Girondins4Ever
·22 mai 2025
Philippe Ollier : “Aujourd’hui les Girondins n’ont que ce qu’ils méritent quelque part”

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·22 mai 2025
Sur TV7, l’entraineur de l’US Lège-Cap Ferret, Philippe Ollier, s’est exprimé sur le football de Nouvelle Aquitaine qui semble plus que jamais malade.
« Moi qui suis issu de formation des Girondins de Bordeaux, même si j’ai fait plutôt carrière en Bretagne, et c’est vrai que j’ai vu un autre football et une autre façon de structurer les clubs. Je l’ai dit en revenant en Aquitaine, en devenant joueur mais surtout derrière entraineur – 15 ans entraineur, même si cela fait 30 ans que j’ai commencé à coacher – la problématique je l’ai vue et je l’avais déjà dite, c’est qu’en faisant comme ça on allait dans le mur. Déjà, un, les Girondins, quand on y était en centre de formation, c’était vraiment des joueurs du cru. C’était le très bon point, car les joueurs se tiraient la bourre pour venir en centre de formation. Les Girondins étaient à l’affut de tous les joueurs qui étaient bons dans la région, c’était un très bon point aussi. Depuis qu’il y a eu l’inflation de croire que tout joueur qui arrivait de Paris ou autre allait faire qu’on allait pouvoir les revendre à coûts d’or, ça a été presque une perte même pour les Girondins. Le centre de formation à la fin, comme pour Caen, avait 80% de parisiens, 20% du cru. En fait, ils ont inversé la tendance, et c’était trop tard. Aujourd’hui les Girondins n’ont que ce qu’ils méritent quelque part. Les autres clubs dans la région… La problématique de la région c’est qu’elle n’est pas très foot malgré tout. La structuration des projets et des clubs n’est pas au point pour moi. On n’a pas été dans le move dans ce qui se passe. La restructuration de la fédé, je la trouve très bonne, il fallait le faire. La N3 a un niveau beaucoup plus compliqué, avec des joueurs semi-pros ».
Puis, il en expliqua les raisons, mais aussi les remèdes.
« Aujourd’hui, si les clubs plongent, c’est parce qu’il n’y a pas assez de joueurs de qualités en Aquitaine. Deuxièmement la partie projet sportif n’est pas bien équilibrée et pensée par rapport à comment ça fonctionne aujourd’hui. Et troisièmement, la partie mécénat-partenariats… Je comprends que la conjoncture soit compliquée aujourd’hui, mais il faudrait que les entreprises mettent le moindre euro qu’ils peuvent mettre de côté dans des associations, de grosses associations, qui génèrent des licenciés. Je pense au SAM, Arlac… Et ils ne sont pas au mieux financièrement. J’en ai parlé un peu avec François Grenet, il y a un réel point à faire sur la formation, préformation, école de foot : il faut tout revoir. Aujourd’hui, la région part en vrille, les clubs sont en train de couler. Les jeunes vont de moins en moins jouer au foot, ils vont sur leurs téléphones ou à la plage et à la fête. Aujourd’hui, on n’est pas dans l’élite à Bordeaux, mais plutôt dans le fait de sortir et faire la fête, parce que c’est un plaisir à Bordeaux, c’est sympa… Il y a un manque de compétition et de haut niveau. On est ne train de créer une mauvaise génération, il faut revoir tout ça, et il faut vraiment que la Ligue d’Aquitaine fasse des choses. Je pense que François Grenet peut le faire, mais il faut qu’il soit accompagné par les présidents, et des personnes du milieu. Il y a vraiment quelque chose à faire mais il faut le faire rapidement car le foot est en train de mourir dans la région ».