Real France
·9 novembre 2024
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À l'occasion de la publication de son autobiographie "Hugo Lloris : Earning my Spurs", le désormais joueur du Los Angeles FC, qui a défendu les buts de Tottenham à 447 reprises, a publié en exclusivité des extraits de son livre dans The Telegraph.
Tottenham a disputé la première finale de Ligue des champions de son histoire en 2019. Mauricio Pochettino a miraculeusement conduit les Spurs jusque là, mais l'issue du match contre Liverpool, n'a pas été des plus heureuses. Les Londoniens se sont inclinés 2-0. Des années après l'événement, le gardien de but français Hugo Lloris a révélé une anecdote marquante de cette finale.
Finales avec Tottenham : "J’ai joué trois finales avec Tottenham - deux Coupes de la Ligue (2015 et 2021) et une Ligue des champions - au cours desquelles nous n'avons pas marqué un seul but. C'est très décevant d'avoir vécu toutes ces émotions et que l'aventure se termine comme ça. Je ne sais pas si tout le monde au club et dans l'équipe a réalisé à quel point il est difficile d'atteindre une finale, et à quel point il est difficile d'y revenir. Je ne suis pas sûr que nous ayons compris que c'était peut-être la seule chance de notre carrière de gagner la Ligue des champions, que le club pour lequel nous jouions n'était pas fait pour la gagner, que nous aurions pu éviter d'entendre à nouveau la plainte selon laquelle "Tottenham ne gagne jamais rien", que nos noms auraient pu être gravés à jamais dans l'histoire du club. Voilà ce que ce penalty nous a enlevé".
Photo Matthias Hangst / Getty Images
Daniel Levy et les montres : "Nous avons tous un souvenir gravé. Quatre jours avant la finale (de la Ligue des champions), Daniel Levy nous a tous réunis pour nous annoncer qu'avec le soutien d'un sponsor, nous recevrions chacun une montre aviateur de luxe de la part du club. Nous avons d'abord été ravis de voir les belles boîtes. Puis nous les avons ouvertes et avons découvert qu'ils avaient fait graver le nom du joueur au dos de chaque montre et : "Ligue des champions 2019, finaliste" . Finaliste. Qui peut faire une chose pareille dans un moment pareil ? Je ne m'en suis toujours pas remis, et je ne suis pas le seul. Si nous avions gagné, il n’aurait pas demandé à ce qu’au dos des montres soit gravé à la place : "Vainqueur". J'ai beaucoup de respect et d'estime pour lui (Daniel Levy) et tout ce qu'il a fait pour le club en tant que président, mais il y a des choses auxquelles il n'est pas sensible. Bien que la montre soit magnifique, je ne l'ai jamais portée. J'aurais préféré ne pas la porter du tout. Avec une telle gravure, Levy n'aura pas été surpris que nous perdions 1-0 au bout de quelques minutes : c'était écrit. Lors de la réception d'après-match à l'hôtel, j'ai eu l'impression que certaines personnes du club et certains joueurs n'étaient pas suffisamment déprimés par la défaite. J'aurais aimé qu'on vienne me voir et qu'on me dise : "Ne t'inquiète pas, Hugo. Plus jamais ça. Nous te donnerons les moyens d'essayer à nouveau". Mais quand je suis rentré dans ma chambre le soir de la finale, je crois que j'ai eu le même sentiment que Mauricio (Pochettino) et Harry (Kane) : "Est-ce que le club veut vraiment gagner ? Le Real Madrid n'aurait jamais célébré une finale perdue, et nous n'aurions pas dû le faire non plus".
Le documentaire d'Amazon : "Tout a été difficile après cela, pour Mauricio Pochettino et pour nous. Le club avait enfin investi dans des recrutements, mais nous n'avions pas digéré la finale de la Ligue des champions et l'effectif n'était pas encore suffisamment réactivé, sans parler des tensions qui ne feraient que croître après une décision du club qui affecterait le fonctionnement quotidien de l’équipe. Une décision prise sans le consentement ni du staff ni du manager : installer des caméras partout pour la série d'Amazon sur les Spurs. Au vu de la somme susmentionnée - environ 10 millions de livres sterling - nous nous sommes demandé si ceux dont la saison et les activités seraient affectées, tous ceux à qui l'on demandait de porter un micro tous les jours, recevraient une part. La réponse ne s'est pas fait attendre : non. Lorsque l'équipe de tournage a placé des petits micros sur certaines tables de la cantine, nous sommes allés nous asseoir à d'autres tables. Nous devions toujours faire attention. Le seul endroit où nous pouvions parler librement était le vestiaire d'entraînement. Sinon, ils avaient des micros et des caméras partout, même à certains entraînements, ce qui n'était pas rien. C'était une contrainte et ça a eu des conséquences".
Photo Alex Davidson / Getty Images
Le temps passé avec Antonio Conte : "J’ai trouvé qu'Antonio Conte était un sacré personnage, animé par la victoire, ce qui lui donnait de l'énergie, mais il avait beaucoup de mal à contrôler sa frustration quand on commençait à faire des matchs nuls, et encore plus quand on perdait, parce qu'il fallait que son tourment intérieur sorte. S'il était tourmenté, tous les autres devaient également partager ce tourment, et les choses pouvaient se compliquer très rapidement. Il m'a dit un jour qu'au cours d'une semaine donnée, son bonheur durait une heure, juste après la victoire, et c'était tout. Pendant les matchs, Conte était aussi extrême et explosif qu'il en avait l'air, et il inspirait le respect et la crainte. Cette forte personnalité poussait les latéraux à préférer jouer de l'autre côté du banc. Je n'ai jamais oublié notre première défaite sous Conte : une défaite 2-1 contre NS Mura en Slovénie en Conference League. Bien que je n'aie pas joué, j'avais droit à ses cris et à ses reproches, comme tout le monde. En réunion de groupe, nous passions au moins 30 minutes par jour à analyser des vidéos, sans oublier les interminables rassemblements de préparation dans notre centre d'entraînement. Après la défaite à Maribor, il s'est mis à crier : "Mura, Mura, qui est Mura ? Nous avons perdu contre Mura". Je l'entends encore. Si un joueur avait besoin d'un peu d'affection, il fallait mieux ne pas frapper à la porte de Conte. Pour Conte, la confiance se gagne à l'entraînement. Il n'a pas de filtre, il est sincère, honnête. C'est un entraîneur qui ne vit que pour les résultats, alors que du point de vue d'un joueur, la performance est aussi importante".
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