Osasuna / David García, pilier navarrais | OneFootball

À Santiago-Bernabéu, on n’a vu que lui ou presque. Alors que le Real Madrid poussait pour faire sauter le verrou rojillo, David García a été la clef de voûte du collectif d’Osasuna. Depuis le début de saison, l’assise défensive des Navarrais est personnifiée par le défenseur central qui a récemment prolongé 5 ans au Sadar.

Cette fois-ci, il a accepté un contrat de longue durée ! Au mois de mai dernier, David García, 27 ans, a prolongé à Osasuna jusqu’en 2026. En fin de contrat en juin 2022 et avec une clause de seulement 14M€, il était urgent de convaincre le défenseur central d’incarner définitivement le futur des Rojillos. Pur produit de la cantera, le natif d’Ibero a changé de dimension depuis son prêt en janvier 2018 à la Cultural Leonesa, à l’époque en Segunda. Six mois capitaux qui ont fait basculer sa carrière. Car depuis son retour au Sadar, il s’est converti en référence, non seulement à Osasuna mais aussi en Liga.

En progression constante depuis 3 ans

Depuis la remontée en Primera, Osasuna nourrit de grandes ambitions, Cela s’est opéré par étapes, à commencer par le maintien deux saisons consécutives. Onzièmes en 2019-2020 comme en 2020-2021, les Rojillos se sont stabilisés et ont maintenu Jagoba Arrasate, ex coach de la Real Sociedad et homme du renouveau, même pendant une série de 13 matches sans victoire. A présent, les objectifs sont majorés et le club a prouvé qu’il n’était pas là pour plaisanter en prolongeant cet été sa pépite Jon Moncayola jusqu’en… 2031 !

David García s’inscrit dans cette lignée. Depuis son retour de prêt, il est devenu un homme de base, un incontournable en défense : 29 matches lors de la saison de la remontée (26 titularisations), 32 matches (dont 31 titularisations) en 2019-2020, 35 matches (tous comme titulaire) en 2020-2021. Au côté d’Unai García ou d’Aridane Hernández, il effectue des progrès notoires qui se traduisent en chiffres : de 14e défense de Liga en 2019-2020 avec 54 buts encaissés, Osasuna a effectué un bon qualitatif la saison dernière en accédant au 9e rang et 48 buts encaissés. Et si les Rojillos connaissent quelques trous d’air cette saison (4-1 contre Valencia, 3-1 contre le Betis, leurs deux seules défaites jusqu’à présent), avec 13 buts pris en 11 journées et 5 porterías a cero, la dernière au Santiago-Bernabéu contre le Real Madrid, l’équipe répond aux attentes dans ce secteur de jeu. Cette saison, David García est le premier passeur de son équipe (412), il a récupéré 16 ballons (14e meilleur totale de Liga) et été averti une fois toutes les 7 fautes (3 jaunes pour 21 coups de sifflet).

Ambition rassérénée… et quelques regrets

Le début de saison d’Osasuna n’est finalement guère surprenant et il aurait pu être bien plus beau que cette 7e place après 11 journées avec 19 points au compteur. Car lors des deux premières journées contre l’Espanyol et le Celta, achevées sur le score de 0-0, les Rojillos ont manqué de justesse offensive alors qu’ils dominaient outrageusement leurs adversaires. Et contre Granada il y a une semaine, c’est un lob improbable d’Ángel Montoro à la dernière minute qui a privé le club de 3 points qui lui tendaient les bras ainsi qu’une place de leader. Ce sont 6 points qui se sont évaporées mais les ambitions sont, elles, bien plus aiguisées.

Photo by Manuel Reino Berengu/DeFodi Images By Icon Sport

Forcément, à titre individuel, David García se verrait bien troquer le rouge d’Osasuna pour le rouge de la Selección. Mais, à l’image d’Aritz Elustondo à la Real Sociedad, pas facile de convaincre Luis Enrique quand on a un âge intermédiaire d’autant que, dans son cas personnel, il n’a pas la moindre expérience européenne.

Après sa prestation contre le Real Madrid, qui plus est avec le brassard de capitaine, le Navarrais est au sommet de sa forme. Il est même… le meilleur buteur ex-aequo de son équipe avec 2 réalisations ! Mais désormais le plus dur arrive aussi pour lui que pour Osasuna : tenir sur la durée. Vu l’effectif des Rojillos, ce n’est pas illusoire de penser qu’ils en sont capables. 15 ans après la qualification au tour préliminaire de la Ligue des Champions, le rêve de revoir le club dans une compétition européenne pourrait-il se concrétiser dans les prochains mois ?

François Miguel Boudet