Le Journal du Real
·8 décembre 2025
Militao indisponible 4 mois : le Real Madrid perd sa tour de contrôle défensive

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·8 décembre 2025

Depuis le 13 août 2023, pas une saison ne se déroule sans qu'Eder Militao ne subisse une grave blessure. Une lésion au genou - déjà - l'avait placé à l'infirmerie pendant 230 jours en 2023-2024. Sept mois plus tard, le Brésilien voyait son retour en pleine lumière être percuté par un nouveau pépin, et pas n'importe lequel : la rupture du ligament croisé antérieur du genou.
Après une convalescence longue de huit mois, le défenseur formé à Sao Paulo a rechaussé les crampons à l'occasion de la demi-finale cataclysmique du Real Madrid face au PSG (0-4) cet été. Une résurrection au terme de deux exercices foudroyés par ses soucis au genou. Ce dimanche, c'est sa jambe gauche qui, cette fois, a lâché. Au plus mauvais moment pour lui comme pour la Maison Blanche...
Redevenu titulaire depuis le début de la Liga 2025-2026, Eder Militao a su se rendre indispensable grâce à la constance de ses performances. Interventions musclées, sens aigu de l'anticipation, gestion millimétrée des duels... L'ancien joueur de Porto diffuse une assurance tous risques quel que soit son partenaire en charnière centrale. Et là réside sans doute sa principale force : sa capacité d'adaptation. Fort de nombreuses qualités, y compris sur le plan offensif, le numéro 3 de l'effectif laisse un grand vide. D'autant que personne d'autre ne montre de réelles garanties à ce poste cette saison.
Dean Huijsen et David Alaba, indisponibles mais actuellement en phase finale de récupération, ont fait preuve de fébrilité dès qu'ils ont été aligné cette année. Malgré des premières semaines encourageantes, le premier cité souffre d'un important déchet balle au pied quand le second ne parvient pas à enchaîner plus de trois mois de compétition depuis sa grave blessure au genou en décembre 2023. Une fragilité préoccupante à 33 ans.
Il ne reste plus qu'Antonio Rüdiger et Raul Asencio, dans l'immédiat, qui peuvent subvenir aux besoins de l'équipe. Opéré du ménisque du genou gauche au mois d'avril, l'Allemand semble jouer sur un fil, tandis que l'Espagnol est sur courant alternatif depuis quelques semaines. Aucun des quatre noms n'a récemment approché le niveau d'Eder Militao, qui s'est mué en véritable patron de la défense centrale à Bilbao ou lors du Clasico plus tôt cette saison. Et s'il est regrettable que sa déchirure l'éloigne des pelouses durant quatre mois, c'est aussi parce qu'il représentait l'une des seules certitudes du Real Madrid version Xabi Alonso. Un élément inamovible dont il va bien falloir se passer jusqu'en avril.
"La blessure de Militao nous a vraiment fait mal, nous n'avons pas pu nous en remettre", concédait Xabi Alonso au sortir de la défaite à domicile contre le Celta de Vigo (0-2). Ces mots disent beaucoup de l'importance du Brésilien dans le dispositif du Basque. Car l'ancien joueur de Porto a quelque chose de rassurant : son âpreté au duel. Toujours rugueux et incroyablement rapide, Militao prend régulièrement le dessus sur ses adversaires directs sans se mettre à la faute. Une faculté qu'il doit à sa vitesse mais aussi à sa gestion de la profondeur.
Lors de ses cinq dernières titularisations, le défenseur auriverde a obtenu la moyenne de 6,6 dans nos colonnes. Une note élevée au regard des difficultés rencontrées par le Real Madrid durant le mois de novembre. Surtout que le Brésilien, auteur d'un but et une passe décisive cette saison, ne se contente pas d'assurer ses tâches défensives. Il alimente régulièrement ses attaquants en longs ballons, avec une précision souvent chirurgicale. Il lui arrive, aussi, de sortir de sa zone de confort pour se positionner en tant que numéro 9, dans la surface adverse.
Même si ses qualités de joueur de tête n'ont pas été suffisamment exploitées sur corner, le Real Madrid perd sa principale arme offensive sur coup de pied arrêté. Un handicap majeur quand on connaît l'inefficacité des coéquipiers de Kylian Mbappé dans le secteur offensif. Sans son meilleur défenseur cette saison, Xabi Alonso va devoir ajuster son arrière-garde pour qu'elle préserve un brin d'imperméabilité. Une gageure lorsque le navire merengue prend l'eau de toutes parts.









































