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·23 juillet 2019
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·23 juillet 2019
Lorenzo Rajot s’apprête à disputer sa quatrième saison de Ligue 2 avec le Clermont Foot, son club formateur. Avant le match face à Châteauroux, le milieu de terrain de 21 ans revient sur sa carrière, déjà marquée par trois ruptures des ligaments croisés. L’occasion également d’évoquer avec lui, le nouveau projet du club auvergnat.
À quelques jours de la reprise du championnat comment tu te sens ?
Physiquement je me sens bien. J’ai effectué toute la présaison normalement avec le groupe. Le rythme commence à revenir donc je suis prêt.
Justement quel bilan tu fais de cette présaison tant sur le plan individuel que collectif ?
Disons que collectivement on a fait le boulot puisque nos prestations étaient bonnes. Dans le jeu, on est dans la continuité de ces dernières saisons. On a fait une victoire, deux nuls et une défaite (1-2 contre Orléans, 2-0 contre Rodez, 1-1 contre Châteauroux et 1-1 contre Saint-Étienne ndlr.), mais comme la saison dernière on a un peu pêché dans la finition. J’espère qu’on va concrétiser nos occasions dès ces premiers matchs de championnat. D’un point de vue un peu plus personnel, je me suis senti mieux de match en match. J’ai joué toutes les rencontres en 6 dans un milieu à deux, mais je ne sais pas encore à quel poste le coach compte m’utiliser.
Tu te sens plus à l’aise où ? En 6, 8 ou 10 ?
Je me considère plus comme un milieu relayeur, mais je n’ai pas vraiment de préférence. Ce que j’aime c’est toucher le ballon au coeur du jeu. Être un 10 reculé comme l’était Pirlo. Le coach nous demande de suivre les actions donc j’essaye aussi d’apporter offensivement. Aujourd’hui, on demande aussi aux milieux d’être décisifs, mais je préférerais toujours une passe à un but. Faire plaisir aux gens c’est dans ma nature.
Comme l’été dernier, l’équipe a été chamboulée avec le départ de joueurs cadres comme Ayé, Laporte et Honorat pour huit arrivées. Comment tu juges ce groupe ?
Humainement, les recrues sont de très bonnes personnes, mais ce sont surtout des bons joueurs de ballons. Depuis quelque temps, la cellule recrutement du club fait du bon boulot en ciblant des joueurs qui correspondent au style de jeu de l’équipe. Ça facilite leur intégration puisqu’on se comprend plus rapidement sur le terrain. Beaucoup arrivent des divisions inférieures ou alors ce sont des jeunes revanchards comme David Gomis. Il y a aussi Allevinah qui a un gros coup de rein et Grbic est une très bonne surprise. Ils sont impliqués à l’entraînement donc franchement je trouve qu’on a un bon groupe.
Tu restes à coup sûr toi ?
Oui, c’est ce qui est prévu.
L’année dernière, tu avais réalisé un gros début de saison avant d’être coupé dans ton élan avec cette troisième rupture des ligaments croisés. Parles nous de cette blessure.
Elle est intervenue pendant la trêve internationale après un tacle à l’entraînement. Au début, je ne pensais pas que c’était aussi grave, je voulais même reprendre, mais on m’a stoppé. Sur le moment, ça a été dur à accepter car j’étais bien en ce début de saison,mais ensuite j’ai relativisé. Je me dis toujours qu’il y’ a pire que moi.
À seulement 21 ans, tu as été blessé de longue durée trois fois. Tu as quand même douté non ?
Disons qu’on se pose des questions : pourquoi ça m’arrive à moi ? Se faire trois fois les croisés c’est assez rare, mais je n’ai pas douté non. J’ai la chance d’être en bonne santé, je vis de ma passion donc, je ne vais pas me plaindre. Je n’ai jamais la flemme d’aller travailler le matin. J’ai cette chance de faire un métier de rêve où malheureusement il y a des aléas comme les blessures. J’essaye de toujours rester positif, c’est dans ma nature.
Comment tu as vécu cette période où tu es resté à l’écart du groupe ?
Justement, on tente de rester proche du groupe tout en pensant quand même à soi. Il faut bosser pour soi. Ça avec un objectif, celui de revenir pas le plus vite possible, mais le mieux possible.
Où tu trouves les ressources physiques et mentales pour revenir à chaque fois ?
