La parole aux supporters après LOSC – Feyenoord : « Beaucoup d’amis m’ont envoyé des messages… On a forcé le respect » | OneFootball

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Le Petit Lillois

·31 janvier 2025

La parole aux supporters après LOSC – Feyenoord : « Beaucoup d’amis m’ont envoyé des messages… On a forcé le respect »

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Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Ces derniers ont récemment vécu une nouvelle soirée de pur plaisir avec une victoire historique sur le Feyenoord Rotterdam (6-1). Les émotions ont été fortes.

« On ne pouvait pas rêver beaucoup mieux », s’exclamait Bruno Genesio il y a quelques heures. Il faut dire que le LOSC a conclu en beauté sa magnifique phase de ligue de Ligue des Champions en obtenant, avec brio, son billet pour les huitièmes de finale. En déplacement sur la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy, le Feyenoord Rotterdam a été balayé (6-1) par les Dogues, après avoir pourtant neutralisé Manchester City (3-3) et surpassé le Bayern Munich (3-0). Là, à Lille, les Néerlandais n’ont même pas été capables de lutter.


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Regoûter au succès après avoir été défaits par deux fois, les supporters lillois ont évidemment apprécié, d’autant plus qu’ils ont pu célébrer maintes et maintes fois les exploits de leurs idoles. Cette soirée folle, riche en émotions, a été commentée par trois Dogues : Adrien, François et Mathieu.

Une question de ressenti

Le multiplex promettait un feu d’artifice et celui-ci a eu lieu. Il suffisait de tourner le regard vers l’enceinte lilloise, bouillante, incandescente. Mais qu’ont ressenti ses occupants ? « C’est énormément d’émotions !, s’exclame Adrien, encore sur un nuage. J’ai pensé à mon père et mon grand père qui ne sont plus là, qui m’ont amené au stade dès les années 1980 et qui m’ont transmis l’amour du LOSC. J’étais avec des amis, mon fils, ma fille, mon neveu, on est restés dans le stade jusqu’à la fermeture pour profiter », confie-t-il, encore des étoiles dans les yeux. Sa vie de supporter a, en quelque sorte, défilé.

Bien plus terre à terre, Mathieu a vécu cette rencontre avec le regard tourné vers le classement, dont les mouvements incessants avaient de quoi donner mal au crâne. Ce n’était pas le cas pour lui, féru de chiffres en tout genres : « Les planètes se sont alignées, enchaîne-t-il. Cela a été le cas sur le terrain avec des buts providentiels offerts par nos adversaires et des résultats positifs sur les autres pelouses. Qui aurait pu imaginer que tout allait tourner dans notre sens ? », s’interroge-t-il encore.

Symbole de calme et de sérénité, François reprend son souffle et conclut. Il tranche la poire en deux : « De l’enthousiasme et de la fierté. On boxe dans la cour des grands; et ça, c’est une immense fierté. Il y a aussi le jeu proposé. Un jeu construit, de position, avec des joueurs toujours en mouvement, de la technique… C’est beau à voir. Et puis, je suis enthousiaste parce que j’ai eu l’impression que l’on progressait encore. […] J’ai encore l’image du but de David… la marque d’un attaquant de très haut niveau : contrôle, dribble, frappe puissante et précise. Chirurgical ! », finit-il par s’exclamer.

Des choix forts

Pour autant, rien ne paraissait évident au coup d’envoi, d’autant plus lorsque la composition lilloise tombait : « Qui n’a pas été surpris par la compo ? », lâche d’entrée de jeu Adrien, encore étonné 24 heures plus tard. « Beaucoup autour de moi au stade étaient dépités car ils pensaient que Bruno Genesio avait sacrifié le match, reconnaît François, qui prend la main. Mais pas moi ! Je trouvais ça plutôt intéressant. Feyenoord est connu pour ses capacités dans le jeu de transition. Le coach a souhaité donner de la profondeur à sa ligne d’attaque avec la puissance physique de (Mohamed) Bayo. Il a ensuite fait entrer les deux meilleurs buteurs lillois actuels (Jonathan David et Hakon Haraldsson) pour porter l’estocade face à une défense à bout de souffle. C’était un nouveau pari osé, mais complètement réussi », savoure-t-il encore. François avait tout vu avant tout le monde.

