« La France est dans la cour des grands depuis trente ans, l’Italie a une histoire bien plus longue » : Gigi Buffon fait le point sur la situation du football italien | OneFootball

Notre site web est gratuit et fonctionne grâce à l'affichage de publicités. Merci de soutenir notre travail en désactivant votre bloqueur de publicités. 🙏

Dans une longue interview accordée à la Gazzetta dello Sport, Gigi Buffon, directeur général de l’Equipe d’Italie, a fait le poins sur la situation du football italien :

« La France fait partie des grandes depuis trente ans, l’Espagne depuis presque vingt. Elles vivent pleinement dans le présent. Notre histoire, à nous, est bien plus longue. Nous traversons une période de transition et nous ne savons pas encore quelle voie suivre. Nous payons aussi les erreurs du passé. Les résultats d’aujourd’hui prennent racine il y a vingt ans, lorsque nous nous sommes reposés sur nos acquis, sur Buffon, Cannavaro, Totti. Nous pensions que cela durerait éternellement, comme par grâce divine. Déjà à l’époque, il aurait fallu repenser nos modèles techniques et tactiques, mais nous avons joué les cigales. »

« Je suis à la Fédération depuis plus de deux ans et vous ne pouvez pas nier que quelque chose est en train de changer. Les équipes de jeunes gagnent, les projets avancent. Mais l’autre jour je souriais : si nous parvenons à inverser la tendance, ce ne sera pas nous qui profiterons des résultats. C’est pourtant un choix courageux que la politique ne fait presque jamais, trop attentive aux votes, donc à l’immédiat, au “tout et tout de suite”, sans penser à la planification. Nous, nous devions le faire ; il faut de la patience. Et puis : quand on travaille bien, quelques résultats arrivent vite. »

« Il faut Repartir de la base : je veux dire de sept à treize ans, quand se crée le véritable “imprinting”. À partir de quinze ans, on peut toujours progresser, mais le talent se construit avant, en plus du coup de pouce de Mère Nature, qu’il ne faut pas négliger. Nous avons grandi avec la culture du résultat, même enfants : nous jouions pour gagner, puis la tactique a pris le dessus à l’adolescence. Cette vocation tactique qui est la nôtre est certes limitante, mais elle nous sert aussi à compenser certaines lacunes : ce n’est pas comme si nous avions un Yamal, nous… Mais une chose est sûre : nous devons recommencer à entraîner les habiletés. »