Philippe Dessertine : "J’ai rencontré des investisseurs importants attirés par Bordeaux et les Girondins" | OneFootball

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·23 octobre 2025

Philippe Dessertine : "J’ai rencontré des investisseurs importants attirés par Bordeaux et les Girondins"

Image de l'article :Philippe Dessertine : "J’ai rencontré des investisseurs importants attirés par Bordeaux et les Girondins"

Candidat déclaré à la mairie de Bordeaux, Philippe Dessertine fait des Girondins de Bordeaux un pilier de son programme. Passionné du club depuis toujours, l’économiste veut bâtir un nouveau modèle économique et social autour du FCGB, en associant jeunesse, formation et attractivité du territoire. Il affirme avoir déjà rencontré des investisseurs intéressés par le club bordelais, à condition d’un cadre clair. Pour lui, le modèle actuel incarné par Gérard Lopez est arrivé à bout de souffle. Entretien.

Philippe Dessertine, candidat à la mairie de Bordeaux en 2026, veut placer les Girondins au centre d’un projet économique et social ambitieux pour la ville. WebGirondins l’a rencontré à sa permanence de campagne à Bordeaux.


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"C’est un traumatisme pour la ville, ce qui est arrivé aux Girondins"

WebGirondins : D'où vous vient votre passion pour les Girondins de Bordeaux ?

Philippe Dessertine : Mon père m’a transmis l’amour de Bordeaux dès mon enfance, alors que nous vivions en Normandie. Et aimer Bordeaux, c’était forcément aimer les Girondins. Mon premier grand souvenir remonte à 1977, lors d’un Bordeaux – Saint-Étienne, où j’ai découvert Alain Giresse. En m’installant à Bordeaux, je suis devenu un habitué du stade Lescure. J’ai connu le Bordeaux champion, le Bordeaux européen…J’ai vraiment le cœur bordelais. Je me souviens encore de la ferveur du stade face à la Juventus en 1985, où l’on avait le potentiel pour aller au bout. J’étais aussi présent le jour de la grave blessure de Daniel Jeandupeux contre Marseille, un moment terrible dont je garde encore le son de sa jambe qui casse. Et bien sûr, comment oublier l’exploit face au Milan AC en 1996, dans un Lescure en fusion ?

On est loin de la situation actuelle des Girondins de Bordeaux

Je reste optimiste. Depuis que je me suis déclaré candidat, j’ai reçu énormément de messages sur le sujet. C’est un traumatisme pour la ville, une blessure ouverte. Les Bordelais sont en attente d’une solution. Le club existe toujours, mais il n’est pas à sa place sur le plan national. Bordeaux mérite mieux.

"La question des Girondins est au cœur de mon projet"

Quelle est la place du FCGB dans la campagne municipale 2026 à Bordeaux ?

La question des Girondins est au cœur de mon projet. C’est un objectif absolu. On doit avancer. La place des Girondins est pour moi au cœur de la campagne municipale à Bordeaux, car cela va au-delà de la question d'un club de foot. Il s'agit d’un enjeu social et éducatif. Le centre de formation doit devenir une structure d’ancrage pour la jeunesse bordelaise, ouverte à tous les enfants, qu’ils deviennent joueurs ou non. Les Girondins doivent être un acteur de cohésion dans la ville. On doit dire à chaque jeune : “Tu fais partie des Girondins de Bordeaux.”

Depuis quand préparez-vous votre candidature et donc le dossier des Girondins de Bordeaux ?

Cela fait près de cinq ans que je le travaille. L’idée des Girondins est venue très tôt. C’est un projet de société à l’intérieur de la communauté que représente Bordeaux. Autour du stade, dans des quartiers comme Les Aubiers, La Jallère, Le Lac ou le Grand Parc, il y a du foncier et une population à reconnecter avec le club. Ce projet va bien au-delà de l’amour du foot.

C’est-à-dire ?

Je parle du centre de formation, mais aussi de la confiance des familles, de l'écusson tatoué sur la peau. Cela va structurer la jeunesse et sa vision positive. Le cœur de ma campagne est que tous les gosses de Bordeaux se disent qu’ils pourront avoir la vie dont ils rêvent, et il y a le club de foot dedans. Parmi les joueurs issus de la formation, certains feront la réputation du club et de la ville. Bordeaux est connu pour le vin et le foot en Europe. C’est un actif incorporel incroyable. La marque Girondins est extraordinaire. Les supporters sont la mémoire du club, c’est fondamental. La section féminine est aussi importante pour moi.

"L'argent ne suffit pas"

Vous avez déclaré avoir déjà trouvé des investisseurs intéressés par le club dans Le Figaro (lire ici). Pouvez-vous en dire plus ?

J’ai échangé dans le cadre de mon travail avec beaucoup d‘investisseurs qui sont attirés par la ville de Bordeaux et les Girondins. J’ai rencontré des investisseurs importants. Mais aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils s’engagent. Il faut une coordination entre la mairie et les acteurs économiques pour sécuriser un cadre sain. Dans le football, l’argent seul ne suffit pas. Il faut du sens, des valeurs et une vision partagée.

Comment comptez-vous concrétiser ce projet si vous êtes élu ?

Tout d'abord, il ne faut pas se tromper sur les investisseurs. La mairie devra sélectionner les bons investisseurs : ceux qui respectent la dimension éducative, sociale et territoriale du club. Je connais bien ces problématiques. En m’inspirant de ce qui a été fait à Lyon, Barcelone, Strasbourg ou au Paris FC comme d’en d’autres clubs, je suis convaincu qu’on peut construire un modèle unique à Bordeaux.

"Nous sommes dans un moment clé. Il faut pour les Girondins de Bordeaux un projet ambitieux très important avec des ressorts économiques différents"

Quel type d’investisseur peut encore venir dans le football, et aux Girondins en particulier ?Le football français traverse une période charnière : la baisse des droits TV et la diminution de la valeur des clubs fragilisent le modèle actuel qui arrive au bout. Désormais, les investisseurs ne cherchent plus seulement la rentabilité financière. La valeur incorporelle, c’est-à-dire le capital humain, l’image, le lien avec le territoire, deviendra déterminante. C’est cette approche élargie du projet sportif qu’il faut proposer pour attirer les bons profils.

"L'approche économique de Gérard Lopez ne fonctionne plus. Par définition, on est déjà dans l’après”

Quel est le pouvoir d’action du maire de Bordeaux, car Gérard Lopez, le propriétaire des Girondins, ne veut pas le céder ?

Je me tourne vers l’avenir. C'est une question technique qui peut se résoudre. Quand vous êtes sur un projet et qu'il y a une dynamique, cela emporte tout. Mais il faut être lucide : le modèle économique de Gérard Lopez ne fonctionne plus. Nous sommes déjà dans “l’après”. Il faudra un projet ambitieux, fondé sur des ressorts économiques différents, capable de fédérer autour d’une vision collective.

Et concernant le stade, loué par les Girondins, et la relation avec Bordeaux Métropole ?

J’aime le stade Atlantique, c’est une belle enceinte, mais sa gestion actuelle est intenable. Avec un loyer de plus d’un million d’euros par an pour un club de National 2, c’est une catastrophe financière pour tout le monde : le club comme la Métropole. Cet équipement doit devenir un atout structurant du projet, autour duquel on reconstruit les bases d’un grand club.

Notre podcast court sur l'actu des Girondins :

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