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·15 septembre 2025
PSG, sélections et l’équilibre fragile, Luis Campos s’exprime

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·15 septembre 2025
Invité de Rothen s’enflamme sur RMC Sport, Luis Campos, conseiller sportif du Paris Saint-Germain, a expliqué la philosophie du club concernant la gestion physique des joueurs. Entre un effectif volontairement limité, des internationaux très sollicités et la nécessité de travailler main dans la main avec la Fédération Française de Football, le Portugais trace une ligne délicate.
« On a pensé tous ensemble au mercato. Les joueurs me disent toujours qu’ils préférent jouer trois fois par semaine que deux fois. C’est à nous, au staff technique et médical, de trouver des solutions pour que les joueurs soient capables de le faire. Aujourd’hui, le PSG a une connexion tellement bonne entre les différents départements qui travaillent à Poissy, avec la décision finale du coach, c’est de comprendre la charge de travail et la récupération.
L’équipe médicale est plus complexe aujourd’hui, la prévention, la charge, la récupération, la nutrition. On a des données qu’on n’avait pas avant. L’évolution du football moderne exige plus de matchs. On a fait 65 matchs la saison dernière, plus les sélections, presque sans blessure. Parce qu’on a fait un travail extraordinaire dans la relation à la charge à donner aux joueurs et la récupération. On est très modernes à ce niveau-là. Après, il y a un moment, les joueurs vont en sélection. Quand c’est le cas, nous sommes très contents au PSG, c’est un signe qu’on travaille bien si on a beaucoup d’internationaux.
L’Equipe de France et la communication On a un énorme respect pour la FFF, Didier Deschamps et son staff. Quand on envoie un joueur en sélection, on doit avoir beaucoup de communication pour la charge de travail, la récupération. On a des datas qui nous permettent de savoir que les joueurs ont différentes vitesses de récupération. Vitinha récupère plus vite que d’autres. C’est bien pour tout le monde si on communique plus.
Je sais que l’UEFA est en train de régler ça, parce que ce n’est pas un problème qui s’est passé qu’en France. C’est une évolution. Dembélé a donné des signes de fatigue et on l’a communiqué à la FFF. Dans le futur, on doit plus communiquer pour le bien des joueurs et du football. Si on a plus de discussions sur la récupération, la fatigue ou la charge de travail, c’est plus facile pour tout le monde de prendre des décisons. Si on partage les informations, tout le monde y gagnera, le PSG, le joueur et la FFF. C’est très important. »
Derrière son ton mesuré, Luis Campos dessine une bataille politique que le PSG ne peut ignorer. Avec un groupe réduit, pensé pour favoriser la compétitivité et limiter les frustrations, le club s’expose inévitablement aux risques d’usure. Et dans un calendrier où ses cadres enchaînent Ligue 1, Ligue des champions et sélections, Paris ne peut pas prétendre passer deux saisons sans blessure majeure. Campos le sait : la clé réside dans l’optimisation interne — data, suivi médical, prévention, nutrition — mais aussi dans la capacité à dialoguer avec la FFF. Le conseiller sportif insiste ainsi sur la communication autour des charges de travail, citant Vitinha (24 ans) comme joueur à récupération rapide, ou encore Dembélé (27 ans), dont la fatigue avait été signalée.
Pour le PSG, il ne s’agit pas de s’opposer à l’équipe de France, mais de bâtir un rapport d’égal à égal où chacun protège ses intérêts. Campos joue donc une carte fine : apparaître en partenaire loyal tout en rappelant que, sans concertation, c’est la compétitivité parisienne qui risque d’être sacrifiée, mais aussi celle des Bleus (et des autres sélections nationales).Ce discours, préparé, sur une radio de grande écoute, est un exercice de communication dont Campos est friand. Dembélé s’est blessé, le joueur peut aussi alerter sur sa propre fatigue.
Tout n’est pas blanc ou noir, tout n’est pas la faute de la FFF et Didier Deschamps et peut-être que le premier pas vers une communication réussie avec la FFF serait de tout mettre en œuvre pour de la transparence. Les blessures sont légion dans le football, il ne faut pas accuser la terre entière quand ça arrive.