Pierre Sage : « Ce n’est pas anecdotique » | OneFootball

Le RC Lens a su préserver sa première place en l’emportant 2-0 à Bollaert face à Nice ce dimanche, lors d’un match de la 16e journée de Ligue 1 marqué par les festivités de la Sainte-Barbe. L’entraîneur lensois Pierre Sage revient sur cette nouvelle performance des Sang et Or.

Lensois.com : Pierre Sage, vous serez leaders pendant la trêve, ce n’est pas anecdotique… Quel est votre sentiment ? Ce n’est pas anecdotique parce que c’est quelque chose que l’on défend depuis trois journées. En plus, nos adversaires fonctionnent bien. C’est une belle performance que l’on va essayer de tenir le plus longtemps possible.

En début de saison, vous aviez mis le doigt sur le fait que, par le passé, Lens centrait beaucoup mais ne marquait pas forcément beaucoup sur ces situations. Ce dimanche, vous gagnez sur deux centres de Matthieu Udol pour Odsonne Édouard, et vous aviez déjà brillé dans ce domaine à Nantes. Qu’est-ce qui a changé ? Il y a de la variété et, malgré tout, on a aussi cette alternative de marquer sur un centre. À une époque, c’étaient les coups de pied arrêtés, aujourd’hui ce sont les centres. Ce sont des tendances : plus on aura des tendances que nous maîtriserons, plus nous aurons des solutions dans nos matches. C’est quelque chose de fondamental pour être performant sur la durée. Je suis très content que l’on montre de la variété dans nos manières de marquer. Les joueurs ont des qualités, sont de grands professionnels et sont capables d’exprimer des choses sans que les staffs interviennent. Il y a des opportunités de jeu qu’ils saisissent. On n’a pas fait quelque chose de spécifique avec Matthieu Udol, qui reste sur trois passes décisives en deux matches : c’est juste un bon joueur et il envoie des messages à beaucoup de monde.

Au bout des centres, il y a Odsonne Édouard qui signe un doublé. La présence d’un joueur comme lui vous facilite aussi les choses à la réception des centres ? Sur ce match, oui. Sur les précédents, non, puisqu’il n’avait pas marqué ! Aujourd’hui, il a été très efficace. Le premier but est extraordinaire parce que le centre est très bon, mais la tête est énorme. Je crois qu’on est à 0,6 à l’indice xG. Un autre joueur avec moins de ressources aurait sans doute eu plus de difficultés à convertir cette action. Puis il y a beaucoup d’engagement, beaucoup de hargne et la volonté de marquer. Quand un attaquant est animé par ce genre de choses, il arrive à convertir des demi-situations en buts.

« C’était un beau moment »

Qu’avez-vous dit à vos joueurs, que vous avez réunis après le match ? Je leur ai parlé du match de la semaine prochaine (ndlr : vendredi, en 32es de finale de Coupe de France contre Feignies-Aulnoye) pour leur dire qu’on devait l’aborder avec l’ambition d’aller le plus loin possible dans cette compétition.

Qu’avez-vous pensé de Nice ? Avez-vous eu le sentiment d’affronter un adversaire en crise de confiance ? Pas du tout. Ils ont développé un football assez difficile à canaliser, notamment en première mi-temps. Quand ils ont fait entrer un attaquant plutôt qu’un milieu qui nous faisait dézonner un axial, ça nous a presque aidés à défendre un peu, mais c’est surtout notre dynamique de pressing qui a complètement changé. Le visage de l’équipe a changé, mais je ne suis pas du tout inquiet pour Nice.

Entre la victoire et les festivités de la Sainte-Barbe, est-ce votre plus belle soirée au RC Lens ? Je ne sais pas, c’est une vraie question. On n’a pas la réponse. C’était un beau moment, mais je pense que le derby est un autre moment, avec une rivalité entre deux villes, et on avait senti une émotion particulière ce jour-là. La Sainte-Barbe, c’est quelque chose de vraiment important pour les gens de la région, et on l’a ressenti. On a eu beaucoup de respect dans notre préparation et la volonté d’honorer ces gens. On était très contents de les voir défiler avec la Sainte-Barbe avant la rencontre (ndlr : l’association des Gueules Noires de Liévin a fait le tour du terrain avec une statue de la Sainte-Barbe). C’était un beau moment. C’était important pour nous de nous associer aux valeurs qui ont animé ces gens pendant tant d’années. On ressent une atmosphère presque d’ordre social : on sait que beaucoup de gens ont été marqués par ce qu’ont vécu leurs ancêtres. Je pense qu’ils sont très heureux d’avoir une pensée pour eux et de pouvoir mener une action de cet ordre, en plus dans un cadre de victoire.

Propos recueillis par Christophe Schaad au stade Bollaert-Delelis