Foot National
·20 novembre 2024
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·20 novembre 2024
Antoine Arnault, administrateur de LVMH qui va racheter le Paris FC via la holding familiale "Agache", a pris la parole.
Le Paris FC réalise un excellent début de saison. À l’issue des treize premiers matchs de la saison 2024-2025 de la deuxième division française, les Parisiens occupent la première place du classement avec 27 points (8 victoires, 3 nuls et 2 défaites). Dans les prochaines semaines, le club de la capitale va entrer dans une nouvelle ère. Le PFC va être vendu à la famille Arnault et Red Bull. Antoine Arnault, administrateur de LVMH qui va racheter le Paris FC via la holding familiale "Agache", s’est présenté face à la presse où il a évoqué le rôle de Red Bull, le projet ou encore la rivalité avec le Paris Saint-Germain.
- Le projet : "C'est un projet familial, un projet que l'on a initié avec mes frères et ma sœur. On a trouvé que c'était une bonne idée d'investir dans un projet différent de nos activités classiques. On en a longuement discuté, on a étudié un certain nombre d'options. Certains d'entre nous ont la passion du foot, c'est mon cas. C'est le sport populaire que j'aime par-dessus tout. J'ai une petite nostalgie de ces moments, peut-être une nostalgie d'un début de vieux boomer qui traîne. La seule chose qui réunit toutes les générations est le sport. On veut créer un club à taille humaine. Cette touche familiale est formidable et c'est une carte que nous allons garder et travailler. C'est un projet ambitieux mais sans être irréaliste. Le club est très solide. C'est un grand club de Ligue 2 et on va essayer d'en faire un très bon club de Ligue 1. On ne fait pas ça pour gagner de l'argent. On fait ça pour procurer des émotions au public. On a eu envie de faire quelque chose de positif autour du sport. On a été très marqués par les JO de Paris 2024. On n'a pas non plus l'habitude de gaspiller notre argent, mais on va essayer de faire les choses avec un investissement conséquent au départ mais ensuite en valorisant le club pour parvenir à un certain équilibre, même si c'est difficile dans le foot."
- Le rôle de Red Bull : "Nous n'arrivons pas seuls, on arrive avec un partenaire. Nous n'avons aucune compétence en termes de management d'équipe de foot. Nous avons fait la connaissance de Red Bull à travers la Formule 1. Red Bull a une compétence très forte en matière de football. Ça a été des discussions très vertueuses et positives d'emblée. L'idée de travailler ensemble sur un projet foot en France les a intéressés. Ce club appartiendra à ma famille, ce club ne sera pas co-propriété de la famille Arnault et de Red Bull. Red Bull sera minoritaire, ils ne souhaitent pas accéder à la multi-propriété. Ils sont un partenaire sportif, ils vont nous aider sur plein d'aspects, de recruter les meilleurs joueurs et de les dénichés mieux que les autres. Mais ils ne sont pas là pour être co-propriétaires avec nous."
- Le choix d’investir au Paris FC : "On n'est pas là pour tout changer et retourner la table. C'est sur le staff et l'équipe actuels que nous misons. Nous sommes là pour travailler sur la base existante et faire en sorte que l'équipe existante monte elle-même en Ligue 1. C'est un club qui a de belles valeurs, un club populaire. C'est important de faire les choses progressivement, de construire et de grandir graduellement, sans brûler les étapes. Dans le sport, les incantations ne marchent jamais très bien."
- La rivalité avec le PSG : "Le PSG est un club que j'aime depuis que j'ai 12 ans, j'ai été abonné de nombreuses années, je suis invité par mon ami Nasser et vous ne m'entendrez jamais dire quelque chose de négatif sur le PSG. C'est un club que j'admire. Je n'exclus pas de soutenir deux clubs à Paris. Le jour où nous serons en Ligue 1, je soutiendrai le PSG, sauf deux fois par an. Ce qu'a réalisé le club ces dernières années est extraordinaire."
- Les piliers du projet : "Nous allons nous appuyer sur trois piliers. Le premier est les valeurs. Le Paris FC en a déjà, c'est une évidence. C'est essentiel dans notre groupe et dans notre famille : l'éthique, la rigueur, l'engagement, l'humilité, le fait que le club passe avant tout. Un club qui correspond plus à un club à l'anglaise que ce que nous avons en France aujourd'hui. Le deuxième pilier, qui fera redescendre les fantasmes, c'est de construire ce projet autour de la formation. Le vivier de talents à Paris est le premier dans le monde. Avec l'aide de Red Bull, ce sera au cœur de notre stratégie de construire le meilleur centre de formation en France et dans le bassin parisien. Trop de talents traversent Paris et partent ailleurs sans poser ses valises à Paris. Notre proposition sera différente, on veut construire un club où nous aurons cinq, six, sept ou huit joueurs issus du centre de formation dans l'équipe. Nous n'hésiterons pas, même si on a une pépite, à la laisser partir pour voler de ses propres ailes. C'est un élément essentiel de la stratégie de Red Bull. La mixité est aussi importante, les équipes féminines sont déjà performantes et nous continuerons d'investir. Le troisième pilier de notre stratégie, c'est le temps long. On laisse le temps aux équipes de se structurer, de créer cette magie qui puisse exister. Entre le coach, l'équipe, les supporters. On va écouter les supporters, essayer de construire un vrai engouement. Il y a de la place pour un autre club à Paris. Sans se mettre trop de pression. Si on ne monte pas en Ligue 1 cette saison, ce sera la suivante ou celle d'après. On est là sur un temps extrêmement long."
- Le futur stade et le prix des places : " Le stade restera accessible à tous. Le prix des places sera extrêmement bas. La gratuité a très bien fonctionné en Ligue 2 et on va le continuer au moins jusqu'à la fin de la saison. En Ligue 1, c'est plus délicat. L'objectif est d'avoir une partie des tribunes gratuites, la majorité des autres places à des prix abordables. En revanche, on sera un peu corrosif pour les hospitalités et les partenaires. J'ai l'impression que l'équipe et les supporters sont attachés à Charlety. Moi-même j'apprécie ce stade. Il n'est pas idéal d'un point de vue football. Mais il pourrait convenir à notre projet. Il faudrait le réaménager mais je n'exclus pas cette éventualité. C'est important de sentir cette histoire à travers les décisions qu'on prend. Ça pourrait être un bon stade. L'autre option, c'est Jean-Bouin. Il y a des contraintes, avec l'équipe de rugby, du terrain synthétique, des questions autour du calendrier. On va commencer à discuter de l'opportunité de ces deux options et on décidera dans les mois qui viennent. On peut jouer à Jean-Bouin pendant que Charlety est réaménagé. On verra."
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