukuoka, qui est pourtant un club normalement particulièrement efficace, en marquant sur leur seul tir cadré. Lors du match précédent contre le rival Cerezo Osaka, les hommes de Takayuki Yoshida marquaient quatre buts sur leurs cinq tirs cadrés.


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Quant aux Tokyoïtes, ils ont marqué un peu moins de buts, mais se procurent aussi moins d’occasions. Cette efficacité offensive est directement liée à leur second point commun. Et c’est la présence de plusieurs bons finisseurs. Cette année, le meilleur buteur du Vissel est Taisei Miyashiro, avec sept buts. Même s’il n’est pas très en forme, Yuya Osako reste aussi une référence au poste de buteur. Et Yoshinori Muto ne tremble pas non plus face au but. À Machida, la révélation Oh Se-hun a déjà mis six buts. Et il n’est pas le seul à montrer de belles choses à la finition, puisque Na Sang-ho revient très bien de sa blessure et Shota Fujio semble enfin lancer sa carrière. Contre le Cerezo Osaka, l’Australien Mitchell Duke, souvent raillé pour son niveau médiocre, a aussi marqué un magnifique but de la tête, comme il sait le faire. On trouve d’excellents buteurs dans d’autres clubs de J.League, comme Anderson Lopes à Yokohama, Léo Ceará au Cerezo Osaka, ou Yuki Ohashi à Hiroshima, mais ils sont les seuls à marquer. Les neufs derniers buts du Cerezo sont signés Léo Ceará. Donc quand ils ne sont pas dans un bon jour, leurs clubs sont démunis.

Le troisième point commun entre Kobe et Machida est la qualité défensive. Le club du Hyogo a la meilleure défense et celui de Tokyo la troisième meilleure. C’est dû à la qualité individuelle des défenseurs. Ibrahim Dresević et Tetsushi Yamakawa font des saisons titanesques. Mais c’est aussi dû à la tactique mise en place. Le bloc des deux clubs ne monte jamais trop, il y a toujours quelqu’un pour couvrir la profondeur et les phases où il faut faire le dos rond sont parfaitement gérées. Ils sont capables de beaucoup subir sans rompre.

Enfin, l’élément décisif est le coach. Takayuki Yoshida a déjà démontré son talent. En deux ans au Vissel, il a sauvé le club de la relégation en 2022, l’a mené au titre en 2023, et le place leader après quatorze journées. Il sait parfaitement comment utiliser ses joueurs, et surtout les mettre en confiance. Il a aussi beaucoup progressé tactiquement, n’hésitant pas à changer de dispositif pour passer d’un 4-3-3 à un 3-4-3, tout en conservant les qualités de son équipe. Quant à Go Kuroda, le coach actuel de Zelvia, il a été pendant presque trente ans l’entraîneur du Lycée Aomori Yamada. Un lycée avec qui il a remporté quatre fois le tournoi national inter-lycées et qu’il a propulsé comme une référence de la formation. Il est donc à l’aise pour faire progresser les jeunes joueurs. Arrivé en janvier 2023, il a aussi permis à Machida de finir champion de J2 la saison dernière et connaît aussi très bien ses joueurs. Ces quatre atouts font de Kobe et de Machida des co-leaders logiques. Le Vissel a pris neufs points sur neuf possible lors des trois dernières journées et Zelvia sept.

