Le secret de Chelsea pour réinventer son attaque | OneFootball

Selon The Athletic, l’arrivée de Joao Pedro à Chelsea suscite un certain enthousiasme au sein du staff et marque un tournant subtil mais déterminant dans la quête d’un attaque plus harmonieuse. Alors que les Blues ont multiplié les signatures offensives ces derniers marchés, le profil de l’international brésilien offre à Enzo Maresca une palette que son effectif ne possédait pas vraiment.

Plutôt qu’un pur avant-centre, Joao Pedro est un joueur à la fois capable de mener l’attaque, d’évoluer en soutien ou de glisser dans l'entrejeu selon les besoins. Ce qui le distingue, c’est moins sa capacité à faire exploser les compteurs qu’à fluidifier les séquences : il aime décrocher dans le demi-espace gauche, porter le ballon vers l’avant, et surtout offrir une solution entre les lignes lorsque le jeu s’enlise. Ce comportement contraste avec la verticalité de Nicolas Jackson ou Liam Delap, davantage portés sur les courses vers la profondeur et la fixation du dernier rideau adverse.

Les statistiques confirment cette singularité. À Brighton, Joao Pedro se démarquait par une fréquence élevée de décrochages et de soutiens – il se classe très haut au niveau européen pour les courses venant en appui (91/99) ou pour offrir du soutien au porteur (70/99), mais beaucoup plus bas pour les appels en rupture (20/99) ou les incursions tranchantes dans la surface sur centre (12/99). Cette implication permet de créer des décalages, d’attirer des défenseurs hors de position, et d’ouvrir des espaces que ses partenaires peuvent exploiter.

L’exemple le plus parlant reste sa prestation face à Leicester en fin de saison dernière : alors que Carlos Baleba remonte le jeu, Joao Pedro réalise un décrochage intelligent, s’oriente rapidement, puis glisse une passe dans le bon tempo à Simon Adingra lancé côté opposé. Ce genre d’action illustre exactement le rôle que Maresca semble lui destiner — celui de liant entre milieux et attaquants, catalyseur des courses adverses et créateur d’overloads.

Niveau rendement pur, Chelsea ne recrute pas un buteur prolifique — 0,22 but non-penalty/90 minutes sur ses deux campagnes à Brighton, soit environ un but tous les cinq matchs — mais cultive d’abord son apport dans la connexion et la création (92/99 en menace créative ; 86/99 en passes progressives ; 79/99 en conduites de balle). Dans un système où la possession et le contrôle priment sur la transition rapide, sa capacité à garder le ballon et à orienter le jeu dans les phases hautes du terrain rappelle la fonction qu’occupait Roberto Firmino à Liverpool sous Klopp.

Avec des ailiers dynamiques comme Neto, Madueke ou Angél Gomes, l’ajout de Joao Pedro pourrait bien ajuster l’équilibre d’un front offensif parfois stérile dès qu’il s’agit d’étirer les défenses combinées. Surtout, il soulagera Cole Palmer, jusque-là principal référent créatif au sein du onze londonien.

Pour Chelsea, il s’agit désormais moins d’accumuler des noms que de dessiner un compartiment offensif où chaque pièce a une fonction lisible. Joao Pedro pourrait en être le chaînon manquant.

Source : The Athletic

Photo by Lars Baron/Getty Images