L’Amiens SC « manque de régularité » pour le top 5 selon Antoine Leautey  | OneFootball

S’il considère que le potentiel est là, Antoine Leautey redoute tout de même que l’Amiens SC manque un peu d’atouts pour lutter jusqu’au bout pour la cinquième place. Avant la réception de Troyes, vendredi (20 heures) pour le compte de la 17e journée de Ligue 2, le joueur de 2024 se projette sur l’avenir à venir. Entretien.

Antoine, cette trêve hivernale était-elle nécessaire pour recharger les batteries ?

Cela a fait du bien, je pense que c’est arrivé au bon moment, même si c’était court. Depuis la reprise, on n’a pas trop pu arrêter, même s’il y a eu des trêves internationales, sachant que derrière ça on jouait souvent trois matches en l’espace d’une semaine.

Malheureusement, cette trêve est intervenue après une élimination en Coupe de France. Avez-vous totalement évacué la déception ?

Cela a été difficile à digérer. Ça avait déjà été le cas après Laval. On n’est pas la première équipe à avoir été piégée. Maintenant, vu le déroulement du match, cela a vraiment été difficile à digérer. On aurait dû faire preuve de plus de maîtrise et d’efficacité devant le but. Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller très loin dans cette Coupe. J’avais vraiment à coeur d’aller loin avec l’équipe. On voit qu’ils ont tiré Strasbourg en plus…

Cela a été le point d’orgue d’un dernier mois de compétition plus poussif. Comment abordez-vous la reprise dans ce contexte ?

Il y a des défaites plus inquiétantes que d’autres. Si on parle de Guingamp, c’était un non-match. Contre Laval, on a fait une de nos meilleures performances à domicile dans l’utilisation du ballon. Je pense que la défaite est très sévère. Avant ça, on avait gagné à Grenoble en faisant un match pas mal. On peut aussi parler du match contre Martigues, où le match nul est difficile à accepter. On engrange moins de points depuis quelques temps, c’est une certitude. Paradoxalement, le contenu des matches est intéressant. On montre plus de solidité. A Grenoble, on subit deux occasions, mais c’est un des matches où on a été le plus solides. On va avoir un mois de janvier avec de très gros adversaires. On sait qu’il va falloir prendre des points, parce que c’est un championnat compliqué.

A défaut d’inquiétude, la vigilance est donc de mise pour l’Amiens SC ?

Si une équipe de Ligue 2 affirme qu’elle n’est pas vigilante, je ne peux pas être d’accord avec elle. Tant qu’on n’est pas officiellement maintenu, il y aura toujours de la vigilance. Il n’y a pas de petite équipe dans ce championnat. Même Martigues, c’est juste qu’ils sont un peu en retrait. Ils peuvent remonter à tout moment. On doit prendre rapidement des points pour aborder février et mars plus sereinement.

Comment faire pour que les résultats soient en adéquation avec les progrès dans le jeu ?

On faisait déjà ce constat l’année dernière au sein de l’effectif. Parfois, on jouait mal et on gagnait et inversement. Quand on a le ballon, on peut être un peu plus vulnérable défensivement. On prend un peu plus de buts, parce que les joueurs offensifs sont moins réactifs à la perte de balle. Il va falloir trouver le juste équilibre. Je pense que Grenoble peut être un bon point de départ. On a aligné quelques belles phases de jeu et on a gagné. Ce serait bien de réussir à le faire parce que c’est présent pour nous, sur le terrain, et pour les supporters.

Comment voyez-vous le tout premier match de l’année contre Troyes ?

Sur les derniers matches, c’est une des meilleures équipes du championnat. Ils ne perdent plus, ne prennent pas beaucoup de buts. Je pense qu’ils ont fini par digérer le fait d’être repêchés. Ils ont un nouveau coach, de nouveaux joueurs. C’est une équipe homogène. Il va falloir être vigilants et sérieux, c’est un match difficile qui nous attend. Je me souviens des matches contre eux l’an dernier, ça ne nous a pas vraiment réussi. J’espère que ce sera davantage le cas cette année.

Daniel Derajinski/Icon Sport

L’Amiens SC peut-il se mêler à la lutte pour le top 5 ?

Pour moi, il y a des équipes qu’on ne peut pas atteindre. Ce sont des équipes trop rodées techniquement et tactiquement, avec un gros effectif. On ne peut pas matcher avec eux. Je me dis qu’on manque de régularité. Par contre, je trouve qu’on a un gros potentiel. Maintenant, il faut vraiment atteindre cette régularité qu’on n’a pas encore.

Le mois de janvier ne va-t-il pas donner un peu le ton au regard de votre calendrier ?

C’est sûr que si on est à quinze points de retard, ce sera fini. Il va nous montrer beaucoup de choses sur ce qu’on est capables de faire. Maintenant, si je repense à la saison dernière, on gagne nos trois matches en janvier. Puis, en mars, on fait match nul contre Rodez, on gagne à Angers et on perd contre Pau après avoir mené 2-0. Si on ne perd pas ce match, ce n’est pas la même fin de saison et ce n’est pas en janvier. Je pense que certaines équipes comme Lorient, le Paris FC et Dunkerque vont se détacher des autres, on peut aussi penser à Metz. La cinquième place sera en jeu. Est-ce qu’on sera dedans ? Je ne sais pas. C’est encore trop tôt pour en parler.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport