Raphaël Varane (ex-RC Lens) : « Je ne pouvais pas annoncer que j’avais un seul genou » | OneFootball

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·16 octobre 2024

Raphaël Varane (ex-RC Lens) : « Je ne pouvais pas annoncer que j’avais un seul genou »

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Quelques jours après avoir annoncé sa retraite précoce, à l’âge de 31 ans, Raphaël Varane a accordé un très long entretien à nos confrères de l’Equipe. L’occasion pour le défenseur central formé au RC Lens de justifier son choix et de se prêter à certaines confidences sur sa carrière. Morceaux choisis.

La blessure à l’origine de sa fin de carrière

« Quand je me suis blessé, le 11 juillet, j’ai su tout de suite que c’était fini. J’étais sûr de moi, parce que j’avais tout anticipé. C’est une entorse du genou gauche, sur une action vraiment anodine. En voyant les images, on se demande comment je me blesse, il n’y a pas de contact, pas de torsion. J’en avais pour plusieurs semaines, ce n’était pas si grave, mais que cela soit le genou gauche était un signe fort, pour moi, parce que le genou gauche compense le genou droit depuis 2013. C’est par lui que j’ai trouvé un équilibre dans le déséquilibre. Alors, si mon genou gauche me dit qu’il en a marre, il faut que je l’écoute. »


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Plus de dix ans de souffrance

« Depuis l’âge de 20 ans, j’ai joué avec une épée de Damoclès au-dessus de mon genou droit. Gérer la pression, connaître mon corps, savoir quand pousser la machine, je maîtrise parfaitement. Mais sur les trois dernières années, je ne me suis blessé qu’à gauche. Le genou droit était devenu solide, mais moins mobile, et le genou gauche faisait tout, pour la puissance, les démarrages, les impulsions (…) Quand je me suis blessé au ménisque externe du genou droit, en 2013, l’équilibre a basculé, le genou s’est un peu déformé pour me permettre de m’adapter à la compétition. J’ai travaillé avec les kinés, sur des postures, des semelles, j’ai poussé à l’extrême la connaissance de mon corps (…) Si j’avais arrêté avant, j’aurais eu des regrets. Là, je sais que je ne pouvais pas aller plus loin et que je peux être fier de tout ça. »

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Anthony Dibon/Icon Sport

À trois jours d’une finale de la Coupe du monde, j’étais sur les rotules, je me vidais, et la veille, j’étais encore amorphe et fiévreux.

Une nécessite de cacher la réalité

« Dire que je devais compenser m’aurait placé en position de faiblesse, alors que quand je rentrais sur le terrain, j’avais envie de démonter tout le monde. Psychologiquement, en entrant dans l’arène, je ne pouvais pas annoncer aux autres, ou à moi-même, que j’avais un seul genou. En fait, si on ne regarde que le genou, on peut s’inquiéter à tout moment. Mais pas quand on regardait l’équilibre général que j’avais atteint. Ce genou, c’est un aspect de ma carrière, mais ce n’est pas toute ma carrière. Je savais que je pouvais me blesser, me casser le genou, avoir une commotion, mais on vit tous avec le risque. On ne met pas nos vies en jeu comme des gladiateurs, mais on joue notre intégrité physique, et ça fait partie de qui on est (…) Avec deux jambes, cela aurait été quelque chose (rires). Je prends tout ça avec légèreté, mais c’est aussi parce que j’ai eu ce problème que j’ai maîtrisé mon art. »

La finale de la Coupe du Monde 2022

« Vers la fin de la compétition, alors que j’ai manqué le début, je tombe malade, avec ce virus puissant. On ne saura jamais ce que c’est. Après la demi-finale, cela a empiré. À trois jours d’une finale de la Coupe du monde, j’étais sur les rotules, je me vidais, et la veille, j’étais encore amorphe et fiévreux. Mais dans ma tête, je me disais : « Je ne vais pas rater une finale de Coupe du monde parce que j’ai un rhume. » J’ai tout donné, mais je n’ai pas eu la force avant le match de motiver les troupes, je n’ai pas eu la force à la mi-temps de pousser tout le monde, j’ai trouvé l’énergie pour jouer, mais j’aurais voulu donner beaucoup plus. J’aurais voulu pouvoir créer le sentiment qu’on a eu avant la finale de la Coupe du monde 2018. On l’a vu, sur le match, on n’était pas prêts à se transcender. Pendant quatre-vingts minutes, on était complètement à côté de nos pompes. Donc j’ai ce regret, même si j’ai tout donné. »

Crédits photo : Sergio Ruiz / Pressinphoto / Icon Sport

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