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·28 avril 2024
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L'Espagne, 8e au classement FIFA et parmi les favoris du prochain Euro, pourrait-elle en être tout bonnement exclue ? L'hypothèse n'est pas si folle et fait trembler au pays.
La fédération espagnole de football est dans de beaux draps. Alors que le président Luis Rubiales a été écarté suite à la désormais fameuse affaire du "baiser forcé" à sa joueuse Jennifer Hermoso, c'est son successeur (intérimaire) Pedro Rocha qui est dans l'oeil du cyclone.
Comme Rubiales, qui a été soupçonné et poursuivi pour des affaires de corruption et de blanchiment d’argent, Pedro Rocha est lui aussi impliqué dans des affaires de corruption au sein de la Fédération. Pour les deux hommes, un sujet fait tâche : la délocalisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite, pour un montant de 40 millions d'euros annuels.
Résultat : devant ce véritable bourbier, la RFEF a été mise sous tutelle par le gouvernement espagnol. Le secrétaire d’État aux sports, José Manuel Uribes, a annoncé qu'il ferait "tout son possible" pour sortir la fédération de cette situation.
Problème : cette affaire n'est pas suivie qu'en interne. La FIFA et l'UEFA ont en effet publié un communiqué commun afin de faire part de leur inquiétude. Pas uniquement concernant la corruption de la RFEF, mais bien... l'ingérence du gouvernement espagnol.
Les fédérations membres de l'UEFA et de la FIFA ont en effet un devoir de gérer leurs affaires sans aucune interférence gouvernementale. La nomination d'une "soi-disant "Commission de surveillance, de normalisation et de représentation" peut affecter l’obligation de la RFEF de gérer ses affaires de manière indépendante et sans ingérence inappropriée du gouvernement", préviennent donc les instances dirigeantes.
Et s'il s'avère que le gouvernement espagnol s'immisce trop dans les affaires de la fédération, une sanction sportive peut suivre. Le Brésil en avait récemment été menacé (lire ici) après que la justice brésilienne ait ordonné à la fédération d'élire un nouveau président.
Plusieurs fédérations mineures (Zimbabwe, Chad, Trinité & Tobago, Guatemala, Kenya...) ont déjà été sanctionnées pour des faits comparables et exclues de toute compétition internationale. Selon le média espagnol Marca, ce type de sanction pendrait au nez de l'Espagne, dès cet Euro 2024.
Une décision radicale et à trop court terme pour être crédible, cependant. Mais le réel risque est qu'en décembre prochain, lors du congrès de la FIFA, l'organisation de la Coupe du Monde 2030 soit finalement retirée à l'Espagne et laissé aux seuls Portugal et Maroc.