Kashima en embuscade

Avant d’affronter le Vissel Kobe ce week-end, les Antlers ont su se placer. Assez irréguliers en début de saison, les hommes de Ranko Popović n’ont plus perdu depuis cinq matchs. Même si tout est loin d’être parfait, cette équipe progresse, surtout offensivement. Le duo Yuma Suzuki, Shintaro Nago et Aleksandar Cavrić fonctionne bien. Le premier compte trois buts ou passes décisives sur les trois derniers matchs, le second quatre et le dernier deux. Contre Kashiwa tout d’abord, dans un derby géographique de l’Est du Kanto assez délicat. Shintaro Nago a ouvert le score après une belle passe en profondeur de Kaishu Sano. Et malgré l’égalisation de Takuya Shimamura, dans le temps additionnel, Yuma Suzuki a centré pour Aleksandar Cavrić, qui a battu ensuite Kenta Matsumoto. Contre Verdy ensuite, Yuma Suzuki avait ouvert le score sur penalty en début de match. Trois minutes plus tard, Shintaro Nago inscrivait le second but, après une passe de Shu Morooka. Puis en début de deuxième mi-temps, Shintaro Nago se muait en passeur pour Naomichi Ueda. Malheureusement pour eux, la défense a totalement craqué et a encaissé trois buts dans la dernière demi-heure, mais l’attaque était presque irréprochable. Enfin, lors d’un choc contre Hiroshima, Shintaro Nago était de nouveau passeur pour le défenseur Naomichi Ueda en début de match. Puis Yuma Suzuki marquait le second but sur penalty. Enfin, Aleksandar Cavrić corsait l’addition en fin de match, permettant à Kashima de l’emporter trois buts à un. Le trio offensif était donc impliqué directement dans 100% des buts des Antlers sur les trois derniers matchs. Bien aidés aussi par le retour au meilleur niveau du jeune milieu Kaishu Sano.

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Les problèmes de Tokyo

Cette année plus que jamais, le FC Tokyo est en course pour le podium. Jeu plutôt séduisant, attaque en feu et milieu performant sont au rendez-vous. Et même si Peter Cklamovski n’est pas un grand tacticien, il gère plutôt bien son groupe. Néanmoins, une grosse épine dans le pied les empêche de prétendre à l’heure actuelle à la course au titre : la fébrilité défensive. Contre le Consadole Sapporo, lors de la douzième journée, ces problèmes n’avaient pas eu trop de conséquences et Tokyo s’était imposé deux buts à un. Le club de Hokkaido, en crise, faisait preuve d’une terrible maladresse. Ce n’était pas le cas du Kashiwa Reysol lors du match suivant. Habituellement pourtant très fébrile devant, Reysol a ouvert le score grâce à l’incontournable Matheus Sávio. Cette alerte avait réveillé Tokyo qui a marqué trois buts dans la foulée, pensant se mettre à l’abri. Mais juste avant la mi-temps, le gardien Go Hatano a été exclu. C’était la deuxième fois cette saison. Et à dix contre onze, beaucoup plus d’espaces se sont ouverts, permettant à Tomoya Inukai puis à la révélation Takuya Shimamura d’égaliser à trois buts partout. Tokyo venait de laisser passer deux points. Et cela ouvrait aussi un débat sur Go Hatano. Préféré à Taishi Brandon Nozawa depuis le début de la saison, il peine pourtant à convaincre, et fait régulièrement des bourdes.

Malheureusement pour le club de la capitale, Taishi Brandon Nozawa n’allait pas faire mieux contre Nagoya. Fatigué par l’enchaînement des matchs, Henrique Trevisan débutait sur le banc, remplacé par Yasuki Kimoto. Ce dernier formait avec Masato Morishige une défense très lente. Un choix peu payant, quand Grampus alignait de son côté les véloces Kasper Junker et Kensuke Nagai. Et même si ce match capital pour la lutte pour le podium était dominé par les tokyoïtes, Nagoya a comme d’habitude fait preuve de beaucoup d’efficacité. Kasper Junker ouvrait le score sur penalty. Kennedy Mikuni pensait inscrire le second but du club de Toyota, mais il était refusé de manière assez litigieuse. Mais Nagoya avait conservé sa dynamique au retour des vestiaires. Et Kasper Junker s’est offert un triplé. Ryotaro Araki, en sortie de banc, a réduit l’écart, mais trop tard. Tokyo venait de nouveau d’encaisser trois buts, sur quatre tirs cadrés concédés. Match délicat pour Taishi Brandon Nozawa. Tokyo est à quatre points de la troisième place avant d’affronter Yokohama et le Gamba Osaka.

