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Lucarne Opposée

·27 juin 2025

Le cimetière des éléphants

Image de l'article :Le cimetière des éléphants

Edwin Cardona, Juan Fernando Quintero, Éder Balanta, David Ospina, Alfredo Morelos et bien évidemment Radamel Falcao : tous ces internationaux sont rentrés au pays ces derniers mois avec des fortunes plus au moins diverses.

À tout bien tout honneur, on va commencer par le meilleur buteur de l’histoire de la sélection. Parti très tôt de Colombie pour rejoindre l’Argentine (avant ses seize ans) et après avoir évolué « seulement » en deuxième division, Radamel Falcao n’avait jamais eu le temps d’être prophète dans son pays. Grand supporter de Millonarios, El Tigre a décidé d’accomplir son rêve et de rentrer au bercail pour une dernière danse. Ça c’est la version officielle. S’il y a évidemment un côté attachement dans ce dossier, la négociation n’a pas été simple loin de là. Pour sa venue Falcao avait dans la poche un contrat de six mois avec un salaire XXL à l’échelle de la Colombie évidemment. Contrat financé en partie par des sponsors. Sportivement, sa saison a été plus que mitigée. Logiquement, il a eu beaucoup de mal à s’intégrer dans cette équipe de Millonarios et n’a pris part qu’à un tiers des matchs sur les trois premiers mois (pour un seul but) notamment en raison d’une blessure au mollet. Mieux en jambes, il a bien terminé la saison régulière et a été plutôt bon sur le dernier mois de compétition… jusqu’au dernier match du quadrangulaire. Face à Pasto qui ne jouait rien Falcao a manqué deux énormes situations qui ont envoyé le grand rival vers le titre. Ironie du sort c’est contre Pasto qu’il a marqué son premier but au Campín, un but « de rêve d’enfant ».


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Initialement pour six mois, sa prolongation de contrat a été un très long feuilleton, notamment parce que les sponsors ont eu un peu de mal à sortir du bois. Sur cette année 2025, il a signé six mois plus six mois en option en cas de titre. Au moment de sa prolongation il avait déclaré qu’il « avait d’autres offres sur la table ». S’il en avait, il est peu probable qu’elle y soit encore tant son bilan est famélique cette année. Seulement sept matchs joués sur vingt possibles, trois buts marqués (dont deux sur les deux derniers matchs) et une élimination en Sudamericana. Compliqué donc et il est fort probable que l’aventure Falcao à Millonarios touche à son terme, le sujet de sa prolongation revenant sur le devant de la scène après une nouvelle élimination aux portes de la finale et une sortie médiatique qui pourrait entraîner des sanctions.

De son côté, l’Atlético Nacional a fait revenir plusieurs anciens tauliers de la sélection. À commencer par le plus capé de l’histoire colombienne, David Ospina. Formé au club l’ancien portier d’Arsenal est venu boucler la boucle après un passage à Al-Nassr où il ne jouait plus beaucoup. À trente-six ans son corps lui joue des tours. Deux grosses blessures, dont une juste après son arrivée, font qu’il n’a pas un temps de jeu immense, mais les patrons sont là dans les moments chauds. Et quand ça compte vraiment (lors des quadrangulaires), Ospina a tenu la baraque. Titulaire sur les huit matchs disputés pour arriver jusqu’au titre, il a réussi à maintenir sa cage inviolée sur la moitié des rencontres. Si son niveau sur le terrain n’a pas toujours été le plus haut de sa carrière, il a quand même été une pièce importante du doublé coupe-championnat. Toujours numéro un lors du premier semestre 2025, il est parfaitement géré par le club pour faire face à la cadence infernale qui caractérise le football colombien puisqu’il est rare de le voir enchaîner lorsqu’il y a trois matchs de championnat en une semaine. De quoi le voir aller tranquillement jusqu’à la Coupe du Monde 2026 après laquelle il devrait mettre un terme à sa carrière.

S’il n’a jamais foulé les pelouses européennes et est donc moins connu, Edwin Cardona a fait le choix de rentrer pour des raisons familiales après un dernier passage à Racing. S’il a porté dans un premier temps les couleurs de l’América, le rival, il est rapidement revenu dans le club qui l’a formé. L’ancien joueur de Boca (auteur de l’un des plus beaux buts sur coup-franc direct dans l’histoire des Superclásicos) brille avec l’Atlético Nacional. Meilleur joueur de la phase régulière, d’une part grâce à son apport statistique, huit buts et six passes décisives, mais surtout par son leadership, Edwin Cardona est plus que jamais impliqué dans le collectif de Javier Gandolfi et reste un beau joueur de football. À voir maintenant s’il pourra maintenir cette implication sur toute l’année. Parmi les retours des anciens joueurs de sélection, William Tesillo s’est imposé comme le taulier de la défense centrale, même si, à trente-cinq ans, il est évidemment sur le déclin et ses performances dans les gros matchs (comme en Libertadores par exemple) sont bien sûr éloignées de celles de ses meilleures années. Même constat pour Matheus Uribe qui a nettement moins de temps de jeu que Tesillo et a montré beaucoup de frustration ce semestre.

Reste enfin le cas d’Alfredo Morelos. Homme important du titre l’année dernière, il l’est tout aussi important cette année même s’il a eu un peu de mal à remettre la machine en marche. Et s’il fait le travail en championnat, les choses se compliquent davantage en Libertadores, au point qu’il n’a connu aucune titularisation sur la seconde partie de la phase de groupes. Morelos pèse sur les défenses colombiennes ça ne fait aucun doute et Santos a accepté de le laisser une nouvelle fois au club colombien. Il doit aussi faire face à une affaire extra-sportive : En octobre dernier alors qu’il se rendait, en état d’ébriété, à l’entrainement Alfredo Morelos a heurté une moto, n’aurait pas porté assistance à la personne blessée et pire il aurait tenté de fuir (la victime est d’ailleurs un supporter de l’Atlético Nacional). S’il s’est excusé et a affirmé être attentif au rétablissement de la victime l’affaire a fait grand bruit au pays.

L’América n’est pas en reste non plus en termes de rapatriement d’anciens. Le club escarlata a récupéré librement Éder Balanta, qui faisait une bonne saison avant sa grosse blessure mi-mai, et a signé l’énorme coup de cette année en attirant dans ses filets Juan Fernando Quintero. Évidemment attendu au tournant JuanFer n’a pas déçu et fait ce qu’il sait faire de mieux. Que ce soit en termes de vision du jeu et de qualité de passe, il est bien au-dessus du lot et a porté l’América, lui permettant de terminer en tête de la phase régulière, restant celui qui apporte le plus de danger offensivement dans une équipe où il a déjà pris le brassard. Seul hic, après le match face au Racing uruguayen en Sudamericana, il a laissé planer le doute sur sa continuité. Après avoir fait quelques appels du pied à River Plate avant la Coupe du Monde des clubs, Quintero s’est exprimé sur ses réseaux sociaux il y a quelques jours, laissant planer la possibilité de rester six mois de plus, faisant tout de même pression sur son club pour viser le titre.

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