RC Lens : quel mercato pour redimensionner le projet ? | OneFootball

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·17 juin 2024

RC Lens : quel mercato pour redimensionner le projet ?

Image de l'article :RC Lens : quel mercato pour redimensionner le projet ?

Dans une situation économique l’obligeant à vendre pour 111 millions d’euros, le RC Lens sera forcé laisser partir certains cadres et offrir un bon de sortie à certaines valeurs marchandes durant ce mercato estival. Le board lensois devra avoir des idées et redoubler d’ingéniosité pour redimensionner son projet sous Will Still, le nouvel entraîneur. Voici celles du 11Lensois, secteur par secteur.

Une situation limitante mais claire

Avant toute manœuvre sur le mercato, force est de délimiter le champ des possibles par les contraintes financières et tactiques. Sur le plan pécuniaire, la situation du RC Lens est connue : il faudra se délester des gros poids du vestiaire, faire l’impasse sur l’apport sportif des joueurs valorisés et recruter malin. Tactiquement, l’arrivée de Will Still ne va pas tout chambouler. Son projet de jeu est, dans la globalité, similaire à celui Franck Haise, exception faite de quelques aspects micro-tactiques.


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Grande question : dans quel dispositif évoluera le RCL sous le technicien anglo-belge ? Adepte d’une défense à quatre à Reims, il a aussi utilisé une défense à trois à plusieurs reprises. L’effectif lensois étant bien plus adapté à ce schéma, Will Still pourrait reconduire le 3-4-2-1. Le11Lensois a fait le choix de partir de ce postulat, tout en sélectionnant des profils capables d’évoluer dans un 4-3-3 ou un 4-2-3-1.

Un départ de Brice Samba qui chamboule tout ?

Alors que l’on aurait pu se diriger vers un nouvel été sans histoire au poste de gardien de but, la nécessité de ventes du RC Lens a rebattu les cartes. Ainsi, Brice Samba n’est plus intransférable et des intérêts venus d’Angleterre, de Marseille ou encore d’Arabie saoudite pourraient faire flancher le board lensois contre une quinzaine de millions d’euros. Ce dernier a anticipé avec l’arrivée – toujours pas officialisée – d’Hervé Koffi en provenance de Charleroi, mais la manœuvre était davantage dans un but de pallier la retraite de Jean-Louis Leca. Le Racing doit donc se mettre en quête d’un numéro un bis, à mettre en concurrence avec l’ancien Lillois. Yannick Pandor devrait lui assurer le statut de numéro trois.

YVON MVOGO, LORIENT (34 matches, 66 buts encaissés)

Yvon Mvogo pourrait remplir toutes les cases. Malgré le statut de pire défense de Ligue 1 pour Lorient, le portier suisse a rempli sa mission et a surtout été abandonné par sa défense. Toujours aussi solide malgré sa grave blessure au genou fin 2022, l’ancien du PSV représente, à 30 ans, la garantie d’être au niveau en Ligue 1 avec un profil complet, tout en étant très peu onéreux avec sa fin de contrat dans un an et la relégation des Merlus.

PAUL NARDI, LA GANTOISE (15 matches, 16 buts encaissés)

Parti de France et de Lorient il y a deux ans, justement quand Yvon Mvogo débarquait en Bretagne, Paul Nardi s’est fait un petit nom en Belgique. Titulaire et performant en début de saison, l’ancien Merlu s’est fracturé la jambe en octobre. Revenu en fin de saison, le gardien de 30 ans est en fin de contrat et n’émarge pas à des hauteurs insoupçonnées. De quoi représenter un risque minimal pour le RC Lens en cas de recrutement, y compris malgré sa situation médicale. Il faudrait en revanche davantage s’attendre à un numéro deux.

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MORY DIAW, CLERMONT (30 matches, 54 buts encaissés)

Autre valeur sûre de Ligue 1 reléguée cette saison, Mory Diaw intéresse des écuries de l’élite. Le RC Lens suit d’ailleurs le dossier de près. Et pour cause, le portier sénégalais représente une réelle opportunité sur le marché de par la relégation de Clermont. À bientôt 31 ans, l’ancien du PSG ne voudra pas s’éterniser en Ligue 2. Et malgré sa fâcheuse tendance à être auteur d’erreurs à répétition, il pourrait clairement prétendre à une place de numéro un en concurrence avec Hervé Koffi.

Autre piste : Arnau Tenas (PSG, prêt)

Une charnière centrale à remodeler

Kevin Danso étant sur le départ, Facundo Medina figurant parmi les fortes valeurs marchandes de l’effectif et Jonathan Gradit n’étant pas exclu d’un départ à Nice, où il serait suivi par Franck Haise, l’arrière-garde lensoise pourrait totalement changer de visage. Carlos Teran est suivi de près, Sidi Bané devrait bientôt être officialisé et Abdukodir Khusanov va s’inscrire dans la durée en Artois, mais les probables départs de Massadio Haïdara et Julien Le Cardinal forcent à se mettre en quête de plusieurs profils défensifs. Chez les pistons, si Deiver Machado et Przemyslaw Frankowski ne sont pas à l’abri en cas de bonne offre, ils devraient tous deux rester. La profondeur de banc est assurée par Jhoanner Chavez et Ruben Aguilar.

MONTASSAR TALBI, LORIENT (25 matches, 0 but, 0 passe décisive)

Sur les tablettes lensoises depuis de longs mois et déjà proposé par Le11Lensois il y a un an, Montassar Talbi demeure une piste intéressante pour le RC Lens. Le défenseur de 26 ans est toujours la tour de contrôle lorientaise et a tout du remplaçant naturel de Kevin Danso. Profil moderne, le Tunisien est également capable d’évoluer dans une défense à quatre. Contrairement à l’été passé, il devrait être bien moins coûteux : il sort d’une saison moins aboutie – aussi à cause du contexte collectif- et ponctuée par une relégation en Ligue 2, et il est à un an de la fin de son contrat.

RICARDO RODRIGUEZ, TORINO (37 matches, 1 but, 2 passes décisives)

Nom bien connu du football italien, Ricardo Rodriguez pourrait partir à la découverte d’un cinquième pays dans sa carrière après la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas et donc l’Italie. Le capitaine du Torino est en fin de contrat cet été et devrait régler la question de son avenir après l’Euro, où il est actuellement avec la sélection suissesse. Polyvalent, capable d’évoluer dans l’axe de la défense et en tant que latéral ou même piston gauche, le défenseur de 31 ans serait le remplaçant de Facundo Medina avec un profil très similaire dans tous les facteurs de performance. Mais avec un potentiel moindre, à 31 ans, cause du redimensionnement du projet lensois.

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MOUSSA DIARRA, TOULOUSE (31 matches, 1 but, 2 passes décisives)

Bien moins réputé que les deux noms précédents, Moussa Diarra est la carte maligne de ce secteur pour venir y faire le nombre. S’il est difficile de l’imaginer titulaire dès son arrivée, le Franco-Malien de 23 ans possède une certaine marge de progression et se retrouve dans une situation intéressante pour le RC Lens. Le Toulousain est en fin de contrat, ne devrait pas être le dossier le plus concurrentiel de l’été et présente l’avantage de pouvoir évoluer aussi bien dans l’axe que sur le côté gauche. Une véritable variable d’ajustement très abordable et encore jeune n’est jamais de refus, surtout pour le RCL de 2024.

Autres pistes : Logan Costa (Toulouse), Lilian Brassier (Brest), Merveille Bokadi (Standard de Liège, fin de contrat), Cédric Kipré (West Bromwich, fin de contrat), Jairo Riedewald (Crystal Palace, fin de contrat)

L’entrejeu, le grand chantier de l’été

Au milieu, l’équation est simple : personne n’est intransférable. Aussi bien pour des questions de valeur marchande intéressante (Neil El Aynaoui, Andy Diouf), de salaire quelque peu handicapant (Nampalys Mendy) que de niveau de performances en-deçà des attentes (Salis Abdul Samed, Stijn Spierings). Ainsi, tous les profils sont recherchés. Et avec la multitude de possibilités, autant chercher à recruter à moindre prix.

LEONARDO LOPES, CERCLE BRUGES (34 matches, 2 buts, 3 passes décisives)

Dans ce secteur, Leonardo Lopes a tout du coup parfait. Révélé au Cercle Bruges sous les ordres du très moderne Miron Muslic, le milieu de poche (1,68m) est libre de tout contrat au 30 juin prochain. S’il attise déjà certaines convoitises, notamment en Allemagne, le Portugais de 25 ans pourrait devenir l’homme à tout faire du RC Lens. Doté d’une activité impressionnante dans l’entrejeu et d’un profil ultra-complet, l’ancien de Hull City est aussi bien à l’aise dans un système à quatre défenseurs qu’à trois, comme il l’a montré cette saison en étant titulaire indiscutable chez l’une des belles surprises de Belgique.