La passion dicte tout. Je n’ai pas envie de faire autre chose, je ne me vois pas arrêter le football. Je ne me laisse pas le choix en fait. Je vis et veux continuer à vivre de ma passion.
Comment s’est passé ton retour sur les terrains ? Tu avais tendance à éviter les contacts même inconsciemment ?
J’ai repris les entraînements en fin de saison dernière. Après avoir fait un travail spécifique sur les appuies, j’ai repris comme un joueur normal lors des deux dernières semaines. Et sinon, oui sur les premiers contacts il y a une appréhension, mais après on ne se pose plus de questions. On retrouve ses sensations.
L’an passé Clermont a terminé dixième après une seconde partie de saison ratée. Quels objectifs pour cette année ?
On sait qu’il va falloir faire mieux et se rapprocher des plays offs. Après, ça ne sert à rien de crier haut et fort nos ambitions. On a vu que ça a porté préjudice à certains clubs qui ont connu quelques galères par la suite. En plus, la Ligue 2 est un championnat difficile et toujours rempli de surprises. On va déjà tenter de se maintenir le plus tôt possible, car il ne faut pas oublier que Clermont reste un des plus petits budgets du championnat même avec l’arrivée du nouveau président. Les dirigeants eux sont assez ambitieux et veulent accéder à Ligue 1.
D’ailleurs, de quel oeil tu vois le nouveau projet du club depuis l’arrivée d’Ahmet Schaefer ?
Tout est nouveau. Les dirigeants ne cachent pas leur ambition de voir Clermont en Ligue 1. Le fonctionnement est différent de celui de Claude Michy. Ils sont plus dans le côté business en vendant certains joueurs et en essayant de faire des coups avec des jeunes pour les revendre ensuite. C’est une stratégie à la mode. Depuis l’arrivée du nouveau président, il y a eu des achats de la part des kinés et préparateurs physiques pour améliorer la récupération. Un analyste vidéo pour les entraînements a aussi été recruté. Tout est fait pour nous aider et nous mettre dans de bonnes conditions.
Les observateurs de la Ligue 2 s’accordent à dire que Clermont est l’équipe qui pratique le plus beau football. C’est un bonheur de jouer dans cette équipe ?
Franchement quand tu joues pour Clermont tu prends du plaisir. On a le contrôle du match, en gardant le monopole du ballon on sent qu’on rend le match compliqué à l’adversaire. Même dans leurs regards on sent que ce n’est pas facile pour eux. Et quand tu es milieu de terrain dans cette équipe tu touches énormément de ballons donc c’est encore plus plaisant.
Tout ça est l’oeuvre d’un homme : Pascal Gastien. Quel type d’entraîneur est-il ?
C’est un super coach. À l’entraînement, excepté pendant la préparation physique, on ne fait que du jeu ! On travaille toujours avec ballon notamment en jeu réduit. Ses séances sont très variées, on travaille différents schémas de jeu. C’est un entraîneur qui a des principes comme ressortir le ballon à trois derrière avec des latéraux qui participe à la construction. Tout ça, on le travaille à l’entraînement et on le retrouve en match, ça devient automatique.
Vos routes se sont déjà croisées par le passé, qu’est ce qu’il t’a apporté ?
Effectivement, il était directeur du centre de formation quand j’étais encore là-bas ! Il m’a appris énormément de choses dans le football. D’abord de ne jamais prendre quelque chose pour acquis et de toujours faire plus. Grâce à lui, j’ai progressé dans le jeu, que ce soit tactiquement sur les sorties de balles, le pressing ou encore l’orientation du corps.
Tu as prolongé ton contrat en décembre 2018, tu as la volonté de t’inscrire dans la durée dans ton club formateur ?
Oui, voilà ! Je suis surtout très reconnaissant de tout ce que le club m’a apporté, surtout que ma prolongation est intervenue pendant ma blessure.
Le club fait d’ailleurs de plus en plus confiance à ses jeunes, Laporte, Pereira Lage, Teixeira, Jaby. Qu’est ce que ça t’inspire ?
C’est très bien ! On a vu avec Julien (Laporte) et Mathias (Pereira Lage) que le club forme des bons joueurs. Clermont n’a pas un gros budget donc c’est la formation est une solution, il faut lui donner une place importante.
Maxime Oliveira