LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ? | OneFootball

LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ? | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: le11

le11

·30 juillet 2025

LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ?

Image de l'article :LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ?

Recruté contre 4,5 millions d’euros, Nathan Ngoy est le dernier venu d’une filière belge qui se développe au LOSC. Profil moderne et talent reconnu, le défenseur de 22 ans a aussi connu un début de carrière mouvementé et largement impacté par les pépins physiques avant de débarquer dans le Nord, entre promesses et incertitudes. Présentation.

Des blessures incessantes, le doute majeur

Pour poser ses valises au Domaine de Luchin, Nathan Ngoy a dû emprunter un chemin semé d’embûches, d’obstacles et, surtout, de pépins physiques. Depuis de « super débuts » à même pas 18 ans en mai 2021, le jeune défenseur belgo-congolais n’a disputé “que” 50 matches de championnat en l’espace de quatre ans, ne dépassant jamais le cap des 16 rencontres de Jupiler Pro League par saison (en 2024-2025). La faute à un corps récalcitrant, notamment d’un point de vue musculaire.


Vidéos OneFootball


De l’ischio au ménisque en passant par tout un tas d’autres pépins physiques, celui a effectué sa pré-formation à Anderlecht avant de débarquer à tout juste 16 ans au Standard de Liège totalise pas moins de 554 jours d’absence et 71 matches manqués sur blessures rien que sur les trois dernières saisons. Et s’il est « toujours parvenu à s’imposer et à réaliser de bonnes performances quand il revient », dixit Vincent Bertin, spécialiste du championnat belge, ses pépins à répétition ont largement entravé son début de carrière : « S’il avait pu enchaîner, on n’aurait pas attendu ce mercato pour le voir dans un championnat du top 5 européen ».

Il a vécu un début de carrière frustrant dans le sens où il n’a jamais pu enchaîner des performances régulières sur toute une saison.Vincent Bertin, scout diplôme et observateur de la Jupiler Pro League

« D’un point de vue extérieur et sans être médecin, c’est difficile à cerner, observe le scout diplômé. Une telle récurrence de blessures peut en effet être inquiétante, surtout qu’il y en a pas mal qui sont d’origine musculaires. Maintenant, il ne faut pas oublier que c’est un jeune joueur qui vient de finir sa formation. À cet âge-là, il peut y avoir une fin de croissance à laquelle le corps doit s’habituer, notamment avec l’enchaînement des matches et l’exigence du haut niveau. Pour certains joueurs, cela peut représenter un enchaînement de blessures. D’autres ont une fragilité physique qui peut perdurer avec le temps. C’est l’avenir qui nous le dira. »

Au LOSC, un changement d’air pour trouver de la stabilité ?

Si le néo-Dogue est entouré d’une « part d’incertitudes », il « sera très bien suivi au LOSC » et pourra sur « un staff de qualité pour le développer physiquement et l’encadrer d’un point de vue médical ». Après une première de saison dernière largement impactée par les blessures, le staff de Bruno Genesio avait su limiter la casse après la trêve hivernale et retrouver peu à peu l’essentiel de ses forces vives pour le printemps. Des demi-saisons que connaît bien Nathan Ngoy, qui n’a par exemple disputé que quatre mois de compétition (de mi-août à mi-septembre, puis de début mars à fin mai) durant l’exercice précédent.

Un échantillon faible qui, en dépit d’un « début de carrière frustrant dans le sens où il n’a jamais pu enchaîner des performances régulières sur toute une saison » et d’un contexte club délicat, avec une instabilité chronique au Standard de Liège depuis plusieurs années, ne l’a pas empêché de prendre de l’importance et d’afficher ses qualités. Suffisantes pour convaincre le LOSC d’investir 4,5 millions d’euros sur son profil, et pour Nathan Ngoy de changer de dimension, passant du dernier 7e de Pro League (phase régulière) au 5e de Ligue 1.

Image de l'article :LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ?

LOSC

« Si on parle de qualités pures de défenseur, il est prêt à passer ce step, estime Vincent Bertin. Je pense que le LOSC l’a recruté dans une optique de rotation derrière (Bafodé) Diakité et Alexsandro. Ça me paraît très cohérent. Ça va permettre de lui laisser du temps pour s’adapter et se développer dans un projet à moyen terme. L’interrogation reste au niveau physique : pourra-t-il donner 100% de sa personne et de son potentiel ? En tout cas, au niveau du profil et de la planification sportive, je trouve le choix franchement intéressant, autant pour le club que pour le joueur. »

Un profil moderne, mais encore brut sur certains points

Avec Nathan Ngoy, le LOSC s’est attaché les services d’un défenseur central moderne et adapté à son projet de jeu, avec une aisance dans les phases de construction et les qualités requises pour défendre en bloc haut : « C’est un mix entre un défenseur de couverture et un défenseur-relanceur, dans le sens fixateur ».

