Le Journal du Real
·23 avril 2025
Rüdiger sur une jambe, Alaba vieillissant, l’inconnue Militao : pourquoi il est urgent d’injecter du sang neuf dans la charnière centrale du Real Madrid

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·23 avril 2025
Cette moyenne de buts encaissés par match depuis le retour de la trêve parle d’elle-même. Changer de flèches cet été à l’arc du Real Madrid apparait tout bonnement inévitable. Et il ne s’agit d’une simple mauvaise phase, non. Au-delà des chiffres, l’impression visuelle laissée par les coéquipiers de Rüdiger tout au long de cette année laisse les Madridistas sur leur fin. Si par séquences des rayons d’optimisme ont éclairé le ciel de la capitale ibérique, le soleil n’a su véritablement éloigner ces nuages gris.
Des fautes par-ci, des erreurs de marquage par-là. Un manque d’agressivité à gauche, une faiblesse dans les aires à droite. Cela faisait longtemps que la charnière du Real Madrid n’était parue si pauvre, si poreuse. Tant d’un point de vue numérique que tactique, la Casa Blanca ne pourra pas débuter la saison prochaine sans une réorganisation profonde.
Aucune recrue estivale ni hivernale. Tel a été le choix, à posteriori contestable, de la direction madrilène. Autrement dit, la Casa Blanca comptait partir à l’assaut d’une nouvelle Champions League, ou encore d’une Liga, avec 3 centraux de haut niveau dans ses rangs. 3,5 si l’on comptait Tchouaméni, au vu de l’amour pour ce poste, mais rien de plus. La longue blessure d’Alaba aurait pu éveiller les doutes concernant cette initiative. Mais pourtant, aucun transfert n’a été réalisé. Voici ce que l’on appelle un pari raté.
Et si tout semblait déjà mal parti, le destin a en plus ajouté son grain de sel avec la lésion du ligament croisé antérieur du genou de Militao en novembre 2024. Dès lors sorti de la pelouse, sur le papier, seulement Rüdiger correspondait à un central de métier d’envergure internationale.
Heureusement pour le staff d’Ancelotti, cette fin de saison tragique pour le défenseur brésilien coïncide avec les surprenants débuts d’un certain Raul Asencio. Du haut de ses 22 ans, le jeune de la Castilla apparait comme le seul motif de satisfaction dans le secteur. Car oui, à côté des blessures, c’est le niveau de ces charnières qui a posé problème. Du Militao – Rudiger au Tchouameni – Rudiger en passant par le Asencio – Rudiger, aucun duo n’a su convaincre pleinement à long-terme.
Mais l’on ne peut expliquer cette défaillance à la seule échelle individuelle. Les Militao, Alaba ou encore Rudiger ne sont que la phase visible de l’iceberg des problèmes. Les mauvaises consignes mélangées au flou tactique d’Ancelotti tiennent de même une part de responsabilité importante. Il ne faut l’omettre. Ce marquage en zone en phase placée avec une volonté d’intercepter les lignes de passe détenait des effets secondaires.
Et face à cela, la Casa Blanca a préféré mourir avec ses idées, sans tenter d’ajuster son système. Pourquoi les centraux vêtus de blanc semblaient régulièrement perdus sur le terrain ? Car ils l’étaient réellement ! Sans plan tactique clair, cette dernière ligne se retrouvait régulièrement à devoir « improviser ».
Sauver le Real Madrid d’un sauvetage à bout portant, c’est bien, mais stopper les occasions à leur source, c’est encore mieux. Pour cela, un marquage individuel, à minima par période, apparaissait indispensable, quitte à sortir sur le porteur balle. Mais non, l’année dernière la défense de surface était plus que convaincante, alors cette année le staff merengue a reproduit à la lettre cette recette. Sans pour autant prendre en compte le changement de contexte.
Et bien sûr, comment ne pas évoquer la terrible gestion des transitions rapides, et de manière générale de la profondeur ? Opposée la plupart du temps à des équipes usant à la perfection de leur rapidité, la Maison Blanche s’est retrouvée maintes fois en difficulté.
Don Carlo a cherché des solutions dans ce domaine sans finalement jamais parvenir à en trouver. Alors pourquoi s’obstiner à conserver un bloc médian-haut ? Hormis avoir mis en exergue les lacunes des centraux Blancos, cela n’a rien apporté.
Récemment, les noms de William Saliba ainsi que de Dean Huijsen reviennent avec insistance dans la presse madrilène. Concernant le profil du joueur, chaque madridista aura son opinion sur la question avec sa préférence. Par contre, tout le monde semble en adéquation avec l’affirmation suivante : il faut recruter un, voire plusieurs centraux dès cet été.
Éviter de commettre la même erreur que l’an dernier, tel doit être la priorité de Florentino Pérez. Car si le contexte ne se révélait déjà de bon augure, le contexte apparait aujourd’hui d’autant plus critique. L’on savait en effet qu’il manquait de profondeur sur le banc, certes. Mais les joueurs a priori titulaires restaient sur une incroyable saison défensive, marquée par le doublé Championnat – Ligue des champions. Maintenant, la donne a plus que changé. Comme évoqué antérieurement, le terme « certitude » a disparu de l’arrière-garde blancos. Rüdiger ne cesse de décevoir. Pire, l’Allemand nous donne l’impression d’être devenu une caricature de lui-même à force de vouloir user de son caractère vicieux sans se concentrer sur le ballon.
Alaba de son côté apparait sur la fin. Du haut de ses 32 ans, l’Autrichien se trouve sur la pente descendante, la faute à une longue blessure pour le moment mal digérée. Le cas Militao, lui, est rempli d’incertitude.
Déjà qu’avant sa blessure, ce dernier ne faisait l’unanimité, alors qu’en saura-t-il à la suite de ses ligaments croisés ? Tchouaméni l’a une nouvelle fois montré tout au long de la saison au vu de ses performances : lui ne souhaite évoluer derrière. Et enfin, même si plus que convaincant, l’on ne peut mettre de côté les questions concernant le réel plafond de verre d’Asencio. Oui, il faudra injecter du sang neuf. Mais en plus de cela, un sang de très haut niveau, voire de top 10 mondial si le Real Madrid souhaite réaliser une énième saison historique.
Sans modification globale, la donne ne changera. Ce n’est pas en modifiant un simple prisme d’une mosaïque que cette dernière scintille de nouveau. Il s’agit d’un mécanisme, dans lequel chaque rouage doit répondre présent pour que la machine puisse fonctionner. Acheter uniquement des centraux sans fond de jeu reviendrait à poser un pansement sur une fracture. Au Real Madrid désormais de ne pas se tromper, au risque de réaliser une saison similaire à celle que la capitale vient de connaitre.
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