Olympique-et-Lyonnais
·23 septembre 2025
Ligue Europa : l'OL, un historique européen à respecter

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·23 septembre 2025
Même en deuxième division, et alors que Jean-Michel Aulas vient d'arriver, le slogan claque. L'inscription "Lyon ville européenne" avait quelque chose de prophétique sur les maillots d'une formation de D2 qui allait échouer à remonter en barrage en 1987-1988. Lorsqu'on se retourne, presque 40 ans plus tard, on s'aperçoit qu'il y avait du vrai dans ce coup de com assez fou de l'ancien président de l'OL.
Car depuis, le club a participé à 27 campagnes européennes en 37 ans, et même si son armoire à trophées reste constituée de la seule Coupe Intertoto 1997, il a souvent fait honneur à son blason. Jeudi, à Utrecht, c'est un Olympique lyonnais un peu différent qui se présentera pour un 38e exercice européen. Miraculé de l'été, peut-être plus collectif, il s'apprête à mener un double défi avec moins de moyens à sa disposition.
On se souvient qu'en avril dernier, les Rhodaniens étaient passés à une poignée de minutes de vivre une seconde demi-finale de Ligue Europa. Mais ils avaient dans leurs rangs Alexandre Lacazette, Rayan Cherki, Georges Mikautadze, Thiago Almada ou encore Nemanja Matić. Ces garçons ne sont plus là, et on s'interroge logiquement sur la profondeur de banc de ce groupe.
Forts d'un bilan assez improbable de quatre succès en cinq sorties en Ligue 1, les coéquipiers de Corentin Tolisso ont réussi leur début de saison. Mais le plus dur commence, serait-on tenté d'écrire, car il va maintenant falloir gérer des semaines à deux rendez-vous. Avec par exemple un gros duel à Lille dimanche (17h15), qui pourrait faire une première bascule s'ils parviennent à l'emporter.
Alors comment faire ? Les septuples champions de France doivent-ils "mettre de côté" la C3 ? C'est-à-dire faire tourner dans les grandes largeurs au risque de perdre des points. "Ils n'ont pas un effectif suffisamment étoffé pour se permettre jouer la compétition à fond, même si c'est dans l'ADN de l'OL et que la coupe d'Europe ne se galvaude pas, rappelle notre consultant Nicolas Puydebois. C'est sur ces rencontres qu'il faut faire la rotation malgré tout. Le championnat reste le pain quotidien, ce qui permettra éventuellement d'être encore Européen et d'avoir plus d'argent."
Les joueurs sont néanmoins des compétiteurs, et ils ont envie de renouer avec les grandes soirées de Ligue Europa. Et pour passer la phase de classement, ils peuvent compter sur une adversité globalement "abordable". Ce qui pourrait leur permettre de se qualifier parmi les 24 premiers. "Le tirage au sort a été assez clément. Ce serait bien de gagner les premières rencontres, pour ensuite faire tourner, souligne Enzo Real, formé à Tola-Vologe, dans Tant qu'il y aura des Gones. L'équipe sera ainsi moins dans l'urgence de points et sera plus sereine."
Il est vrai qu'avec ce nouveau format, voir l'Olympique lyonnais faire "une Nice" de l'exercice 2024-2025, soit terminer 35e sur 36, ne serait pas bon signe. Mais peut-il se hisser dans les 8 premiers comme il l'a fait l'an dernier (6e) afin d'éviter un 16e de finale ? Cela pourrait être plus ardu, car il faudra effectivement reposer les organismes à certains moments. "Si l'OL est éliminé rapidement en Ligue Europa, ça fera un peu grincer des dents, estime Jean-Baptiste Triboulet, vice-président du Mâcon 71. Pour moi, ça ferait tache. Il y a de l'enjeu aussi sur le plan financier."
En effet, on sait que selon le parcours, l'épreuve peut rapporter jusqu'à une trentaine de millions d'euros à un club. En omettant les droits TV et la billetterie. Ce qui, au vu de la situation en France, ferait assurément du bien aux caisses rhodaniennes. Sur le plan sportif, c'est aussi l'occasion de poursuivre la bonne séquence actuelle. "Il y a des primes à prendre, et il ne faut pas casser la dynamique, sachant qu'il reste important de bien figurer. C'est tout un équilibre à trouver pour avoir la bonne carburation, résume Nicolas Puydebois, qui a connu la Ligue des champions et ses épopées. Mais selon moi, la priorité va à la Ligue 1."
À propos de ce calendrier, Paulo Fonseca reconnaissait que l'OL avait échappé à une concurrence plus redoutable. "Je ne connais pas bien toutes les formations mais, si je pense que nous avons de bons adversaires, nous ne jouons pas contre les meilleurs. Il faut être honnête, a-t-il déclaré après le tirage au sort. Il sera important d'aborder toutes les parties avec ambition dans ce tournoi disputée par de grandes écuries. Nous verrons après ce que nous pouvons faire. Ce n'est pas facile de gagner un tournoi comme la Ligue Europa." Y parvenir en 2026 relèverait quasiment de l'exploit, mais nous aurons le temps de l'évoquer d'ici là.