LOSC – OL : à l’aube d’un « match toujours spécial », Bruno Genesio « sait à quoi s’attendre » | OneFootball

Privé de plusieurs cadres, dont son gardien, Bruno Genesio n’en conserve pas moins des ambitions de victoire face à son ancien club. L’entraîneur du LOSC, qui fait de toujours de ce match un rendez-vous singulier, fait le point et évoque le cas Paulo Fonseca, de retour à Pierre-Mauroy pour la première fois.

Bruno, comment abordez-vous ce match assez particulier pour vous ? Et comment contourner cette défense qui n’a encaissé aucun but lorsqu’elle était à onze ?

« C’est toujours un match… Pas particulier, mais toujours spécial pour moi. Je ne vais pas me répéter, vous le savez tous. J’ai commencé à jouer à l’Olympique Lyonnais à l’âge de 6 ans et j’ai eu la chance d’être joueur professionnel et entraîneur du club où j’ai grandi. C’est assez rare et ça restera à vie. C’est toujours un match spécial pour moi, mais rien de plus.

Pour le reste, oui, c’est une des meilleures défenses du championnat, mais j’aime bien toujours prendre un peu de recul et parfois regarder avec un peu plus de hauteur. C’est une équipe qui, si on prend leurs xG concédés, a les mêmes que nous. C’est-à-dire qu’ils ont concédé autant d’occasions que nous. Ils ont pris seulement trois buts à 10. Ils ont subi plus de tirs que nous dans leurs matches, mais ils ont été plus efficaces que nous défensivement. Ça veut dire qu’ils ont une certaine solidité, peut-être aussi plus de concentration et parfois plus de réussite sur certains matches.

Maintenant, on a l’habitude de jouer des gros matches. On sait quel genre de match nous attend. C’est une très bonne équipe, bien organisée. Même s’ils ont perdu beaucoup de joueurs, ils ont encore beaucoup de bons joueurs, en tout cas dans le onze de départ. On sait à quoi s’attendre. On est chez nous. On a l’avantage d’avoir notre public. On lui doit une grosse revanche par rapport au dernier match de championnat. On a une équipe qui est performante à domicile, puisqu’on marque depuis beaucoup de matches au moins un but à domicile (60). Ça devra être un match très équilibré avec, je l’espère, des buts et du spectacle.

Le LOSC est l’équipe du Big 5 qui compte le plus de matchs consécutifs à domicile en ayant marqué au moins but (60), loin devant le deuxième (le Real Madrid, 24). Y a-t-il une explication rationnelle à cette statistique un peu hors du commun ?

C’est difficile à expliquer. C’est vrai que c’est une stat assez incroyable. Après, toutes les séries ont une fin. J’espère que ça ne sera pas pour demain (sourire). Je pense qu’il y a d’abord une volonté de jeu qui est ancrée depuis plusieurs saisons au LOSC, qui a permis d’être champion et régulièrement qualifié en Coupe d’Europe. C’est aussi parce qu’on a des attaquants de talent. Ce qui est sûrement le plus difficile dans le football, c’est de convertir les occasions et de marquer. Pour ça, il faut du talent.

Bien défendre et être bien organisé pour défendre, je ne dis pas que c’est facile, mais ça se travaille beaucoup. Marquer des buts comme peuvent en marquer Olivier (Giroud), Jona’ (David), Edon (Zhegrova) ou Rémy Cabella – et je ne vais pas tous les citer -, ça demande du talent. Souvent, c’est de l’instinct et de la créativité. Je pense que c’est un peu l’association de tout ça qui fait que le LOSC marque des buts à domicile.

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Baptiste Fernandez/Icon Sport

Le fait que Paulo Fonseca revienne pour la première fois à Lille change-t-il votre approche du match ? Que reste-t-il de l’héritage qu’on a souvent évoqué et qui a pu vous agacer ?

Premièrement, c’est un entraîneur que je respecte énormément parce que c’est un très bon entraîneur. Il n’y a pas de soucis là-dessus. C’est une personne que j’aime beaucoup aussi, on a eu l’habitude d’échanger. On ne se connaît pas énormément, mais à chaque fois, on échange lorsqu’on joue. C’est toujours un plaisir d’échanger avec lui. J’ai eu l’occasion de le voir l’année dernière. Il était de passage ici après son passage à Milan.

Il y a un grand respect l’un pour l’autre, pour le travail qu’il a fait. Ce n’est pas du tout ça qui m’agaçait. Je pense que nous, les entraîneurs, on est de passage dans un club. S’il est ovationné, tant mieux. Ça montrera que le public a de la mémoire. C’est important parce qu’il faut avoir de la mémoire dans le football et des gens qui ont bien travaillé.

Paulo Fonseca est l’entraîneur que vous avez le plus affronté sans jamais l’emporter (6 matchs). Avez-vous une explication rationnelle à cette statistique ? En quoi Fonseca vous gêne-t-il potentiellement ?

Non, ça ne me gêne pas. Je l’ai vu, il y a quatre matchs nuls et deux victoires pour Paulo. Après, globalement, avec Lyon, on a souvent eu des problèmes quand on jouait contre Lille, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Parfois, il y a des clubs contre qui on a moins de réussite. Donc, maintenant que je suis à Lille, j’espère que ça va s’inverser (sourire). »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport