Le Journal du Real
·13 janvier 2025
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·13 janvier 2025
Cinquante-quatre minutes après le début de la rencontre, les hommes d’Ancelotti rentrent aux vestiaires, le tableau d’affichage affichant le score de 1-4 en faveur de Barcelone. Rares sont les rencontres d’un tel calibre, durant lesquelles la messe semble déjà dite alors que la seconde période n’a encore démarré.
Revenons sur cette première partie de match qui restera, pour le malheur des Madridistas, gravée dans le livre du Clasico.
Après le beau temps vient l’orage. Une phrase qui résume à merveille ce début de finale : un Real Madrid mené par une Mbappé en mode Flash, parvenant dès la cinquième minute à piéger les Catalans.
Un but comme miroir d’un schéma tactique minimaliste avec ballon placé sous le signe de la dépossession. Totalement bloqués dans l’axe par un pressing incessant, la faute à un marquage individuel sur la plaque tournante Camavinga, les Madrilènes ont tout simplement cherché à sauter la première ligne rouge et bleue. Autrement dit, l’on parle ici d’une stratégie « zéro risque » marquée de longs ballons verticaux en profondeur pour les flèches de devant. Autant vous dire que cela a certes fonctionné une fois, mais pas deux.
Des joueurs Real Madrid étouffés d’un côté, pour des Barcelonais dans un fauteuil de l’autre durant ces mêmes phases de relance. En dépit d’un bloc relativement bas, les Madrilènes ont occasionnellement instauré un pressing. Face à un milieu adverse panaché, constitué d’un numéro 6 en plaque tournante, d’un numéro 8 se rendant constamment disponible ainsi que de deux joueurs axiaux venant décrocher ; les Merengues ne sont pas parvenus à les prendre au marquage.
Ainsi, au cours des phases de relances, les Catalans passaient par Cassado, Pedri; ou allongés sur Gavi, Lewandowski… Et malgré les courses défensives des milieux, à minima un Barcelonais se retrouvait toujours seul dans l’axe, rendant ces périodes de pression presque futiles, tout en laissant derrière de grands boulevards. De véritables cadeaux parfaitement exploités par le jeu en triangle appui-profondeur létal maîtrisé à merveille par les Catalans, à l’instar de l’égalisation.
Lamine Yamal inscrivant l’égalisation (Photo by Yasser Bakhsh/Getty Images)
Sans grande surprise, vous me direz, les hommes de Flick monopolisent le ballon, ces derniers tentant de franchir un mur blanc paraissant infranchissable. Une physionomie d’attaque-défense voulue par Don Carlo, mais qui se retourne contre le Real Madrid.
Le mot « erreur », même si dur, semble pourtant le plus adéquat afin de qualifier ce choix. La raison ? Cette défense madrilène qui aurait dû être imperméable face aux vagues azulgranas s’est transformée en passoire. L’on parle ici d’un bloc dense qui ne cessait de reculer, laissant de fait un espace monstre dans l’axe ainsi que sur les ailes pour le chef d’orchestre Pedri. Dépassés de fond en comble par la variation des déplacements, des dépassements de fonction mixant appels dans les pieds et en profondeur, les Merengues se retrouvaient constamment à courir derrière le ballon. Un temps de retard les obligeant à davantage se jeter, Camavinga pouvant en témoigner sur le second but barcelonais.
Et vu que ces derniers ont décidé de jouer à contre-temps, autant y aller à fond. Car oui, que serait une dernière ligne madrilène sans ces ailes totalement délaissées. Au-delà d’un demi-espace annexé par Gavi et Raphinha grâce à de multiples appels dans l’intervalle, les replis défensifs se sont avérés aux antipodes de la vélocité des attaquants.
Pas de chance, les Blaugranas détiennent un jeu long autant chirurgical que leur tiki-taka. Ces diagonales en profondeur ou encore ces ballons verticaux, paradoxalement souvent utilisés par le Real Madrid, ont eu raison de la lenteur de ce bloc. En résumé, des passes de quarterback en direction des wide receivers pour un touchdown de Raphinha.
Rodrygo au duel avec Pedri (realmadrid.com)
Bon, maintenant que le Real Madrid se révèle menée 3-1, à eux de faire le jeu. Un Barcelone qui recule un peu plus, offrant la possibilité aux offensifs madrilènes de davantage se développer. Le moment est venu de montrer que le club aux quinze Ligues des champions s’avère de retour dans la partie. Mais plongés dans une mentalité de « défendre puis contrer son adversaire du jour », les Merengues se sont tout simplement cassés les dents sur un bloc catalan très agressif au marquage.
Toujours les mêmes appels, toujours les mêmes circuits de passe, toujours cette même volonté de créer la différence sur des exploits individuels. Cette équipe morose tant sans qu’avec ballon ne parvenait à trouver la faille face à une défense rouge et blanche pourtant rapidement désorganisée.
Ce cruel manque d’ambition dans le jeu, témoigne d’ailleurs de la peur des coéquipiers de Vazquez concernant les flèches catalanes. Transition, projection rapide à la récupération ; des qualités que détiennent de même les Barcelonais. Automatisme, juste techniquement, combinaison, jeu en une touche ; des qualités que détiennent les Barcelonais contrairement au Real Madrid. Une différence en apparence anodine, expliquant pourquoi les contres Azulgranas se manifestaient de manière plus incisive. Le cinquième et dernier but de cette première mi-temps comme le dernier clou sur la tombe or et blanche.