Furia Liga
·7 septembre 2019
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·7 septembre 2019
Lorsque Zidane est revenu sur le banc du Real Madrid en fin de saison dernière, de nombreuses questions se sont bousculées. Après un premier passage marqué par de nombreux titres, son retour était une réelle prise de risque de sa part. Mais une chose était sûre, le français disposerait cette fois-ci des pleins pouvoirs avec une enveloppe conséquente pour renouveler un effectif sur le déclin, qui l’avait poussé à quitter ses fonctions un an plus tôt. Remplie d’espoirs et excitée, l’afición madrilène se retrouve pourtant aujourd’hui déçue. La révolution tant promise n’a donc pas eu lieu.
L’ère « Zidane II » au Real Madrid devait marquer un tournant pour le club merengue. Des ambitions recentrées sur les titres nationaux délaissés ces dernières années au profit de la prestigieuse Ligue des Champions. Pour cela, une revue d’effectif avec des ajustements était nécessaire. En effet, la saison catastrophique 2018-2019 a montré un groupe usé mentalement par les récents succès européens, avec des cadres loin de leurs standards habituels. Le départ de certains était donc inéluctable pour relancer la machine merengue. Pourtant, dès le début de l’été, le club annonce une vague de prolongations de joueurs comme Kroos ou Nacho, qui s’ajoutent à celle de Modric plus tôt dans la saison. Démarrer ce nouveau projet devait notamment passer par une reconstruction d’un milieu de terrain aux abois l’an dernier. Avec les prolongations de l’inamovible doublette Kroos-Modric, cet objectif devient dès le début compliqué.
Cette première déception fut cependant rapidement chassée par une salve d’arrivées toutes plus excitantes les unes que les autres. Outre les venues déjà actées des Brésiliens Militão et Rodrygo, Eden Hazard, Luka Jovic et Ferland Mendy débarquent dans la capitale madrilène. Mais à y regarder de plus près, hormis le recrutement du belge, aucune de ces recrues ne peut prétendre actuellement à une place de titulaire. Certes, la création d’un nouveau cycle permet de se projeter sur le long terme, mais on constate un décalage entre les ambitions affichées par le coach français et le recrutement effectué. Pour concurrencer sur la scène nationale le Barça et l’Atletico, des profils plus confirmés sont requis.
Zidane a néanmoins tenté tout l’été de convaincre ses dirigeants de signer Paul Pogba, mais malgré sa bonne relation avec son président, ce dossier n’aboutira pas, le board merengue n’étant pas fan du milieu de Manchester. ZZ aurait alors pu trouver au sein de son effectif les joueurs pour incarner le renouveau de la Maison Blanche. Marcos Llorente, Dani Ceballos et Mateo Kovacic avaient ainsi tout pour symboliser le nouveau style de leur équipe. Mais Zidane n’en a point voulu. Le Real Madrid a donc commencé sa saison sans réels grands bouleversements. L’euphorie du début a laissé place à l’inquiétude.
Et les choses ne vont pas s’améliorer pour les Madrilènes. Déjà préoccupants en fin de saison dernière, les matchs de pré-saison ne vont pas rassurer les supporters des Vikingos. Trois défaites sur les quatre premiers matchs mais surtout 13 buts encaissés. Le Real continue sur la mauvaise dynamique de l’an passé. Les joueurs manquent d’automatismes et ne semblent pas empreints d’une réelle tactique de jeu. Les seuls lueurs d’espoirs viennent de Kubo, Benzema et Asensio. Mais pour rien arranger, ce dernier est victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche face à Arsenal et voit sa saison déjà terminée alors qu’elle a à peine commencé. Parallèlement, Zidane doit gérer l’épineux dossier Gareth Bale. Pas dans les plans de son entraîneur, le Gallois n’est pas obnubilé par l’idée de trouver un nouveau club et du temps de jeu. Annoncé en Chine, il n’y signera finalement pas. Quelques jours plus tard, il est même titulaire en ouverture de championnat lors du déplacement au Celta Vigo. A ne rien y comprendre…
Un autre dossier agite également la capitale madrilène avec le retour de prêt de James Rodriguez. Là encore, Zidane n’est pas un fan absolu du Colombien, mais toujours est-il que l’ancien Monégasque jouera la saison 2019-2020 sous la tunique de la Casa Blanca. Et si finalement faire du neuf avec du vieux était la solution aux maux du Real ? D’autant plus que la recrue phare de l’été, Eden Hazard, est éloigné des terrains plusieurs semaines en raison d’une déchirure à la cuisse gauche. En Liga, malgré un premier match encourageant à Vigo, le Real retombe dans ses travers en encaissant un but dans les derniers instants du match lors de la journée suivante contre Valladolid avant de concéder un second match nul la semaine d’après contre Villlareal.
La fin de mercato a été quant à elle très peu agitée hormis l’échange de dernière minute Navas-Areola. Ce dossier a été une nouvelle fois source de tensions au sein du club de la capitale espagnole. Navas avait « promis » de rester à son coach au début de l’été, avant de faire volte-face en fin de mercato, obligeant son club à trouver une doublure à Courtois en l’espace de quelques jours. En rejoignant le PSG, le Costaricain a fait d’Areola un choix naturel. Enfin… pas pour tout le monde, à commencer par Zidane, qui n’est pas fan du français et l’a clairement fait comprendre à son président. L’intersaison n’a donc pas été de tout repos à tous les étages du club et n’a pas permis d’aborder sur des bases sereines le nouvel exercice.
En somme, Zidane s’est sans doute régénéré durant les 10 mois séparant ses deux mandats au Real Madrid, mais il n’a peut être pas saisi que durant ce laps de temps, son groupe a continué de de souffrir et qu’une révolution devait avoir lieu afin de remettre le club dans le droit chemin. En dépit d’un mercato dépensier (300M d’euros), ses choix laissent songeurs quant à sa faculté à rendre compétitive et plaisante son équipe. Bien qu’il ne soit pas le seul à tirer les ficelles à l’intérieur du Real, il sera le seul à assumer les conséquences des choix pris si les résultats ne suivent pas.
Melvil Chirouze
@iamxmelvil