Le Journal du Real
·2 janvier 2025
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·2 janvier 2025
Si, dans l’Hexagone, ce constat ne s’avère réellement acquis, l’on ne peut en dire autant outre-Pyrénées. En dépit des crises ou encore des bouleversements politiques, l’Espagne semble être liée à vie avec le sport. Une tradition matérialisée à travers des personnalités tels Rafael Nadal, Alberto Contador, voire Fernando Alonso ; qui mettent en exergue le pays sur la scène mondiale. Mais une tradition transcendée par une entité nommée Real Madrid, véritable roi du sport roi sur le territoire ibérique.
La capacité de faire, de faire faire, de refuser de faire et d’empêcher de faire ; comme objectif ultime de chaque État. Ce club de football devenant, malgré lui, une arme puissante pour l’Espagne afin d’étendre son influence, accroître sa puissance et, de fait, d’imposer ses choix aux autres acteurs internationaux.
Chaque but, chaque victoire, chaque trophée ne permet de garnir uniquement le palmarès des Merengues. Chaque but, chaque victoire, chaque trophée met également en lumière l’Espagne, en attirant l’attention des médias couplée aux fans du monde entier. En effet, comme nous avons pu le constater lors du second article de cette série, le Real Madrid symbolise son pays à l’internationale, incarnant ainsi un agent indispensable dans ce processus de globalisation. Autrement dit, les tournées internationales, les matchs à travers le monde ou encore les événements organisés par le club; renforcent cette visibilité tout en promouvant la nation.
Un phénomène d’autant plus efficace au Real Madrid de par son essence transnationale. De Di Stéfano à Vinicius en passant par Beckham, le club madrilène incarne un carrefour de talents internationaux, tant sur qu’en dehors du terrain. L’on parle ici d’un environnement multiculturel, presque unique dans le monde du sport, entrainant un creuset, un « melting-pot ». Et, au-delà d’enrichir le savoir-faire ainsi que l’expérience de tous ces acteurs, cela offre la possibilité à toute personne à travers le globe de s’identifier d’une certaine manière à ce club aux multiples visages.
Vous l’aurez compris, s’assimiler aux valeurs du Real Madrid, revient à s’assimiler à celles de l’Espagne. De fait, la passion, le fair-play, la détermination… En résumé, l’ensemble des idéaux positifs, voire universels du football se manifeste directement associé à la terre ibérique. Les supporters, qu’ils soient espagnols ou étrangers, s’unissent alors autour d’un sentiment d’appartenance qui transcende les frontières, créant une communauté mondiale de fans unis par leur amour pour le maillot blanc, pour sa nation.
Ajouté à cela, les initiatives du club en matière de responsabilité sociale ainsi que d’engagement communautaire, et l’image positive de l’Espagne à l’international se révèle renforcée. Un rayonnement unique permettant aux Los Blancos, mais aussi et surtout à son pays de briller.
L’ensemble des points évoqués tout au long de cette série, à savoir historique, culturel, économique ou encore de rayonnement ; nous amène vers cette même conclusion : le Real Madrid agit à ses dépens comme un outil de diplomatie douce pour l’Espagne. Un constat se matérialisant à travers deux principaux prismes typiques de notre société moderne.
Tout d’abord, de par son statut presque unique au sein du monde sportif, la Maison Blanche attire des partenaires stratégiques, allant de grandes marques multinationales telles Adidas, à des États souverains comme les pays du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar). L’on parle ici de partenariats qui offrent de multiples opportunités d’échange dans divers domaines, facilitant ainsi le dialogue entre différentes nations.
Ces accords de sponsoring avec ces entités de premier plan permettent au Real Madrid de se positionner comme un ambassadeur des valeurs espagnoles, tout en renforçant les liens commerciaux. D’un côté, ces marques bénéficient de l’image positive, mais aussi dynamique du Real Madrid, leur permettant de fait d’accroître leur visibilité sur les marchés internationaux. Et de l’autre, le club, associé à sa nation, profitent de ces collaborations afin d’étendre leur influence, leur portée en créant ainsi un réseau d’interactions qui va au-delà du sport.
De surcroît, les Merengues apparaissent comme un véritable outil de soft power, se caractérisant comme la capacité d’un État à influencer d’autres acteurs internationaux par des moyens non coercitifs. Presque obsolète durant une grande partie de l’histoire de notre humanité, au profit entre autres de la guerre, cet aspect de la puissance d’une nation se manifeste aujourd’hui plus important que jamais.
Dans un monde devenu tant multipolaire qu’interconnecté, le sport incarne un puissant levier pour le dialogue ou encore la compréhension entre les cultures. Le Real Madrid, en tant que club emblématique, joue un rôle central dans cette dynamique. L’Espagne usant de la notoriété de l’institution madrilène afin de renforcer sa place au cœur de ce concerto géopolitique.
Ainsi, la Casa Blanca ne se limite pas à un simple club de football: il représente, malgré lui, un acteur clé dans la politique espagnole qui utilise le sport comme un moyen d’influence ainsi que de rapprochement entre les peuples.