RC Lens : « Le plus dur était sur le plan humain » pour Will Still | OneFootball

Samedi soir, Will Still va clore sa toute première saison à la tête du RC Lens face à Monaco. Une première année qui n’aura pas été de tout repos pour le successeur de Franck Haise. Au-delà du lourd héritage laissé par ce dernier, il a surtout fallu gérer les soubresauts d’une saison qui aurait pu fragiliser son vestiaire. Explications.

Le vestiaire du RC Lens perturbé

A l’occasion d’une interview fleuve accordée au Winamax FC, Will Still s’est confié sur la manière avec laquelle il a dû gérer son groupe cette saison. Et s’il affirme avoir été très bien accueilli par un groupe heureux de se confronter à de nouvelles méthodes, il y a bien eu un revers à la médaille. Avec les départs successifs au fil de la saison, certains cadres ont pu commencer à se poser quelques questions, d’autant plus que le cycle de réussite a commencé à prendre fin.

« Le plus dur était sur le plan humain. On parle du passé, des mecs qui sont dans le vestiaire depuis longtemps. Si on pense à des gars comme Adrien (Thomasson), Jo (Jonathan Gradit), Flo (Florian Sotoca), Ruben (Aguilar), Wesley Saïd, ils ont passé cinq ans de leur vie à partager leur quotidien avec ces mecs. Ils ont construit une relation humaine et ils ont été blindés de succès, rappelle Will Still. Tout ce qu’ils ont fait était positif. Ils ont construit un groupe uni et fort sur la durée. »

Juma Bah, un cas typique

Or, « du jour au lendemain, il n’y a plus ça », constate Will Still. « Il faut retrouver de nouveaux repères, de nouvelles relations humaines. C’était dur pour eux d’accepter que leur pote était parti. C’était un, deux, trois, quatre et puis cinq. Très vite, il n’y a plus rien de similaire au quotidien. C’est ça qui était difficile. Ils sont passés d’un extrême à un autre, en devant intégrer de nouveaux mecs, certains qui ne parlent pas français ou qui ont une autre culture que celle qui est présente dans le vestiaire. Et il faut continuer à gagner des matches. »

Daniel Derajinski/Icon Sport

Et pour illustrer sa réflexion, Will Still s’est appuyé sur un exemple précis. « Quand on a pris Juma Bah, les joueurs savent bien que ce n’est ni la personne ni le même joueur que Kevin Danso ou Abdukodir Khusanov. Tu sens directement qu’ils se posent des questions et ils viennent te poser des questions. La réponse, pour le bien-être du club sur le long terme, la survie du RC Lens, est de dire que c’est un processus par lequel on doit passer pour être compétitif sur le long terme. C’est la conversation honnête qu’on a aussi eue avec les dirigeants.«

Dans ce contexte, le RC Lens est tout de même en course pour terminer huitième et potentiellement récupérer une place qualificative pour la Coupe d’Europe en cas de chute de l’Olympique Lyonnais. Une véritable performance au regard de la situation décrite par Will Still.

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport