Le Petit Lillois
·17 août 2025
La prolongation de Benjamin André, c’était finalement bien le minimum pour le LOSC

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·17 août 2025
La prolongation de Benjamin André pour deux années supplémentaires a été célébrée telle une victoire par la communauté lilloise. Cela n’était pourtant, au vu des événements récents, que le minimum requis pour le LOSC.
Depuis quand le LOSC n’avait-il pas vécu un été aussi tumultueux ? Le terme braderie rapidement rayé, dès la première conférence estivale de presse, a été remplacé par celui de mise aux enchères. Celle-ci a bel et bien eu lieu au Domaine de Luchin ces dernières semaines. Les bijoux de famille, de Lucas Chevalier (55 M€ bonus compris au Paris Saint-Germain) à Bafodé Diakité (40 M€ bonus compris à Bournemouth), ont ainsi été vendus au meilleur prix. Ces départs se sont ajoutés aux nombreuses fins de contrat de potentiels titulaires ou tout simplement de cadres du vestiaire : Jonathan David, Angel Gomes, Rémy Cabella, Mitchel Bakker ou encore Ismaily. Ces nombreux mouvements chamboulent évidemment un collectif.
« Souvent, les entraîneurs très expérimentés parlent d’une colonne vertébrale qui doit être très solide, rappelait Bruno Genesio en conférence de presse vendredi dernier, à deux jours d’une rentrée à Brest. On a perdu 3 joueurs (sur 4, ndlr) de notre colonne vertébrale : notre buteur (Jonathan David), notre gardien (Lucas Chevalier) qui nous a certainement fait gagner huit ou neuf points la saison dernière et l’un de nos défenseurs centraux (Bafodé Diakité). Donc forcément, ce sont des pertes importantes », concédait-il. La colonne vertébrale du LOSC n’est aujourd’hui plus représentée que par un homme : Benjamin André.
L’un des premiers feuilletons de l’été a concerné Benjamin André (35 ans), dont l’avenir vacillait dangereusement vers le Paris FC, promu ambitieux issu de la capitale dont les moyens ont déjà de quoi concurrencer les clubs européens sur le marché. Mais, contre vents et marées, le capitaine lillois a finalement conservé son brassard, prolongeant son contrat de deux années supplémentaires. Son officialisation, faite au travers d’une vidéo symbolique, aura touché l’ensemble des supporters lillois. Sans elle, l’effectif du LOSC aurait néanmoins perdu l’intégralité de sa colonne vertébrale. Elle était donc, en quelque sorte, un minimum vital.
« La prolongation de Benjamin (André) est quelque chose de très important pour moi, pour l’équipe et pour le club », lâchait d’ailleurs Bruno Genesio pour le souligner, sans même n’y être invité. Souvent évoquée lorsque les interrogations d’ordre mercantile fusent – « Je n’ai d’ailleurs pas eu de questions sur Benjamin André, qui reste chez nous », Olivier Létang a déjà brandi cette arme – elle ne doit cependant pas procurer une immunité, être considérée comme une carte joker.
C’est ainsi logiquement, sans aucune surprise au vu des départs enregistrés et des manques actuellement constatés dans l’effectif lillois, que Bruno Genesio a assuré que recruter était encore une nécessité pour le LOSC à quinze jours de la fermeture du marché des transferts.
Il a néanmoins, dans la foulée, refusé de faire preuve d’alarmisme, semblant même vouloir rassurer son audience : « On a su, je pense, avoir un coup d’avance en recrutant Olivier Giroud devant pour compenser le départ de Jona’ (David). Pour ceux qui l’ont oublié, c’est quand même le meilleur buteur de l’équipe de France. Ce n’est pas rien. En défense centrale, on a aussi recruté Nathan (Ngoy), qui est là pour pallier le départ consenti (Bafodé Diakité) et on vient d’accueillir Berke (Özer) pour suppléer celui de Lucas Chevalier », lâchait Bruno Genesio, niant une certaine évidence qu’avait avoué Hakon Haraldsson, son protégé, quelques minutes plus tôt : le besoin de calcium.
« La rupture d’un équilibre fait partie des risques »
Le calcium est un élément essentiel dans notre nutrition, d’autant plus chez les nourrissons, les enfants et les adolescents. Il joue un rôle majeur dans leur croissance, fondamental dans la formation et dans la solidité des os et des dents. Et bien pour l’ossature d’un effectif, c’est du pareil au même. Fragilisée, la colonne vertébrale du LOSC a perdu en qualité et aura besoin de temps pour emmagasiner suffisamment de calcium (d’expérience ou de vécu, autrement dit) pour retrouver sa forme initiale, pour se reconstruire morceau par morceau et redevenir aussi solide qu’elle pouvait l’être un an plus tôt.
« Il y a eu beaucoup de départs, des départs de grands joueurs avec Angel (Gomes), Jona’ (David) et d’autres joueurs… Il leur faudra toujours du temps pour qu’ils puissent s’adapter, mais de ce que j’ai vu, ce sont de bons joueurs », analysait l’Islandais. Remodeler une colonne vertébrale, dont Benjamin André est le dernier membre, prendra du temps et Hakon Haraldsson en est bien conscient. Olivier Létang l’est également. Lui-même avait reconnu la prise de risque lors de son dernier passage devant la presse : « La rupture d’un équilibre fait partie des risques, pas que chez nous, mais partout », nuançait-il néanmoins, ne sentant pas le LOSC plus en danger que les autres.
De son côté, la communauté lilloise avance à tâtons, entre confiance et doute, ambition et résignation, et croise les doigts à l’approche du premier rendez-vous de la saison : Stade Brestois – LOSC, ce dimanche à 15 heures en Bretagne pour le retour de la Ligue 1.
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