RC Lens : « Le franchise player, c’est lui », où en est Florian Thauvin ? | OneFootball

Tout juste arrivé, déjà décisif. Lors de la victoire 2-1 des hommes de Pierre Sage face au RB Leipzig, Florian Thauvin a effectué ses débuts sous le maillot du RC Lens et délivré sa première passe décisive. Mais quatre ans après son départ de la France, où en est l’international français ? Réponse.

Un retour en Europe compliqué pour Florian Thauvin

Quatre ans après avoir quitté l’OM, Florian Thauvin est de retour en Ligue 1. Après une aventure ratée au Mexique, du côté des Tigres, avec 38 matchs disputés pour 8 buts et 5 passes décisives en deux saisons, le Français avait tenté de rebondir en Italie. Une arrivée en janvier 2023 qui n’a pas échappé à Gilbert Simonutti, Franco-Italien, suiveur de Lens et de l’Udinese depuis 1980 grâce à sa double culture, même si les premiers mois au club furent particulièrement compliqués.

« Il est arrivé en Italie avec une condition physique très précaire après son passage au Mexique et quelques mois d’inactivité sur la fin. Techniquement, on sentait un joueur avec des qualités et un véritable potentiel, mais il n’était pas en capacité de venir en aide au club. C’était un défi pour les deux parties : lui voulait se relancer en Europe et le club avait fait le pari de retrouver le Thauvin d’avant. »

Florian Thauvin a dû se réinventer pour retrouver sa flamme

Mais cette saison, Flo Thauv’ a retrouvé son meilleur niveau, avec 9 buts et 5 passes décisives en 26 matchs avec l’Udinese : « Ça a été une montée en puissance régulière. La deuxième saison a été très compliquée pour l’Udinese avec un maintien obtenu a la dernière journée mais Thauvin, plus en jambes, a pu prendre le leadership technique. Avec l’arrivée de Kosta Runjaic (coach de l’Udinese, ndlr) l’été dernier, il est aussi devenu un joueur écouté dans le vestiaire et a pris ses responsabilités avec le capitanat, le numéro 10 – celui de Zico et Di Natale (légendes de l’Udinese, ndlr) – et un rôle de leader absolu. Le franchise player 2024-2025, c’est lui », affirme Gilbert Simonutti.

Repositionné dans l’axe, principalement pour des raisons tactiques et, dans une moindre mesure, à cause de sa condition physique, l’international français a montré une polyvalence inédite qui lui a permis de se réinventer : « Cette saison, Runjaic l’a essayé comme ailier ou derrière deux attaquants lors de rencontres où l’Udinese était supérieure à son adversaire. C’est un coach qui aime le foot offensif. En contrepartie, il a aussi évolué comme faux 9 par moments. Même si l’on parle dans l’ensemble de seulement 5 ou 6 matches sur 25.

Le reste du temps, il a joué deuxième attaquant. Ce poste lui correspond très bien car il a moins besoin de défendre et le met dans un rôle de plaque tournante du jeu de l’équipe. Ce nouveau positionnement lui permet d’avoir une seconde carrière à très haut niveau. C’est une évolution presque naturelle en fonction de l’âge, des qualités et des limites du joueur. C’est aussi un signe de maturité et d’intelligence footballistique. Il a su se réinventer et l’Udinese l’a beaucoup aidé dans cette adaptation. »

Un profil parfait pour le RC Lens ?

Nouveau joueur du RC Lens jusqu’en 2028, le Franco-Italien n’a aucun doute, Florian Thauvin n’aura pas de mal à s’adapter au style de Pierre Sage, même s’il devrait sans doute se cantonner à un rôle axial : « Son poste de prédilection est celui de neuf et demi. Il s’adaptera aux demandes de Pierre Sage et le coach fera tout pour le mettre dans les meilleures conditions pour qu’il réussisse. Il peut très bien évoluer milieu offensif droit dans un 3-4-2-1, le positionnement du piston droit et les mouvements des deux autres offensifs devraient lui permettre de limiter ses courses défensives et de se retrouver très facilement dans le cœur du jeu en phase offensive », décrypte-t-il.

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Le voir évoluer dans d’autres rôles n’est donc pas à exclure. Il faudra gérer les faits de jeu pour que tout le monde soit dans les meilleures dispositions : « Une position de milieu offensif derrière deux attaquants se fera mais uniquement par moments en fonction du score ou de l’adversaire. Ça sera plus difficile de voir cela tout au long de la saison, sauf si les autres offensifs seront en capacité de produire les efforts défensifs nécessaires. C’est la même chose s’il été amené à être ailier avec une défense à quatre. Il serait mieux positionné dans le rôle axial en 4-2-3-1. Mais cela n’est pas impossible qu’il joue sur un côté sur des bouts de matches si besoin », déclare-t-il.

Le joueur de 32 ans a donc tout pour devenir le nouveau chef d’orchestre des Sang et Or : « Thauvin a prouvé à Udine qu’il pouvait être le franchise player d’une équipe. Il sera le leader technique du club et un joueur très écouté dans le vestiaire. Son statut de champion du monde aura un impact sur les jeunes. S’il a réussi à s’imposer dans le leadership dans un club étranger avec les problèmes de la langue et un statut qu’il a fallu prouver, il n’aura aucune difficulté à s’imposer dans un club français, qui plus est à Lens où il recevra beaucoup d’amour des supporters, avec un coach semblable à Runjaic dans la philosophie et la gestion des joueurs. »

Un bon deal pour les deux parties ?

Pour faire venir le champion du monde 2018, le RC Lens a déboursé 6 millions d’euros auprès de l’Udinese, une somme plutôt cohérente pour Simonutti : « Thauvin était libre au 30 juin et le club a activé la saison supplémentaire avec son accord. J’ai des doutes sur certains dires qui parlent d’une négociation depuis des semaines. L’Udinese a été prise au dépourvu mais n’a pas souhaité se mettre contre le joueur. Six millions, ça me paraît un juste prix pour un joueur qui sort d’une très belle saison avec d’excellentes statistiques. »

Mais pour que le mariage soit parfait, le staff médical du club artésien devra surveiller particulièrement l’état physique du joueur : « Les blessures sont un paramètre à prendre en compte. Il a fini blessé les deux saisons pleines à Udine où il n’a jamais réussi à jouer plus de 2 000 minutes en cumulé. Sage devra bien le gérer tout au long de la saison en sachant qu’il est un peu fragile physiquement, avec deux blessures musculaires et une fasciite plantaire à Udine et quelques petits coups de moins bien sur une ou deux semaines. »

S’il a manqué 19 rencontres en deux ans et demi, l’âge du joueur n’est pas à négliger et il ne faut surtout pas s’inquiéter : « Après on parle d’un joueur de 32 ans, donc rien d’anormal dans l’ensemble. Il revient de sa longue absence suite à son problème plantaire mais le Thauvin qu’on a vu jusqu’à fin mars sur le dernier exercice était un joueur en pleine forme et totalement épanoui. Rien ne devrait l’empêcher de retrouver ce niveau dans quelques semaines », conclut-il. Prochaine grosse étape pour l’attaquant : le premier match de championnat, la semaine prochaine, face à l’OL, le samedi 16 août à 17 heures.

Quentin PROVOST, avec Enzo PAILOT

Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport