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·24 mai 2025

Javier Portillo, la pépite du Real Madrid soudainement disparue

Image de l'article :Javier Portillo, la pépite du Real Madrid soudainement disparue

Au début des années 2000, alors que le Real Madrid construisait les Galactiques, un joueur issu de la Castilla a failli remettre en cause toute la hiérarchie. Avant de disparaître avec le vent.

Le bruit. Le bruit. Le bruit. Et la fureur qui n’est jamais venue. On en a très tôt entendu parler. On a attendu, attendu. Mais l’histoire n’a jamais été à la hauteur de ses promesses. Né en 1982 à 40 km de Madrid, dans une petite ville appelée Aranjuez, Javier Portillo avait pourtant tout pour réussir. La détermination, la vitesse, la technique et surtout ce truc inné, ce truc qu’on n’apprend pas et qui différencie les loups des agneaux. Le sens du but.


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C’est ce petit truc en plus qui lui a permis d’intégrer les équipes jeunes du Real Madrid. Si bien qu’à la fin de sa formation avec la Castilla, Javier Portillo en était à près de 700 buts marqués en huit ans. Un chiffre hallucinant qui lui permet notamment de dépasser des légendes comme Emilio Butragueño, Ismael Urzaiz, Alfonso Pérez ou Raúl González. Un chiffre qui fait du bruit et promet de la fureur pour les années à venir. Il est le futur Raúl, le futur du Real Madrid et du foot mondial.

Bang-bang, voici Javier

On est en 2002, le futur s’écrit désormais au présent. Un soir de mars, Vincente del Bosque le convie sur le banc de l’équipe première. C’était un soir de Ligue des Champions qui ne servait plus à rien. Le Real Madrid de Zidane, Raùl, Morientes et Makélélé, déjà qualifié, se rendait en Grèce pour affronter le Panathinaïkos. Le moment parfait pour montrer au monde l’étendue de ses qualités.

Entré à la 59ème minute alors que son équipe est menée 2-1, il lui suffit de 12 minutes pour marquer son premier but en pro. Un but à encadrer au Prado, aile gauche, celle des grosses frappes de plus de 30m en pleine lucarne. 2-2.

Qui est cette pépite ? Combien de temps Raul et Morientes pourront-ils encore garder leur place ? Portillo ne rejouera plus cette année-là, mais il sera bien en tribune quand Zidane marquera sa divine volée face à Leverkusen en finale et il sera sur le podium quand il faudra récupérer sa médaille. Et si le même été, le Real Madrid continue sa politique galactique en recrutant Ronaldo Fenomeno, on le lui jure, il y aura toujours une place pour lui parmi les stars, car ça ne fait aucun doute, il est celle de demain.

Sa saison 2002-2003 ne dit d’ailleurs pas autre chose. Del Bosque, toujours en poste, croit en lui et lui donne des bouts de matchs par-ci, des micro-minutes par-là. Portillo répond toujours présent comme contre Valence où il entre à la 91ème et marque à la 93ème ou face au Real Valladolid où il marque encore après être entré à la 86ème. Et puis, il y a la Coupe du Roi. Titulaire à tous les matchs, il en finira meilleur buteur avec 8 buts alors même que le Real se fera éliminer en quart de finale. Un ratio d’un but toutes les 60 minutes pour qu’on retienne bien son nom de futur crack.

Même les roses se fanent

Alors voilà, une seule question demeure. Comment Portillo a fait pour ne pas avoir la carrière qu’il méritait ? Et la réponse est simple. Malgré une Liga remportée, Del Bosque ne sera plus l'entraîneur de Madrid en 2003-2004 et le nouveau coach préférera installer ses stars plutôt que faire de la place au petit jeune. Pour Portillo, c’est le glas qui vient de sonner. Sa clause libératoire faramineuse refroidit tous les éventuels prétendants et c’est donc le début des prêts à moitié désirés.

Six mois par-ci. Un an par-là. Et le statut d’ex merveille qui commence à lui coller à la peau. Ça y est, c’est fini. Le reste de sa carrière ne sera qu’une suite de clubs moyens. Lassé par l’exigence du très haut niveau et freiné par une blessure au genou, il prend sa retraite à 33 ans. Triste et épuisé. « J’ai dû donner 1 235 400 interviews dans ma carrière pour dire toujours la même chose » plaisante-t-il un jour au micro d’un journaliste de Relevo, triste et lessivé, avant de refermer la porte.

Par Ianis Periac

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