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La crise totale à Kyoto

Avec neuf points sur quarante-deux possibles, le Kyoto Sanga est désormais dernier de J1 League, et ce malgré un effectif taillé pour jouer le top dix. Ambiance médiocre dans le vestiaire, cadres pas au niveau et entraîneur dépassé, rien ne va pour l’équipe du Kansai. Pourtant, Sanga pensait s’être relancé lors de la dixième journée et la victoire contre Kobe, mais reste désormais sur quatre défaites consécutives depuis. Et les trois dernières accompagnent des prestations désastreuses. Tout d’abord une défaite trois buts à zéro contre le leader du moment Machida. Une défaite sans appel, qui marquait pourtant le retour de Sota Kawasaki dans le onze, vainqueur de la Coupe d’Asie U23. Le onze était très défensif, avec le retour de Yuto Misao, l’expérimenté défenseur central replacé latéral gauche et la titularisation de Yuta Miyamoto au poste de latéral droit, à la place de Shinnosuke Fukuda. Enfin, le piston Toichi Suzuki était replacé au poste d’ailier. Très irrégulier ces dernières saisons, Gu Sung-yun sortait une performance aussi assez médiocre dans les buts. Dans un Sanga Stadium qui sonnait toujours creux, Kyoto recevait ensuite Fukuoka, qui réalise un début de saison plus qu’honorable. Yoshinori Suzuki vivait sa première titularisation, aux côtés d’un Hisashi Appiah Tawiah cataclysmique, permettant à Shogo Asada de coulisser au poste de latéral gauche. Encore une fois une composition très défensive. Shohei Takeda était de retour dans un milieu à trois avec Sota Kawasaki et Daiki Kaneko, un trio qui semble plaire à Jo Gwi-jae. Devant, l’avant-centre Takumi Miyayoshi et le milieu Temma Matsuda évoluaient sur les ailes, montrant le manque de communication qu’il y a eu cet hiver entre le coach et la direction. Kyoto veut jouer avec des ailiers, mais n’en possède qu’un seul de métier dans son effectif : Sora Hiraga, dix-neuf ans. Et même face à un Fukuoka qui se permettait de faire tourner son trio d’attaque en alignant le revenant Ryoga Sato, Kyoto a été incapable de défendre correctement. Ryoga Sato a même ouvert le score, lui qui n’avait plus marqué depuis neuf mois. Malgré une tentative de révolte et l’égalisation de Takumi Miyayoshi, Kyoto sombrait de nouveau en début de deuxième mi-temps. Nouvelle défaite, cette fois-ci trois buts à deux, malgré une certaine domination, mais beaucoup trop stérile, et des largesses colossales en défense.

Et témoin d’à quel point Jo Gwi-jae est démuni, le onze pour affronter Urawa lors de la quatorzième journée était absolument kafkaïen. La ligne défensive qui avait pris trois buts par Fukuoka, une des pires attaque du championnat, était réutilisée. Devant, seulement un seul joueur à vocation offensive : l’avant-centre Taichi Hara. Temma Matsuda était réutilisé à gauche et Sota Kawasaki allait prendre le couloir droit, lui qui est numéro six de métier. Face à un Urawa qui a enfin trouvé la bonne formule. Et le résultat a été sans appel : nouvelle défaite trois buts à zéro ; neuf buts encaissés sur les trois derniers matchs. Hisashi Appiah Tawiah prenait son quatrième carton rouge sur ses vingt derniers matchs de championnat. Et avec la victoire de Sapporo, Sanga est pour la première fois de la saison lanterne rouge, avant d’affronter Hiroshima, Nagoya et le Cerezo, trois clubs du top dix.

Les buts de la J12, 13 et 14

Les buts de la J12, 13 et 14

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