D’un point défensif, « il a une très bonne lecture des situations, qui est capable, de par sa mobilité, de couvrir de larges zones dans la largeur et la profondeur. C’est un point intéressant car le LOSC sera amené à jouer haut en Ligue 1. C’est important d’avoir un joueur capable de gérer ces situations de transition rapide. » Tandis qu’avec ballon, « il a un excellent jeu long » et « une vraie capacité à chercher des ouvertures dans le dos de la défense, souvent bien dosées et bien orientées. Au niveau de la relance au sol, il va souvent venir fixer la défense adverse, mais il ne va pas tout le temps chercher des progressions par le dribble ou la passe. »

Image de l'article :LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ?

Le radar 2024-2025 de Nathan Ngoy. (Source : Data’Scout)

En somme, Nathan Ngoy est davantage un défenseur cherchant à créer le décalage latéralement, avant que son compère en charnière centrale ou son latéral ne trouve une solution plus haut sur le terrain. « Il a davantage un rôle de fixateur, ce n’est pas un pur relanceur », confirme l’observateur, qui poursuit : « C’est un joueur avec un potentiel très intéressant et un profil adapté pour le haut niveau. Ses blessures et l’absence d’enchaînement des matches ont créé de l’incertitude autour de lui. Mais il ne faut pas oublier qu’il n’a que 22 ans, il y a encore beaucoup de motifs d’espoir pour lui ».

Le successeur naturel de Bafodé Diakité ou Alexsandro ?

S’il a essentiellement évolué dans une défense à trois, notamment ces deux dernières saisons, Nathan Ngoy a « l’intelligence dans sa lecture, son placement et l’anticipation » pour « s’adapter à cette défense à quatre » et présente l’avantage d’avoir aussi bien évolué dans l’axe droit que l’axe gauche de la défense. De quoi envisager la possibilité de suppléer aussi Bafodé Diakité qu’Alexsandro, avec qui il partage « des similitudes physiques, notamment dans la mobilité », même si « Ngoy est plus petit et moins puissant », notamment dans les airs où son manque de puissance du haut du corps est parfois préjudiciable, malgré une bonne détente verticale.

« S’il est associé à un joueur qui a un peu plus ce rôle de stoppeur, l’association peut parfaitement fonctionner, projette le scout. Il a les qualités pour remplir ce rôle si on lui trouve un profil complémentaire. » Avant de l’envisager aux côtés d’un compère en tant que titulaire, Nathan Ngoy semble davantage débarquer dans une optique à moyen terme, avec la capacité d’endosser potentiellement un rôle de titulaire dans un an, alors qu’il n’offre « pas autant de garanties qu’un Alexsandro ou qu’un Diakité à court terme »

Image de l'article :LOSC : des blessures à répétition mais « encore beaucoup de motifs d’espoir », qui est Nathan Ngoy ?

Le radar de comparaison entre Nathan Ngoy, Bafodé Diakité et Alexsandro (Source : Data’Scout)

Un rôle déjà clair pour au LOSC ?

Reste désormais à le situer dans la hiérarchie des défenseurs centraux, renforcée par Ousmane Touré et Rafael Fernandes – le Portugais n’entre vraisemblablement plus dans les plans du club – et où figure toujours Aïssa Mandi. « Vu l’investissement du LOSC et son parcours, il va venir en concurrence avec Mandi dans la rotation, pense le scout. C’est un profil différent mais plus dynamique et taillé pour progresser au haut niveau. Il vient probablement dans l’optique de pouvoir suppléer assez rapidement Alexsandro et Diakité. Il a un petit temps d’avance sur Ousmane Touré en termes d’expérience et de qualités pures. »

Et de conclure, en résumant : « J’ai un petit doute sur sa dynamique physique, mais on est forcé de faire des suppositions en étant d’un point de vue extérieur et sans œil médical. Ça peut effectivement représenter un frein. 4,5 millions d’euros, cela peut paraître un peu cher pour un joueur qui, depuis trois ans, a un temps de jeu irrégulier et une progression qui n’est pas linéaire. Mais ce n’est pas non plus un investissement énorme pour le LOSC. Ça reste un joueur très vite valorisable et qui peut apporter une plus-value sportive si tout se passe bien pour lui. Le choix du profil me paraît très cohérent ».

Le staff technique, ses nouveaux coéquipiers et ses supporters pourront en avoir confirmation dans les prochains jours. À peine arrivé, Nathan Ngoy – dont l’intégration sera certainement facilitée par la présence de Matias Fernandez-Pardo (20 ans), Ngal’ayel Mukau (20 ans) ou Vincent Burlet (19 ans), aussi originaires de Belgique et sensiblement de la même génération, sans oublier Thomas Meunier (33 ans) ou Arnaud Bodart (27 ans) – est évidemment de la partie pour le stage en Allemagne, à Iserlohn, qui a lieu cette semaine et se conclura samedi face au Borussia Dortmund. Avec, probablement, de premières minutes à se mettre sous la dent pour le nouveau Lillois.

Crédits photo : LOSC

À propos de Publisher