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PAPE GUEYE, MARSEILLE (15 matches, 1 but, 0 passe décisive)

Revenu de sa suspension causée par des manquements juridiques lors de son transfert à l’OM, Pape Gueye, en fin de contrat, ne rempilera pas sur la Canebière. L’occasion pour un club du standing du RC Lens de sauter sur l’opportunité d’un joueur libre de tout contrat, de retour à un bon niveau à la fin de l’hiver et qui pourrait profiter d’une saison “normale” pour pleinement se relancer et enfin confirmer tout son potentiel, à 25 ans. Milieu à vocation défensive capable d’apporter par ses projections, l’international sénégalais (17 sélections) a les caractéristiques pour convenir à Will Still.

IBRAHIMA SISSOKO, STRASBOURG (31 matches, 0 but, 3 passes décisives)

Autre joueur en fin de contrat, et autre joueur bien connu de la Ligue 1. À 26 ans, Ibrahima Sissoko n’est plus le jeune espoir convenant au projet BlueCo, adeptes du développement de jeunes joueurs à fort potentiel. Pas reconduit par Strasbourg, le Malien devrait intéresser la Ligue 1. D’un Racing à l’autre, il pourrait être la touche plus défensive que les deux profils précédemment présentés et devenir le remplaçant attitré de Salis Abdul Samed.

Autres pistes : Samuel Moutoussamy (Nantes, fin de contrat), Mady Camara (Olympiakos, fin de contrat), Dmytro Kryskiv (Shakhtar Donetsk, fin de contrat), Yassine Kechta (Le Havre), Habib Keita (Clermont), Aimen Moueffek (Saint-Étienne, fin de contrat), Renato Tapia (Celta de Vigo, fin de contrat), Jean-Philippe Gbamin (Dunkerque, fin de contrat), Thom Haye (Heerenveen, fin de contrat), Gaius Makouta (Boavista, fin de contrat)

Un manque de créativité à combler

Ce fut la grande lacune du RC Lens 2022/2023. Quand Franck Haise soulignait le manque de talent de son effectif, il mettait surtout la focale sur l’absence de créativité. David Pereira da Costa ou Neil El Aynaoui ne suffisaient pas tous les week-ends, et ce sera donc logiquement un grand combat de la cellule lensoise. En quête de numéro 10 de demi-espaces, capables d’évoluer dans le 3-4-2-1, il faudra se montrer créatif pour trouver un profil qui l’est sans faire exploser les comptes, alors que des seconds couteaux comme Angelo Fulgini, Adrien Thomasson ou Morgan Guilavogui sont sur le départ et que le moment semble opportun pour trouver une place à Ayanda Sishuba voire Rémy Labeau-Lascary.

RAFIK GUITANE, ESTORIL PRAIA (41 matches, 5 buts, 3 passes décisives)

Dans les petits papiers du RC Lens depuis de nombreuses semaines, Rafik Guitane ressemble au coup idéal. Parti au Portugal pour lancer une carrière qui peinait à décoller en France, le milieu offensif franco-algérien a pleinement réussi son pari jusqu’à intéresser les cadors portugais. À 25 ans, il est prêt à revenir au plus haut niveau en France et un transfert ne dépassera pas la dizaine de millions d’euros. Joueur de demi-espace droit par excellence, très fin techniquement, dévastateur dans le un-contre-un et doté d’une excellente vision de jeu et d’une qualité de passe – notamment face à un bloc bas – remarquable, la palette technique du gaucher semble parfaitement convenir aux manquements lensois.

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AMINE BASSI, HOUSTON (19 matches, 2 buts, 4 passes décisives)

Méconnu en France, Amine Bassi s’est fait un nom outre-Atlantique après quelques années à Nancy (2015-2021) et Metz (2021-2023). Arrivé à Houston en janvier 2023, le milieu offensif de 26 ans a explosé au cours des dix-huit derniers mois. Formidable créateur, notamment par la passe, le Franco-Marocain pourrait être tenté par un retour dans l’Hexagone après avoir enfin démontré tout son potentiel. Milieu offensif capable d’évoluer à droite et à gauche, il est en plus en fin de contrat en décembre 2024 – Houston disposerait d’une option de prolongation de deux ans d’après Transfermarkt.

