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·29 avril 2025

La Coupe Intertoto, ou quand le football français était sur le toit de l'Europe

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Illustre compétition européenne disparue en 2008, la Coupe Intertoto a jadis fait le bonheur du football français. Au point que la France en soit la nation la plus titrée depuis la prise en main de l'UEFA en 1995.

C'est une époque où le championnat de France régnait sur le football européen ... estival. Illustre compétition continentale, la Coupe Intertoto a animé les étés, coincée entre la fin d'un exercice et le début du suivant. C'est plus précisément en 1967 qu'elle voit le jour, pour une raison qui pourrait bien moins passer aujourd'hui ... À savoir satisfaire les sociétés européennes de paris sportifs, sevrées de matchs durant la trêve estivale.


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L'Intertoto, c'était quoi ?

D'ailleurs, son nom lui-même se réfère aux paris. Dans de nombreux pays du continent, "toto" signifie effectivement "loto sportif". Et que dire du logo, qui rappelle les cases que le parieur doit cocher. Pendant plusieurs décennies, l'UEFA reste quant à elle éloignée de la Coupe. Elle l'autorise, mais interdit à toutes les formations qualifiées pour ses compétitions d'y prendre part. Pendant l'été, en pleine préparation, l'Intertoto se dispute alors sous la forme d'une phase de groupes, où chaque premier est considéré comme vainqueur. Il y a donc autant de vainqueurs qu'il y a de poules ... jusqu'à la prise en main de l'instance continentale. En 1995, l'UEFA met la main sur la compétition. Son format varie, mais donne une plus grande place à un tournoi à élimination directe. Surtout, elle conserve le même principe de pluralité pour la victoire finale. Autre évolution entreprise par l'organisation : ses vainqueurs remportent leur ticket pour participer au premier tour de qualification à la Coupe UEFA, l'ancêtre de la Ligue Europa. Avec l'apparition de la nouvelle C3, la Coupe Intertoto disparaît justement après une dernière édition disputée en 2008.

La France sur le toit du football européen estival

Avant 1995, difficile de dégager des vainqueurs, tant ils étaient nombreux par édition. C'est véritablement à partir de la prise en main de l'UEFA que le palmarès s'est forgé. Et à ce petit jeu, c'est la France qui domine les débats. Si elle ne compte que deux trophées majeurs dans son histoire européenne (la Ligue des champions 1993 de l'Olympique de Marseille et la Coupe des clubs vainqueurs de coupe 1996 du Paris Saint-Germain), la nation tricolore peut se targuer d'avoir gravé son nom à ... 12 reprises entre 1995 et 2008. Entre autres, Bordeaux, Auxerre, Guingamp, Troyes, Lille, Montpellier, Lyon, Marseille, Paris, Lens, Strasbourg et Bastia ont tous remporté la compétition au moins une fois. Le tableau est donc large, puisqu'il comporte à la fois des formations à l'histoire continentale réputée et d'autres quasiment novices à ce niveau. Le deuxième pays le plus sacré est l'Allemagne (8), devant l'Espagne (5), l'Italie (4), l'Angleterre (4), le Portugal (1) et le Danemark (1).

Des confrontations franco-françaises

Sur la période 1995-2008, on recense deux confrontations franco-françaises de la compétition. La première survient dès 1995. En demi-finale de la feu Coupe Intertoto, le RC Strasbourg et le FC Metz s'affrontent pour un bouillant derby du Grand-Est. La rencontre se dispute en une manche sèche le 2 août 1995, au stade Saint-Symphorien. En deuxième période, le Racing profite de sa supériorité numérique depuis l'expulsion du Messin Didier Lang (68e) pour faire la différence grâce à des buts de Franck Sauzée (78e) puis d'Alexander Mostovoï (90e, 0-2). Quelques jours plus tard, le club alsacien remporte la compétition en même temps que Bordeaux, en surclassant les Autrichiens du FC Tirol (7-2 sur l'ensemble des deux matchs).

Deux ans plus tard, place à un nouveau duel hexagonal. Cette fois-ci, l'Olympique Lyonnais retrouve Montpellier en finale. En aller-retour, l'OL se montre le plus fort. Tout commence le 12 août 1997 à la Mosson, lorsqu'un but contre son camp du malheureux Pascal Baills offre la victoire aux Gones (1-0). Fin août, la manche retour est plus animée à Gerland. Florent Laville (20e) donne l'avantage aux locaux, renversés en deuxième période par des buts d'Hervé Alicarte (51e) et Ibrahima Bakayoko (65e, 1-2). Le suspense est total, mais Lyon force le destin dans les dernières minutes et l'emporte grâce à Patrice Carteron (83e) et Alain Caveglia (90e, 3-2). En cette même année 1997, Bastia et Auxerre sortent également vainqueurs.

Des étés mémorables

Outre ces confrontations franco-françaises, la Coupe Intertoto est marquée par de gros cartons au tableau d'affichage. En 1998, Bastia ne fait par exemple qu'une bouchée des Macédoniens de Skopje (7-0) lors de la manche retour du deuxième tour. De quoi mettre en confiance les offensifs avant le coup d'envoi officiel de la saison. Voire toute une équipe, à travers des parcours mémorables. Bien avant Arsenal (2019) ou la Ligue des champions (2020/2021), Rennes se souvient forcément de la double confrontation prestigieuse avec la Juventus Turin lors de la finale de l'édition 1999. Après sa défaite du match aller dans le Piémont (0-2), le club breton entraîné par Paul Le Guen bouscule la Vieille Dame au retour, dans un stade de la route de Lorient malheureusement en travaux. 11.000 spectateurs seulement assistent au match nul entre les Rouge et Noir et les coéquipiers de Zinédine Zidane, Antonio Conte ou encore Alessandro Del Piero (2-2).

À Troyes, il serait mentir que de dire que l'épopée de 2001 n'est pas entrée au panthéon du football local. Après avoir écarté les Géorgiens du FC Tbilissi, les Suédois de l’AIK Solna et les Allemands de Wolfsburg, l'ESTAC se frotte en finale à du lourd avec les Anglais de Newcastle. Alain Perrin et sa troupe résistent au match aller (0-0) du côté de stade de l'Aube, avant de faire chauffer Saint-Jame's Park au retour. Chez les Magpies, le club français mène même 4-1 à l'heure de jeu, avant d'être repris avant le coup de sifflet final (4-4). Mais à l'époque, la règle du but à l'extérieur sévit et offre le succès final aux Aubois, qualifiés pour les préliminaires de l'UEFA.

Enfin, tout Marseille se rémémore encore l'aventure estivale de l'OM en 2005. Tombeuse de Young Boys de Berne (Suisse) puis la Lazio Rome (Italie), l'équipe de Jean Fernandez va mettre littéralement le feu au stade Vélodrome et à la Cité phocéenne lors de la finale retour contre La Corogne, demi-finaliste de la C1 un an et demi plus tôt. Après sa défaite du match aller en Espagne, le club de Robert Louis-Dreyfus renverse tout sur son passage grâce à Ribéry (4e), exclu quatre minutes plus tard, puis par Meïté (65), Niang (73e, 87e) et Oruma pour le bouquet final (90e, 5-1). À l'issue d'une rencontre bouillante conclue à 10 Marseillais contre 9 Espagnols, l'OM s'est rappellé le temps d'un été à ses grandes heures européennes.

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