Ligue 2 – Comment beIN Sports se positionne face aux réclamations de l’Association Nationale des Supporters | OneFootball

Si la compétition a repris ses droits, la première journée de Ligue 2 a été marquée le week-end dernier par un mouvement de contestation de grande ampleur dans tous les stades du championnat. En cause : le décalage du multiplex du samedi au vendredi soir (20h), annoncé très tardivement cet été par la LFP. Ainsi, les tribunes sont restées silencieuses, des banderoles ont été déployées envers le diffuseur, et des jets de balles de tennis ont même provoqué une interruption de 20 minutes de la rencontre Metz-Bastia lundi soir (1-1).

Alors comment beIN Sports, qui détient 100% des droits de la Ligue 2 jusqu’en 2029, se positionne face à cette gronde ? Dans un courrier envoyé par Florent Houzot à l’Association Nationale des Supporters (ANS) le 19 août et que nous avons pu consulter, le directeur des programmes et de l’antenne de la chaîne explique les raisons de ce choix de programmation décrié.

« Nos récentes décisions en matière de programmation ont été prises en tenant compte de nombreuses dynamiques et décisions indépendantes de notre volonté – et dans un contexte général très délicat pour le football français. beIN soutient les clubs de football français dans tout le pays en investissant de manière significative dans la Ligue 1 et la Ligue 2, tant au niveau national qu’international – tout en soutenant également plus de 50 clubs amateurs – ce qui n’est le cas d’aucun autre diffuseur. En effet, sans beIN, il n’y aurait probablement pas de multiplex du tout, quel que soit le jour, beIN étant le seul diffuseur à vouloir soutenir de manière conséquente la Ligue 2. Cependant, ce niveau d’investissement sans précédent n’est possible qu’en programmant les matchs les vendredi, samedi et lundi », explique M.Houzot. Pour rappel, beIN Sports a été le seul acteur autour de la table pour négocier les droits TV de la L2 ces derniers mois. Si le multiplex a été diffusé le samedi ces trois dernières années par Amazon, le groupe qatari considère que cela était facilité par un catalogue des droits sportifs moins large, tandis que l’investissement de la plateforme américaine était moins conséquent (9 millions d’euros).

beIN Sports rencontrera l’ANS au cours d’une réunion

Le groupe qatari souligne également le fait que les négociations ont été menées tardivement par la LFP, et que le Collège Ligue 2 et la Ligue ont approuvé le passage du multiplex au vendredi, une case horaire déjà utilisée par beIN entre 2012 et 2020 pour la Ligue 2, qui permet au championnat de ne pas être noyé le samedi entre les autres affiches de L1 et européennes. BeIN Sports indique aussi avoir accepté, à la demande des clubs, de programmer les matchs à 20h et non pas à 21h pour des raisons logistiques, afin d’éviter des nuits d’hôtel aux équipes visiteuses par exemple.

Une fois ses arguments exposés, beIN Sports ne ferme pas la porte au dialogue sollicité le 14 août dernier par l’ANS. Une réunion se déroulera d’ailleurs la semaine prochaine sur ce sujet délicat. « Nous sommes disposés à rencontrer votre association, ainsi que toutes les autres parties prenantes concernées, à condition que cette rencontre soit fondée sur un dialogue constructif, mené de bonne foi, sans abus, et axé sur une compréhension réciproque au service de l’intérêt général », écrit Florent Houzot. En creux, voilà comment se positionne le groupe qatari sur ce dossier : l‘investissement dans la L2 (40 millions d’euros pour les 5 prochaines saisons et 200 millions d’euros au total, ndlr) est estimé sans précédent et apporte un soutien économique aux clubs de Ligue 2. beIN considère avoir pris des décisions qui protègent les intérêts de la chaîne et son avenir à long terme – ce qui, à son tour – permet à beIN de réinvestir davantage dans les clubs de Ligue 2 à l’avenir… La prochaine réunion entre toutes les parties fera-t-elle bouger les lignes d’un côté ou de l’autre ? La 2e journée de Ligue 2 prévue ce week-end ne devrait en tout cas pas déroger à une nouvelle vague de contestations en tribunes.

Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport