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·24 septembre 2025
"Si l'ASSE gagne samedi, le lieu pour faire la fête est tout trouvé"

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·24 septembre 2025
À la veille du lancement de la cinquième édition du Phénomène Fréquences Festival au Puits Couriot à Saint-Étienne, nous avons rencontré Evan Cholvy, l'un de ses organisateurs et son fondateur. Ce dernier présente le festival et espère voir de nombreux stéphanois venir découvrir une programmation riche cette année.
Peux-tu nous présenter le Phénomène Fréquences Festival ?C’est un festival qui est né en 2021. L’idée de départ était de faire la part belle aux découvertes, un travail de défrichage avec des projets qui n’ont pas forcément leur chance sur des scènes affirmées. Une première édition pluridisciplinaire qu’on avait organisée à cheval entre Saint-Étienne et Lyon. On mettait en scène une forme de derby et finalement c’est Saint-Étienne qui l’a emporté (sourire) parce que c’est vraiment là qu’on voulait le construire sur la durée. Quand on a monté l’association Phénomène, le partie pris était de faire deux choses : accompagner et diffuser cet objet qu’on a qualifié de création émergente. Dès le départ, le Phénomène Fréquences on l’a pensé comme la vitrine du projet associatif. Il s’est développé et s’est rapidement installé sur la place Jean-Jaurès. On a rapidement associé les lieux de la ville avec notamment ce fameux Kiosque, mais aussi au Clapier ou encore au Fil. On a travaillé très tôt avec des partenaires comme le Fil, Positive Education, le Foreztival, Poto Feu mais aussi beaucoup de bars et de restaurants de la ville. Le but était de créer une effervescence, de faire un temps fort sur un segment de la création qui est parfois oublié et qui sur le festival est vraiment mis à l’honneur.
"Le Puits Couriot est un lieu emblématique qui incarne très bien l’identité de la ville"
Cette édition se tient au Puits Couriot et au Clapier, pourquoi ce choix ?On a déménagé de Jean-Jaurès au Puits Couriot car en plein centre-ville, il y a des difficultés qui sont liées notamment au voisinage mais pas seulement. Le Puits Couriot est un site qui commence à être bien identifié par le public, par les Stéphanois, comme un lieu de fête. Avec notamment la fête de la musique, les Sons de la Mine ou encore les Guinguettes. On s’est dit que ce lieu emblématique serait parfait. Il incarne très bien l’identité de la ville, parfois de manière un peu réductrice d’ailleurs car ce n’est pas que ça Saint-Étienne. Un lieu de passage, qui a une histoire et qui est adapté pour recevoir du public. Il nous permet cette année d’augmenter la jauge considérablement et d’avoir une plus grande amplitude horaire. Avant, on terminait les soirs à 23 heures, on est aujourd’hui sur un format jour/nuit avec la fin des concerts du jour à 1 heure du matin et les soirs à 5 heures du matin.Avec une programmation festive également ?Oui, avec un travail de défrichage comme d’habitude mais aussi des artistes plus aguerris, la scène nationale montante. Cela nous permet d’avoir des noms comme Kemmler, Romane Santarelli, Miel de Montagne ou encore Zélie. On va retrouver une programmation assez éclectique avec deux linéaires assez importants avec celui 'musiques actuelles' qui va englober de la pop, du Groove et de la musique électronique au Puits Couriot et de la musique électronique pour les nuits au Clapier. Il y a pas mal de rap également, notamment le jeudi avec une soirée dédiée au rap. On va retrouver Tayri qui est la première gagnante du tremplin de la BigEye Contest, T2G ou encore RCZ qui est un rappeur stéphanois qui est en plein boom, ou encore Reitnop.
"Les gens ne lâchent rien à Saint-Étienne et ce festival, il est un peu à l’image de ça"
En quoi Saint-Étienne joue un rôle dans ce festival ?C’est un festival qui comme tous les festivals ne pourrait pas avoir lieu s’il n’y avait pas la mobilisation de tout un territoire, de tout un milieu et plus encore. C’est un festival qui est soutenu depuis le début, sinon il n’aurait pas pu exister. Je crois qu’on est sur un territoire qui souffre beaucoup, dès qu’il y a une crise il souffre et il est continuellement en crise et pourtant c’est un territoire qui est très résilient. Les gens ne lâchent rien ici et ce festival, il est un peu à l’image de ça. Chaque année on se demande si on va réussir à le faire et avec la mobilisation et le soutien de beaucoup d’acteurs comme les collectivités, les commerces et les partenaires de com’, on réussit à le faire. À chaque fois on a toujours du répondant, avec un coup de main de beaucoup d’acteurs. Parfois c’est symbolique mais cela montre qu’il y a la volonté de défendre les évènements culturels qui ont lieu sur le territoire et pour son attractivité. Parce qu’une ville comme Saint-Étienne qui n’a pas de festival majeur, c’est problématique. On essaye peu à peu de développer l’évènement et d’en faire un truc très pro.
Quel message voudrais-tu faire passer aux Stéphanois qui n’auraient pas encore pris leur place ?
Je leur dis qu’ils doivent parfois regarder la programmation un peu interloqués en se disant : « Je ne connais aucun nom ». Si c’est le cas, ça veut dire qu’on a bien bossé parce que le but c’est de faire découvrir des artistes. Avec quand même trois piliers : la scène nationale montante qui est constituée de noms qui ont un début de carrière intéressant. Une partie 'scène locale' avec des noms que vous avez peut-être déjà vu passer, qui sont l’identité même du festival. Et puis un plateau découverte, pour qui ce sont parfois leur première, deuxième ou troisième scène. On est sur une politique tarifaire très volontariste, c’est gratuit pour les étudiants, des prix vraiment bas pour le reste, par rapport aux coûts du festival. C’est vraiment pour inciter les curieux à venir écouter, il y a vraiment de supers projets dont beaucoup qu’on va retrouver dans les années à venir.
"Évidemment, s’il y a résultat positif ce qu’on espère, ce sera tout naturellement un lieu de fête"
Le dernier jour du festival tombe le jour d’ASSE - Guingamp, ces deux mondes là peuvent-ils converger ?De toute évidence, oui. C’est vraiment l’identité de la ville. On aura un œil sur le match, même pendant les concerts (sourire). Évidemment, s’il y a résultat positif ce qu’on espère, ce sera tout naturellement un lieu de fête avec un évènement qui dure jusqu’à 5h du matin. J’imagine que les Stéphanois, qui sont coutumiers de faire la fête quand il y a un bon résultat du club, viendront en profiter ici. D’ailleurs, quand je parlais juste avant de résilience, l’ASSE est un club qui n’a rien à faire en Ligue 2. C’est l’identité même de la ville, on voit l’engouement qu’il y a autour du club, tout le monde nous en parle. Beaucoup d’artistes qui viennent à Saint-Étienne pour le festival, dans leur pèlerinage, s’arrêtent au Musée des Verts. Ce week-end on avait des « offs », on avait des artistes qui étaient au stade avant de se produire dans les bars. On ne peut pas séparer l’identité de Saint-Étienne de l’ASSE, les deux sont liées. Samedi soir, tout le monde sera focus sur le match et s’il y a un bon résultat, les gens viendront le fêter au festival, le lieu est tout trouvé. Et s’il y a malheureusement défaite ou match nul, les gens viendront se remonter le moral aux concerts (sourire).