«Personne n’attendait que le Maroc U-20 remporte la Coupe du monde.» Un expert de Foot Africa répond à quelques questions !

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Foot Africa

·27 octobre 2025

«Personne n’attendait que le Maroc U-20 remporte la Coupe du monde.» Un expert de Foot Africa répond à quelques questions !

Exclusif Interview

L’exploit a été immense et ses répercussions se sont faites sentir partout.

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«Personne n’attendait que le Maroc U-20 remporte la Coupe du monde.» Un expert de Foot Africa répond à quelques questions !

Lors d’une nuit légendaire au Chili, le drapeau du Royaume du Maroc a flotté haut dans le ciel de la Coupe du monde U-20 de la FIFA 2025, réalisant l’une des plus grandes surprises de l’histoire du football mondial. Ce n’était pas qu’une simple victoire éphémère ; c’était un véritable séisme qui a ébranlé les fondations du beau jeu, alors que les jeunes « Lions de l’Atlas » sont allés défier l’Argentine, la légende du football, tenante du titre et détentrice d’un palmarès riche dans ce tournoi.

Pour approfondir le sujet et ses aspects techniques, Foot Africa a invité l’analyste technique expert Zaid Chkiri, qui a travaillé avec de nombreuses académies au Maroc en tant qu’analyste de performance et entraîneur des catégories de jeunes, et qui a également formé plusieurs joueurs ayant contribué à cet exploit. Nous lui avons demandé son avis sur certains aspects techniques et recueilli ses impressions.

Zaid Chkiri

Hazem Mlhem : Capitaine Zaid, au vu du parcours de la sélection marocaine U-20, vous attendiez-vous à ce qu’elle atteigne ce stade de la compétition et décroche le titre pour la toute première fois ?

Zaid Chkiri : Honnêtement, personne ne s’attendait à remporter la Coupe du monde. Après le tirage au sort, les attentes étaient compliquées, voire intimidantes, vu le niveau des adversaires. Mais il y a une différence entre les pronostics et la réalité du terrain. Grâce à l’organisation, à la valorisation du fort potentiel des joueurs et à des années de développement sérieux dans les équipes nationales de jeunes, il était possible d’espérer aller loin dans le tournoi. Cependant, gagner dépend aussi de moments clés et, parfois, d’un brin de réussite.

Hazem Mlhem : Techniquement, plusieurs noms se sont démarqués dans l’équipe marocaine. Mais de votre point de vue personnel et technique, qui voyez-vous capable de marcher dans les pas d’un Hakimi ? Ou quels sont les joueurs qui ont déjà prouvé leur valeur au fil des années ?

Zaid Chkiri : Je pense que Maalam et El Zabeiri, ainsi que Bayor (milieu axial) et Jassine, ont déjà montré qu’ils avaient les arguments pour s’imposer dans un avenir proche. Mais dans le football, de nombreux paramètres entrent en jeu : s’imposer en club, maintenir un haut niveau de performance et progresser constamment. D’autres noms peuvent émerger et se développer avec le temps, jusqu’à s’installer parmi l’élite. Mais ceux que j’ai cités sont, à mon sens, les plus proches.

Hazem Mlhem : Que manque-t-il à cet exploit ? Je veux dire : quels aspects techniques nécessitent encore d’être développés et que ce succès pourrait avoir éclipsés ?

Zaid Chkiri : Cet exploit est crucial pour la génération actuelle de joueurs issus de différentes régions et clubs du Maroc. Il agit comme un moteur supplémentaire et instaure une nouvelle culture qui, avec le temps, s’enracinera pour bâtir un héritage footballistique durable. C’est aussi le moment pour les clubs locaux de miser sérieusement sur la formation des jeunes et pour les entraîneurs de rehausser la qualité des compétitions à tous les niveaux. Il ne faut surtout pas s’arrêter à cette réussite, sous peine qu’elle ne soit qu’une excitation passagère. Il faut au contraire renforcer nos bases et bâtir un système intégré qui élèvera le niveau de la Botola, l’expérience des supporters et le spectacle général. Ceux qui connaissent la culture du foot de rue au Maroc savent la richesse du vivier brut qui n’attend qu’à être poli et mis en lumière.