« C’est vrai que sur un match de cette importance, on s’est dit que c’était osé, que peut-être il se contentait de la qualification en seizièmes !, avoue de lui-même Adrien. Après, on s’est dit que le turnover avait bien fonctionné à Madrid alors… Pourquoi pas ! », s’amuse-t-il. « Si on perd, il aurait été critiqué, juge Mathieu de son côté. Mais ces choix ne se limitent pas à ce match. Le staff et Bruno Genesio travaillent sur un lot de rencontres incluant la Coupe de France, la Ligue 1… Le point fort de cette stratégie, c’est d’avoir remis sur le bon chemin des (Mohamed) Bayo ou Angel (Gomes). De même pour (Rémy) Cabella. On voit que le joueur, même à 34 ans, vit un rêve actuellement. »

La clef

Avec ce succès, le LOSC se classe à la septième place au sein du classement de la phase de ligue de Ligue des Champions. Cette position, inespérée en août, a directement qualifié les Dogues pour les huitièmes de finale de la compétition. Comment expliquer un tel parcours ? Adrien et Mathieu se concentrent autour du même argument quand François, de son côté, possède son propre point de vue.

« La réussite lilloise est avant tout celle de Bruno Genesio, lance le dernier nommé. Il a réussi à mobiliser l’ensemble de son groupe malgré des absences récurrentes depuis le début de la saison. Il a aussi fait des paris (Bouaddi, Mukau, Touré, Bakker, Bayo…) et ça s’est souvent avéré payant. J’ai envie de souligner l’importance d’un coaching réactif et judicieux », salue François.

Adrien et Mathieu, raccords, mettent en avant la valeur de l’adversité rencontrée : « C’est le fait d’être galvanisé. Comment ne pas penser au match contre le Real Madrid, lâchent conjointement les deux hommes. Après ça, les joueurs ont pu se dire qu’il n’avait plus d’autres choix que de se qualifier. […] Et puis, il y a le talent des joueurs, tous de bons joueurs de ballon y compris certains défenseurs à l’image de (Thomas) Meunier, (Mitchel) Bakker… qui savent bien ressortir le ballon. On a rarement eu ça sur les 10 postes de champ. Lille a souvent eu des sprinteurs, des combatifs, mais pas des joueurs aussi doués techniquement. »

Plus fort que jamais

Cet ultime sujet a été initié par Adrien, bluffé par l’évolution du LOSC sur la scène européenne. C’est donc tout à fait logiquement qu’il prend la main : « Je ne pensais pas voir le LOSC à ce niveau. Je ne suis plus tout jeune et dans ma jeunesse, la Coupe d’Europe c’était à la télévision. Je n’aurais même pas imaginé que ce soit possible qu’on la joue. Avec mon père et mon grand-père, on regardait les exploits de Nantes, Bordeaux, Paris, Marseille… et pas du LOSC. Même Lens a eu ses moments forts, ce n’était pas évident. On n’était pas beaucoup au collège ou au lycée à se revendiquer supporter lillois ! On était 7000 ou 8000 à Grimonprez ! On se faisait chambrer sévère ! Là, même les amis supporters d’autres clubs m’ont envoyé des messages lors de toute cette campagne. Pour moi, ça veut dire beaucoup. On a forcé le respect ! C’est surtout pour ça que je remercie tous les gens du club ! Passer les huitièmes, ce serait tellement incroyable. Le début de cette épopée ? c’est le retour en D1 réussi par la bande de Vahid, c’est eux la genèse de notre présent », se remémore-t-il, avec émotion.

Le mot de la fin est pour François, qui se contentera d’une phrase lourde de sens : « Heureusement que les joueurs n’ont pas écouté leurs supporters, parce qu’ils n’auraient sûrement pas réussi tous ces exploits si ça avait été le cas. Ils ont su saisir leur chance, peu importe l’adversaire. Ils n’ont jamais eu peur jusqu’ici », estime-t-il ainsi.

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