Girondins4Ever
·18 novembre 2024
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Sur Aquitélé, Jean-Marie Darmian, ancien responsable des finances au conseil départemental de Gironde, et ancien maire de Créon – qui travaillait dans l’environnement des Girondins de Bordeaux – s’est exprimé sur la période du club où Frédéric Longuépée en était le Président.
« Il est impossible que quelqu’un de censé, sérieux, qui a le sens de l’observation de la gestion des clubs, qui n’ait pas perçu il y a déjà quelques années, la direction que prenait le club des Girondins de Bordeaux. J’ai eu le privilège de conseiller Longuépée dans la dernière année de son mandat, sur les possibilités d’aider le club à formuler une manière de vivre qui permettait de le sauver. Le club des Girondins a une particularité, c’est qu’il n’a pas de biens propres. C’est un des rares clubs de France dont le patrimoine n’est constitué que par les résultats sportifs et les joueurs […] Le stade n’appartient pas au club, le stade dépense de l’argent du club, Le Haillan n’appartient pas au club, on ne peut pas y effectuer des investissements car c’est une propriété de la vie de Bordeaux… Donc les américains se sont dits que puisque les joueurs étaient un patrimoine aléatoire, qu’ils cessent alors de financer le club […] Ils étaient aussi venus avec un espoir, l’équipe féminine. Ils avaient envisagé une équipe de Bordeaux européenne, qui permettait d’amener le nom Bordeaux à travers le vin et la femme. Il y avait une perspective de développement économique, c’était leur vision »
Il y a également le stade.
« Il y a eu un changement de municipalité. Les américains se sont dit qu’ils ne pouvaient pas investir, qu’ils ne pouvaient pas être certains que leur argent leur reviendra… D’ailleurs, il n’est toujours pas revenu. Toutes les démarches faites par Longuépée pour essayer de convaincre les élus, la Métropole, pour acheter le stade, ont été impossibles. Elles le sont toujours. On n’a pas pu accrocher sur la vente du stade. Ça a été quelque chose d’envisageable à un moment. Frédéric Longuépée était un homme qui avait une rigueur de sportif, dans un sport qui n’a pas la même mouvance et approche. Il n’arrivait pas à se vendre auprès des gens, des supporters. Il y a eu une rupture, car ils ont considéré qu’ils allaient sauver les choses… Concernant l’écusson du club, les américains voulaient mettre Bordeaux en avant, plutôt que Girondins. Ce n’est jamais passé, ça n’a jamais pu se faire. J’ai vu peu à peu la situation se détériorer, car ils ne pouvaient pas utiliser ‘Bordeaux’, ils ne pouvaient pas avoir de garantie financières d’investissement (le stade, ndlr), les joueurs perdaient de leur valeur. Alors, certes, on peut considérer que le capitalisme se fait à fonds perdus, mais il y a des limites quand même. Longuépée, c’est quelqu’un qui… Il avait une certaine rigueur morale, intellectuelle, mais ne comprenait pas les choses. Il ne comprenait pas pourquoi il était attaqué par les supporters. Il faisait le maximum selon lui. J’ai vécu des choses un peu tristes quand même. J’ai vécu des moments où ce gars-là avait l’impression qu’il faisait le maximum, mais que ça ne passait pas ».