JULIEN PONCEAU, LORIENT (33 matches, 3 buts, 2 passes décisives)

Décidément, il semble y avoir à Lorient de la qualité qui pourrait intéresser le RC Lens. En bon vautour, le board artésien pourrait être inspiré de piocher chez des Merlus relégués pour s’attacher les services de Julien Ponceau. Capable d’évoluer en qualité de numéro 8 offensif ou de numéro 10, il s’est montré à la hauteur qu’importe le système utilisé par Régis Le Bris en Bretagne. Son profil complet offre une multitude de possibilités, lui qui possède une qualité de passe et une vision de jeu au-dessus de la moyenne, le tout couplé à un volume de jeu et un jeu sans ballon qui en font un joueur presque total. À 23 ans et en fin de contrat dans un an, il représente en plus une potentielle plus-value attractive.

Autres pistes : Alexis Claude-Maurice (Nice, fin de contrat), Muhammed Cham (Clermont), Gauthier Hein (Auxerre)

Wahi, un échec à effacer

Dossier brûlant du dernier mercato estival, le cas du numéro 9 a débouché sur un échec portant l’empreinte d’Elye Wahi. Recruté pour une trentaine de millions, l’ancien Montpelliérain est déjà poussé vers la sortie et sa cote presque intacte devrait permettre de récupérer l’essentiel de la mise. Une somme qu’il faudra réinvestir intelligemment pour un poste où la seule folie – à savoir un transfert entre dix et vingt millions d’euros – semble envisageable. Dans la rotation, Wesley Saïd semble être le joker idéal, tandis qu’Adam Buksa représente une petite valeur marchande intéressante à la revente.

KEVIN DENKEY, CERCLE BRUGES (39 matches, 28 buts, 2 passes décisives)

Avec lui, ça ne pourrait être que partie remise. Sur les tablettes lensoises depuis l’été dernier, Kévin Denkey a poursuivi son explosion en Belgique. À tel point qu’il s’est imposé comme le meilleur buteur de Pro League – et de loin – avec 27 buts en championnat. Avant-centre puissant, clinique et percutant, l’ancien Nîmois pourrait revenir en France avec la capacité de devenir immédiatement l’un des meilleurs buteurs de Ligue 1, à 23 ans. Problème : si le prix n’est pas exorbitant (aux alentours de quinze millions d’euros), la concurrence, notamment venue de Premier League, est elle féroce.

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SIMON BANZA, BRAGA (41 matches, 23 buts, 5 passes décisives)

Et si le RC Lens renouait l’idylle avec Simon Banza. L’ancien Lensois, définitivement vendu à l’été 2022, a littéralement explosé au Portugal. Deuxième meilleur buteur du championnat (21 buts) derrière l’insatiable Viktor Gyokeres, le Congolais est un profil différent. Plus longiligne (1,89m), l’avant-centre de Braga est une menace athlétique opérant aussi bien en profondeur que dans son jeu en remise. Le prix – sa clause libératoire est fixée à 25 millions d’euros – pourrait toutefois repousser le RC Lens pour un joueur de 27 ans pour qui le potentiel de revente est davantage limité.

DAVID DATRO FOFANA, CHELSEA (32 matches, 6 buts, 2 passes décisives)

Le jeune David Datro Fofana (21 ans) ne serait pas une aventure longue durée avec le RC Lens. Le club artésien n’a pas les moyens de s’attacher définitivement les services de l’avant-centre de Chelsea, mais il pourrait manœuvrer avec un prêt. Une opération connue par l’Ivoirien deux fois la saison passée. En difficulté à l’Union Berlin, il fut envoyé du côté de Burnley à partir de l’hiver où il s’est relancé malgré un contexte collectif très délicat. Son profil offensif est similaire à celui d’Elye Wahi, tout en apportant bien plus en phase défensive. Le natif d’Ouragahio (Côte d’Ivoire) est francophone et un prêt en Ligue 1, dans une écurie européenne, pourrait convenir à toutes les parties.

Autre piste : Mohamed Bamba (Lorient), Michy Batshuayi (Fenerbahçe, fin de contrat)

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Quoi qu’il advienne, le RC Lens sera – sur le papier – bien moins armé que la saison passée. La faute à une situation économique défavorable, une attractivité sportive retombée dans des standards habituels, une fin de cycle à l’échelle du club et une redéfinition contrainte du projet. Alors pour relancer la machine, force est de repartir sur des bases plus saines avec des pistes moins alléchantes. Pour retrouver la voie du succès et ce qui avait forgé l’ADN sang et or des dernières années.

Enzo PAILOT

Crédits photo : Icon Sport

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