« On a gagné en sérénité, c’est sûr » pour Obrian Nyateu | OneFootball

Arrivé en cours de saison au HBC Nantes, Obrian Nyateu retrace avec lucidité et humilité les étapes de son adaptation. À 30 ans, l’ancien demi-centre de Dunkerque assume cette nouvelle aventure avec une conscience aiguisée des défis à relever.

Un changement de vie et de rythme

« C’est mon portrait aussi. Il fallait un temps d’adaptation. 20 ans pour que le corps mûrisse », entame Obrian Nyateu, avec une pointe de recul. Changer de club, quitter sa famille, modifier ses habitudes de vie et de jeu… Le handballeur ne minimise pas l’ampleur du bouleversement : « J’avais un rythme depuis trois ans. J’arrive à Nantes avec un autre tempo, deux matchs par semaine, et en plus à un moment crucial pour le club. » Pas le temps donc de prendre ses marques tranquillement, alors que l’équipe affronte Paris puis les barrages de Ligue des champions. « Même le staff n’a pas eu le temps de vraiment m’intégrer », reconnaît-il.

L’âge comme force tranquille

Mais avec l’expérience, la fougue cède la place à la lucidité. « Peut-être que dix ans plus tôt, j’aurais voulu tout forcer. Aujourd’hui, je sais qu’il faut faire les choses simplement, ne pas en faire trop. Je me suis adapté en douceur, en observant, en comprenant ce qu’on attendait de moi. » Le défenseur, revenu à ses fondamentaux, prend appui sur ce qu’il sait faire : « J’ai compris qu’on attendait que je sois un guerrier, comme à mes débuts. »

Le corps comme baromètre

Nyateu évoque aussi la transformation physique liée aux années : « J’ai toujours été solide du haut du corps, c’est une force. Mais le bas, c’est plus compliqué. J’ai pris des kilos, donc c’est plus difficile à bouger. (rire) » Il n’en reste pas moins explosif sur les premiers appuis, une qualité qui lui permet de rester compétitif à ce niveau d’exigence.

Une équipe en quête de sérénité

La période de turbulences qu’a traversée Nantes, entre blessures et résultats irréguliers, semble peu à peu se dissiper : « On a gagné en sérénité, c’est sûr. Même si on a perdu des joueurs importants, on en récupère aussi. » Une stabilité retrouvée au bon moment : « Maintenant, on joue un match par semaine, il faut garder l’intensité. »

Loin de se projeter uniquement sur Paris ou Montpellier, Nyateu reste focalisé sur l’essentiel : « On ne pense pas à eux, on pense à nous. À nos performances. Le championnat est loin d’être terminé. Il reste des grosses équipes à jouer. » Lucide, il sait que tout peut encore arriver.

Des repères retrouvés et une intégration facilitée

Parmi les visages connus à Nantes, Nyateu a retrouvé des figures familières comme Valero Rivera ou Nicolas Tournat : « Valero est toujours le même, Nico a bien grandi. Mais tous ont eu un mot pour m’aider. Thibaud aussi m’a beaucoup intégré, surtout en dehors. »

« Pour moi, Thibaud est peut-être le meilleur défenseur français aujourd’hui. Il sait tout faire », s’enthousiasme Nyateu. « Il est sous-coté, je trouve. C’est l’un des plus complets avec lesquels j’ai joué. »

Une nouvelle aventure réussie

Nyateu considère déjà son transfert comme un pari gagnant : « Même si on a perdu contre Paris, on a passé un tour en Ligue des champions et j’étais présent sur le terrain. C’est une forme de réussite. Je suis venu pour aider, que ce soit en défense ou en attaque. »

Alors que Nantes affronte Limoges, Nyateu sait que le danger peut venir de partout : « C’est une équipe jeune, en construction, mais avec du talent. Ils vont vouloir se rattraper après leur contre-performance. » Il reste concentré sur l’essentiel : « Enchaîner les performances, prendre du plaisir, et continuer à construire. »