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·30 décembre 2024
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Alors que le départ imminent de Brice Samba à Rennes agite le début du mercato hivernal, il met aussi en lumière le redimensionnement du projet du RC Lens. Une nouvelle approche inévitable qui n’inquiète pas outre mesure “l’After Foot”, qui note tout de même que l’âge d’or lensois est désormais bien loin.
« Le départ de Samba et son interview de Samba dit beaucoup, presque tout de ce qui est en train de se passer à Lens. C’est une sorte de fin de cycle qui ne dit pas son nom, parce qu’elle a commencé avant avec le départ de Haise. C’est malheureux parce que Still est un bon entraîneur, mais certains joueurs sentent que le prime du club est derrière eux. Ces joueurs, qui ont leur carrière à gérer, le sentent et se disent qu’il faut aller ailleurs. C’est ce qui se passe avec Samba. Il a presque regretté d’être resté pour le début de saison, même si ça se passe pas si mal que cela en termes de résultats. Je pense que c’est plus compliqué maintenant pour Lens. Dans la structure et la façon de voir l’avenir et de recruter, on n’a pas le même cap qu’avec Haise. Mais à partir du moment où les joueurs cadres le sentent… On parle même du départ de Gradit.
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Il y a aussi tout ce qui peut se passer en interne et dans le staff. C’est inquiétant et il y aura sans doute des conséquences sur le niveau de l’équipe. Quand on regarde bien, même si Will Still fait plutôt du bon boulot, il y a eu beaucoup de matchs nuls, il y a eu beaucoup de fois où cette équipe avait beaucoup de mal à conclure. Même si j’ai trouvé Will Still très intelligent en changeant de système, en redonnant une utilité à Fulgini, en remettant Thomasson dans le jeu. On ne peut pas dire que Will Still fasse du mauvais boulot, il a marché sur les traces de Franck Haise puis il a trouvé des solutions après la série de matches nuls. Mais on les sent limités et ces départs ne vont pas faire du bien. »
« Le RC Lens est un très bon reflet de ce qui a été et ce qui ne peut plus aller en Ligue 1. Lens, c’était un modèle de club populaire qui est revenu de nulle part en montant grâce à l’arrêt du Covid, un entraîneur qui ne devait pas se retrouver là mais qui a saisi sa chance et qui ensuite a eu la réussite de voir ce club monter. Ces dirigeants, et notamment Florent Ghisolfi, ont cru en lui parce qu’ils le connaissaient. On s’est rendu compte que Franck Haise, comme beaucoup d’entraîneurs en France, quand tu leur laisses la chance, ça peut être des bons entraîneurs au plus haut niveau. Il est arrivé avec cette fraîcheur, il a accompagné ce projet lensois, avec toujours cette ferveur et ce public derrière, des joueurs cadres, des recrutements aussi audacieux comme Seko Fofana ou Brice Samba.
Un trio Pouille – Ghisolfi – Haise, ça n’arrive peut-être qu’une fois tous les 50 ans.Kevin Diaz, consultant pour “l’After Foot”
Mais à un moment, le Racing Club de Lens, comme les clubs de Ligue 1 et comme le football français, est rattrapé par le football business. Comme c’est le cas, dans une autre mesure, à Rennes, à Strasbourg. Le discours est toujours le même : au bout d’un moment, tu atteints une crise de croissance. Comme dans une entreprise. il n’y a plus de part de marché à aller chercher. Lens, deuxième de Ligue 1, belle équipe, belle aventure, beau coach. Mais même le coach, à un moment, se dit : “ne faut pas que j’aille peut-être ailleurs ? Être mieux payé ailleurs et ne pas chercher uniquement le cadre sportif ?”.
Que ce soit l’entraîneur, le directeur sportif, les joueurs maintenant ou même le président, tu as atteint ce plafond de verre, avec en plus avec les droits de la Ligue 1 parce que tout s’entremêle. Tu en viens à dire qu’il faut vendre 100 millions alors qu’à la base, il y avait un club familial et un projet qu’on aurait pu continuer. Mais qu’est-ce que va faire le Racing Club de Lens à part une deuxième place ? En effet, c’est le prime du RC Lens. Malheureusement, c’est difficile à accepter,parce que quand tu dois partir sur un nouveau cycle, retrouver une génération avec des Gradit, des Sotoca, avec des Fofana, des Openda… Et surtout, un trio Pouille – Ghisolfi – Haise, ça n’arrive peut-être qu’une fois tous les 50 ans. »
Source : RMC
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport