Quand Mourinho s'incline devant le génie discret de Guardiola | OneFootball

José Mourinho, désormais à la tête de Fenerbahçe, n’a pas hésité à saluer l’adaptabilité de Pep Guardiola dans sa gestion des gardiens depuis son arrivée à Manchester City en 2016, comme le rapporte City Xtra. L’ancien manager de Manchester United — qui avait lancé son aventure à Old Trafford le même été où Guardiola débutait de l’autre côté de Manchester — met en avant la capacité du technicien catalan à ajuster ses principes en fonction de son effectif, particulièrement à un poste clé.

Mourinho souligne que le choix de Guardiola d’écarter Joe Hart, figure emblématique et alors meilleur gardien anglais, afin d’installer Claudio Bravo puis, face aux difficultés de ce dernier, d’aller chercher Ederson, reflète une flexibilité rare chez les entraîneurs d’élite. « Si tu t’obstines avec ton idée jusqu’au bout, tu es stupide. Les entraîneurs doivent adapter leurs idées à ce qu’ils ont », a confié Mourinho dans un entretien à Canal 11, relayé par Mail Sport.

Sous la gestion de Guardiola, le poste de gardien a pris une dimension stratégique essentielle dans la construction du jeu mancunien. Le Catalan souhaitait dès son arrivée disposer d’un portier doté d’une vraie aisance au pied pour relancer proprement sous pression. Malgré l’attachement des supporters et du vestiaire à Joe Hart, Guardiola a imposé sa vision. Le recrutement de Bravo, puis rapidement celui d’Ederson, a permis d’installer un modèle où le gardien est le premier constructeur, une évolution qui a fortement contribué à la domination de City en Premier League, matérialisée par six titres en neuf ans et un triplé historique lors de la saison 2022-2023.

Mourinho, dont la rivalité avec Guardiola remonte à leurs années de confrontations en Espagne, n’hésite donc pas à reconnaître le pragmatisme de son ancien adversaire. « Jouer depuis derrière avec un gardien “en bois”, c’est compliqué. Je me souviens que Guardiola avait Hart – le meilleur gardien anglais – mais il voulait Claudio Bravo, puis ça n’a pas suffi. Alors il a signé Ederson », résume-t-il. Par ces choix forts et la gestion sans concession des situations, Guardiola a imprimé sa marque sur le club, asseyant son autorité et affirmant l’importance du gardien dans sa philosophie.

Au-delà de la question du poste, Mourinho insiste sur le fait que la capacité d’évoluer selon les ressources à disposition distingue les très grands manageurs. Entre enjeux tactiques et psychologie de groupe, la « flexibilité intelligente » illustrée par Guardiola à City constitue, aux yeux du Portugais, l’un des secrets de la réussite durable au plus haut niveau.

Photo by Francois Nel/Getty Images