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·24 novembre 2025

Ligue 2 : Le patron d'un club historique lâche tout

Image de l'article :Ligue 2 : Le patron d'un club historique lâche tout

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims, était l'invité de Sacha Tavolieri. Dirigeant d'un des principaux concurrents de l'ASSE évoque sans détours différents sujets : relégation en Ligue 2, évolution du club, épisode Oscar Garcia, et pérennité en L2. Extraits.

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "Ce qui m'anime, c'est le fait de bâtir. J'ai senti qu'il y avait vraiment un potentiel énorme dans le club et ce qui m'a vraiment motivé au fil des années. [...] Je pense qu'on y est arrivé, même si les supporters veulent davantage. Nous aussi, on veut plus. Il ne faut pas croire qu'on se satisfait de ce qu'on a. Mais je trouve que par rapport au point de départ de 2009, on a réussi des belles choses. [...] Pour rester autant d'années, pour aussi traverser des périodes où c'est dur, si tu n'es pas soudé. Tu exploses."


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Le football français en pleine mutation

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "Aujourd'hui, tu sens que les choses sont en train de changer en France avec beaucoup de nouveaux actionnaires. Est-ce qu'ils seront encore là dans trois ans, je n'en sais rien à l'instant t. Pour des clubs comme Reims, c'est plus dur. À nous de réinventer ou de développer le modèle pour revenir encore plus fort, mais c'est plus dur.

Je n'aime pas parler à la place du propriétaire. Être racheté, ce n'est pas que des bonnes choses. Tu vois ce qui se passe aujourd'hui, notamment à Strasbourg, Mais entre la crise des droits télé et des clubs qui ont été rachetés, ça a été dur pour des clubs comme nous dans cette phase intermédiaire."

Reims condamné en Ligue 2 par les blessures

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "La saison dernière, tu perds des joueurs importants sur blessure. Des joueurs qui sont des game changers, qui te font gagner des matchs, qui te font basculer. Et quand tu n'es pas bien, ils te font gagner. Regarde l'année dernière les matchs de Strasbourg sans Emegha. Juste sans lui. L'impact statistique que ça a pu avoir pour eux. Ce n'est pas facile. Après, il y a eu d'autres choses."

Des ventes à outrances pour compenser la chute des droits TV

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "Tu as fait des ventes. [...] Ce n'est pas pour s'enrichir, c'est pour développer et équilibrer. Mais quand on te change les règles du jeu en cours de saison... La DNCG écrit en mai, et indique que vous n'aurez peut-être pas le milliard, mais vous aurez les mêmes droits télé que la saison dernière. Pour un club comme nous c'est 22-23 millions. Tu te retrouves fin juillet à devoir refaire un budget. Tu n'as plus 23 millions, mais 8 ou 9. C'est 15 millions de cash qui te manquent. Pour rentrer 15 millions, c'est-à-dire pour équilibrer tes comptes, payer les salaires, il faut être très fort en vente. Et surtout, il faut vendre pour 50 millions pour rentrer 15 millions dans une saison. Minimum."

La gestion du drame Osca Garcia (ex-ASSE)

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "La gestion du drame vécu par Oscar Garcia (décès de sa fille quand il était coach de Reims) ? Tu le gères pas. Tu le subis, mais toi, tu ne subis rien comparé à ce que vit la personne qui est à tes côtés. C'est terrible. C'est une de mes pires expériences en tant que dirigeant parce que tu as quelqu'un qui se réfugie dans le travail et je peux le comprendre. Mais qui, en même temps, n'a plus la lucidité pour gérer l'équipe. Ce qui est normal. Je n'ai pas d'enfant, et déjà, rien que d'en parler, ça me glace le sang. Ce qu'il a vécu, c'est terrible, mais à un moment donné, la meilleure des solutions, c'était qu'il soit auprès de ses proches. C'est même plus une question d'entraîneur par entraîneur."

Aucun licenciement à Reims malgré la Ligue 2

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : "La viabilité financière de Reims en Ligue 2 ? On essaye toujours d'avoir un peu d'avance. On considère que l'accident sportif peut arriver, que l'accident économique, on l'a vu avec les droits télé, peut arriver. Et donc, c'est à ça que nous sert le trading. Le président est un bénévole depuis 20 ans. Il aime profondément son club. On a une académie qui ne fait que grandir. Aujourd'hui, la grande fierté, ce n'est pas d'être descendu en Ligue 2, mais que tu n'as licencié personne au moins sur l'année qui arrive, et certainement sur l'année prochaine, si jamais on devait avoir le malheur de rester en Ligue 2, on pourrait assumer le même niveau sur l'Académie, sur le groupe Pro 2."

Lacour (Reims) n'aime pas le Mercato

Mathieu Lacour, directeur général du Stade de Reims : On a fait du trading parce qu'à un moment donné, on sait qu'on est un "club étape". Tu ne peux pas retenir les joueurs. Ou si tu les retiens, tu n'as pas la bonne version l'année d'après du joueur. Bien souvent malheureusement, il est perturbé par un transfert avorté. [...]

Ne serait-ce que le concept du mercato, tu as des dates butoirs. Tu sais que les négociations, c'est une guerre des nerfs. De celui qui va céder en premier, de ce que toi, tu as imaginé. D'une manière ou d'une autre, tu es obligé de travailler dans l'urgence et sous pression. Si tu ne l'as pas intégré, tu ne vas pas réussir dans ce milieu ou dans les ventes parce que l'urgence et la pression font partie intégrante de ça. Maintenant, te dire que c'est quelque chose qui me nourrit, non. La période que je déteste le plus dans mon métier, c'est le mercato. Je déteste le mercato. Ce n'est pas épanouissant, ce sont souvent des guerres des nerfs, des tensions, des choses pas très agréables. Je fais ce métier parce que j'aime le foot et que mon objectif numéro un, c'est que l'équipe performe.'

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