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·26 décembre 2019
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·26 décembre 2019
Cette nuit, le Club América et le CF Monterrey vont se lancer dans la dernière finale de Liga MX de la décennie. Après presque trois semaines d’attente, cette confrontation s’annonce historique entre deux équipes programmées pour gagner et qui n’ont pas le droit à l’erreur.
Retardée en raison de la participation des Rayados à la Coupe du Monde des Clubs au Qatar, la finale du tournoi Apertura 2019 de la Liga MX entre le club de Monterrey et l’América se disputera exceptionnellement entre Noël et le Nouvel An (match aller ce 26 décembre à Monterrey, match retour le 29 à Mexico, NDLR). Outre la curiosité de la date, le dernière finale de la décennie 2010 a de nombreux arguments à faire valoir pour être considérée comme un sommet historique du championnat mexicain.
Si vous aviez demandé il y a un mois et demi à un suiveur du championnat mexicain qu’elle serait l’affiche de la finale du tournoi Apertura 2019, il y aurait eu très peu de chances pour qu’il vous parle de l’América et des Rayados de Monterrey.
Après la dix-septième journée (sur dix-neuf), l’América venait à ce moment-là de s’incliner à domicile face au leader Santos Laguna, démontrant son incapacité récurrente à conserver un avantage dans les matchs importants. Au même moment, les Rayados arrachaient un match nul in extremis à l’Estadio BBVA face à la pire équipe de l’histoire, Veracruz, après avoir été menés jusqu’à… la quatre-vingt quinzième minute : une prestation indigne de l’équipe la plus chère d’Amérique Latine.
Classée treizième sur dix-neuf, l’équipe de Monterrey semblait alors plus que jamais en péril pour s’immiscer dans la lutte finale, et très peu d’observateurs la voyaient capable d’accrocher la huitième place. Avec une confiance proche du néant, des supporters furieux, et cinq équipes à remonter au classement en deux journées, autant dire que la mission s’annonçait titanesque.
Malgré cette contre-performance face à l’un des favoris pour le titre, Club América restait alors dans le top 5 et se qualifiait pour la Liguilla (phase finale éliminatoire sous forme de play-offs entre les huit premiers du classement, NDLR) une semaine plus tard sur la pelouse de Veracruz. Auteur d’un tournoi régulier mais pas exceptionnel, le club de la capitale n’a jamais semblé en danger pour rentrer dans les huit.
Du côté de Monterrey en revanche, la non-victoire face aux Tiburones avait sonné le glas des espoirs de qualification. Cependant, au lieu de tuer définitivement la motivation des joueurs, ce match eût l’effet d’un électrochoc et le miracle eût lieu la semaine suivante : une victoire 0-4 à Tijuana (alors huitième) des hommes d’Antonio Mohamed, combinée aux matchs nuls de Pachuca et des Pumas hissa Monterrey à la huitième et dernière place qualificative pour les quarts de finale du tournoi. En assurant le coup lors de la dernière journée à la maison (victoire 2-0 face à l’Atlas, NDLR), les Rayados se qualifiaient ainsi sur le fil du rasoir pour leur sixième Liguilla consécutive.
Avec des moyens économiques conséquents et des effectifs très étoffés (classés premier et troisième par Transfermarkt au ranking de la valeur marchande en Liga MX, NDLR), Monterrey (84,1 M€) et l’América (62,55 M€) possèdent des joueurs de classe mondiale à chaque ligne.
Côté Rayados, les internationaux mexicains Rodolfo Pizarro et Carlos Rodriguez sont au milieu de terrain de vrais métronomes et sont destinés à un avenir européen très proche. L’Argentin Rogelio Funes Mori, frère jumeau de l’ancien joueur d’Everton arrivé de River Plate, vient d’atteindre la barre des cent buts avec le club lors de la demi-finale du Mondial des Clubs face à Liverpool, et son comparse de l’attaque n’est autre que Vincent Janssen, international hollandais arrivé cet été de Tottenham.
À eux deux, ils totalisent cette saison vingt-quatre buts TCC. L’América a quant à lui enregistré le retour dans les buts de la légende Memo Ochoa cet été, et l’arrivée du génie Giovani Dos Santos, bien que décevant. Devant, les Águilas peuvent compter sur le duo en forme du moment formé par le Mexicain Henry Martin (huit buts, quatre passes décisives depuis le début du tournoi, NDLR) et le Colombien Roger Martinez avec ses deux buts et sept offrandes.
Si cette finale s’annonce passionnante, c’est également car les deux équipes arrivent sur une dynamique incroyable après avoir brillamment surmonté les obstacles des quarts, puis des demi-finales. Club América a réalisé le gros coup de ces play-offs en sortant le champion en titre et club le plus titré de la décennie, les Tigres de la UANL d’un certain André-Pierre Gignac.
Malgré une défaite à l’aller sur leur pelouse, les hommes du « Piojo » (le poux) Miguel Herrera ont renversé le Français et ses coéquipiers grâce à une victoire 2-4 au « Vólcan » de Monterrey. En demi-finale, rebelote face aux Monarcas avec une défaite à l’aller 2-0 pour finalement faire la décision au match retour devant leur public de l’Estadio Azteca (2-0, qualification grâce au meilleur classement). En cas de titre le 29 au soir, les Azulcremas deviendraient les premiers à atteindre les quatorze titres de champion national.
Méconnaissables depuis le début de saison, les Rayados ont enfin commencé à montrer l’étendue de leur potentiel depuis un mois : ils ont commencé par écarter de façon grandiose Santos Laguna (5-2 ; 1-1), le leader écrasant de la phase régulière, et ont enchaîné en éliminant la surprenante équipe de Necaxa (2-1 ; 1-0) emmenée par le meilleur buteur du championnat Manuel Quiroga.
Finalement, la route des Rayados vers la finale de l’Apertura 2019 avait besoin d’un détour par le Qatar, puisqu’en tant que vainqueur de la CONCACAF Champions League 2019, ils ont du défendre les couleurs de la zone durant la Coupe du Monde des Clubs.
La victoire (3-2) face aux locaux d’Al Sadd entraînés par Xavi acquise, les Mexicains ont eu le privilège d’affronter la meilleure équipe de la planète, Liverpool. L’occasion de faire l’étalage de leurs ressources exceptionnelles devant le monde entier en ne s’inclinant qu’à la quatre-vingt onzième minute d’un match presque parfait. La troisième place acquise aux tirs aux buts face aux Saoudiens d’Al-Hilal de Bafétimbi Gomis a ensuite terminé de remplir le capital confiance des Regiomontanos qui sont passés de l’enfer aux sommets en un rien de temps.
Un titre de champion du Mexique leur permettrait de mettre fin à une attente de neuf ans et de réaliser une performance jamais vue dans l’histoire du football mexicain : décrocher la CONCACAF Champions League, le podium du Mondial des Clubs puis la Liga MX dans la même année civile.
Federico Viñas (América)
En six mois, l’attaquant uruguayen de vingt-et-un ans est passé de l’ombre à la lumière. Alors qu’il jouait en seconde division uruguayenne et vendait des saucisses dans la rue pour gagner de l’argent, l’América l’a fait venir sur la pointe des pieds. Après une adaptation progressive, il a su profité des blessures en attaque pour jouer et se muer en héros des quarts puis des demi-finales en marquant à chaque fois lors du match retour. Titulaire annoncé pour la finale, nul doute qu’il va continuer à surfer sur la belle vague de confiance qui le porte en ce moment, au plus grand bonheur des supporters americanistas.
Rodolfo Pizarro (Rayados)
Pétri de talent, le meneur de jeu de Monterrey et du Tri (22 sélections) est le genre de joueur qui peut faire gagner des matchs par un seul geste, une seule inspiration de génie. Alors que le Milan AC s’intéressait à lui cet été, il est resté pour disputer le Mondial des Clubs. Après un tournoi décevant (deux buts, une passe décisive), Rodolfo Pizarro pourrait voir sa côte augmenter s’il permettait à son équipe de décrocher le titre. Déjà champion en 2016 et 2017 avant de rejoindre les Rayados, il a malgré son jeune âge (25 ans) les clés et l’expérience pour mener ses coéquipiers vers la gloire, et pourrait se voir accorder un bon de sortie vers l’Europe afin de sortir par la grand porte.
Quick (supporter de l’América)
« La Liga MX est un championnat très surprenant. Les Rayados sont vraiment passés à l’arrache pour la Liguilla et ils se retrouvent à deux doigts du titre. L’América a été plutôt régulier et a réussi deux remontadas spectaculaires pour se qualifier en finale. Je pense qu’il va y avoir des buts et j’espère que la confrontation sera passionnante et ressemblera au quart de finale Tigres-América que beaucoup ont qualifiés de finale avant l’heure. Pour que ça soit une vraie finale, il faut qu’il y ai du suspense, de l’émotion et du spectacle. Honnêtement, les deux équipes sont très fortes, c’est pour ça que je vois bien le titre se jouer aux tirs aux buts, avec d’abord une victoire des Rayados chez eux puis l’América qui revient à hauteur au match retour avant les fameux pénaltys »
Eugenio (supporter des Rayados)
« Ça va être une opposition très équilibrée : l’América est l’équipe la plus titrée, la plus aimée et aussi la plus détestée du Mexique tandis que Monterrey a l’effectif le plus cher de l’histoire du football mexicain et sort d’un Mondial des Clubs exceptionnel. Ça va être une lutte acharnée et deux matchs d’une grande qualité technique et tactique car il y a deux grands entraîneurs, “El Piojo” Herrera et “El Turco” Mohamed. Mon pronostic est le titre pour les Rayados car ils sont sur une grande série : 3-0 à l’aller pour faire la différence et une défaite 2-1 au retour pour l’emporter 4-2 au total. »
Match aller cette nuit à 3h36 à l’Estadio BBVA de Monterrey.
Rayados (4-2-3-1): Barovero – Medina, Sánchez, Montes, Vangioni – Ortíz, Rodriguez – Gallardo, Pizarro, Pabón (C) – Funes Mori.
América (4-4-2): Ochoa – Aguilar (C), Valdez, Aguilera, J. Sánchez – Ibargüen, R. Sánchez, Rodríguez, Córdova – Viñas, Martín.
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