National : à quoi ressemblait le dernier passage du SM Caen en troisième division | OneFootball

Pour la première fois depuis 1984, le SM Caen va évoluer cette saison en National, soit l'équivalent de la troisième division française. Avant le coup d'envoi de l'exercice ce vendredi 8 août par la réception d'Aubagne, à quoi ressemblait le dernier passage du club normand au troisième échelon ?

Un projet qui fait pshit. Pour l'instant. Passé sous la direction du clan Mbappé à l'été 2024, le SM Caen, qui se rêvait à jouer les premières places de Ligue 2 les mois suivants, a effectivement vécu tout l'inverse. Si la Ligue 1 était espérée, c'est finalement le National qui a tendu les bras à un club normand en totale perdition durant l'exercice. Entre décisions inapropriées de l'état-major, instabilité chronique à tous les étages de la fusée caennaise et un effectif perdu et incapable d'élever son niveau, le Stade Malherbe a fini par couler, plombé par des résultats au-delà du décevant.

Pierre Mankowski, l'entraîneur-joueur

La seule éclaircie dans ce marasme ? Le douzième homme, toujours présent pour encourager tant bien que mal son club fétiche. En moyenne, 15.500 personnes ont assisté au stade Michel-d'Ornano à l'une des pires saisons de l'histoire du SMC. Le 2 mai dernier, lors de la réception du Red Star (1-1), près de 13.000 supporters caennais garnissaient encore les travées de l'enceinte malgré une relégation actée depuis plus de deux semaines. Le public sera à coup sûr au rendez-vous pour accompagner la formation désormais prise en main par Maxime D'Ornano en National. À commencer par la première journée face au Sporting Club Aubagne Air-Bel vendredi (19h30), qui marquera le grand retour du club normand en troisième division hexagonale depuis ... 1984 !

Une éternité à laquelle tout le monde se serait bien passé de mettre un terme dans le Calvados. Mais le mal est fait. Et la génération actuelle pourra toujours s'inspirer de celle parvenue à s'extraire du troisième échelon dans les années 80. Car lorsque démarre l'exercice 1983-1984, voilà déjà deux saisons que Caen, qui oscille entre la Division 3 et la Division 2 depuis le début des années 70, se traîne en D3. C'est donc parti pour une troisième consécutive, avec un certain Pierre Mankowski à sa tête. Après un passage de plusieurs années à Amiens, l'attaquant également passé par Lens et Hazebrouck souhaite se reconvertir dans le coaching. C'est donc en tant qu'entraîneur-joueur que l'Amiénois est nommé sur le banc caennais, avec pour objectif de retrouver l'étage du dessus. Pari tenu !

Mano à mano avec Lisieux

Dans le Groupe Ouest, le Stade Malherbe démarre fort avec quatre succès en cinq journées et se place déjà parmi les candidats à l'accession. Mais un adversiaire, en particulier, lui donne du fil à retordre : le CA Lisieux de ... Jacques Santini. Les deux voisins, séparés d'une cinquantaine de kilomètres, se rendent coup pour coup durant l'exercice, jusqu'à se retrouver pour une affiche aux airs de finale le 5 mai 1984, lors du 27e épisode. Grâce à des réalisations de Philippe Delval et Olivier Pichard, Caen prend le dessus durant le choc (2-1) ainsi qu'une sérieuse option pour accéder à la D2. Dans la foulée, la formation de Pierre Mankowski, au sein de laquelle on retrouve deux promesses de 16 ans et futurs grands noms de l'histoire du club (Franck Dumas et Fabrice Divert), enchaîne avec deux victoires et un nul.

Suffisant pour terminer à la troisième place derrière les équipes B du Havre (1er) et de Nantes (2e), dont le réglement interdit la montée en qualité d'équipes réserves, et surtout devant Lisieux (4e) malgré un nombre de points similaire (39). La différence de buts (+21 contre +11) tranche définitivement en faveur des Caennais, officiellement promus en Division 2. Sans encore le savoir, ce n'est plus entre la D3 et la D2 que le SMC va désormais osciller ces prochaines décennies. À l'issue de la saison 1987-1988, soit sa dernière année sur le banc, Pierre Mankowski parvient à faire grimper le club en Première Division pour la première fois de son histoire. Il y restera jusqu'en 1995, le temps de terminer cinquième trois ans plus tôt, de découvrir la Coupe UEFA et de subir quelques péripéties financières. Puis est venu le temps du yo-yo entre la Ligue 2 et la Ligue 1. Jusqu'en 2025, donc.

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