SLB-ASM : les tops, les flops | OneFootball

Pour de pareilles matinées, lendemain de grand match, où les coeurs sont encore bouillants de l’exceptionnelle ambiance du stade de la Luz, il n’existe pas de remède à notre tristesse. Une ASM, largement diminuée, grevée de cadres, a livré une belle bataille en terre hostile, proche d’arracher une qualification que l’on pensait perdue face à Benfica (3-3). Mais notre diagonale, inférieure tactiquement, s’est à nouveau tirée une balle dans le pied pour offrir la qualification à une formation portugaise largement dominée techniquement. Après un premier chapitre indigent, le second fut nettement meilleur mais à nouveau rythmé par d’incalculables occasions manquées et d’impardonnables cadeaux offerts. L’excellente Aline Riera, consultante hier soir pour le diffuseur, l’a rappelé alors qu’ Akturkoglu venait d’ouvrir le score (22′) : l’ASM, avec 6 buts concédés sur des erreurs directes, est la pire formation européenne dans ce registre. Le pénalty stupide de Kehrer, transformé par Pavlidis (2-2 76′), sera donc le 7ème. Pour cette seule raison il était difficile de croire que nous méritions mieux, et pourtant, il s’en est fallu de peu pour que nos coeurs ne chavirent pas ! On relève les copies !

Les Tops

M.Akliouche

Lumière absolue de l’effectif monégasque, confirmation du rang de grand joueur, éclatement au grand jour d’un talent pur… les superlatifs ne manquent et ne manqueront pas pour caractériser l’état de forme de M.Akliouche cette saison. Pour pallier aux larges carences du milieu de terrain, Hütter le mue en 8, plein axe, un poste auquel il n’a jamais été formé ni habitué. Le résultat fut brillant. Propositions incessantes, orientations ultra rapides, conduites de balle en percée pure, distributions de caviars… cette coupe de cheveux, cette touffe à la Julius Erving, s’est promenée d’un bout à l’autre du terrain, sans jamais rechigner à l’effort de compensation. Un modèle de talent, de technique et d’implication combative, décisif à la passe pour Ben Seghir à la 51′ (2-1) mais dont le compteur de passes auraient dû être largement plus élevé ; 4′ et 45+4′ deux offrandes pour Embolo qui auraient dû faire but tous les jours !

T.Minamino

Sa meilleure performance de la saison, un match plein et fin, juste et intense, qui nous laisse entrevoir les bribes du réveil d’un sommeil léthargique qui dure depuis août dernier. Le japonais a joué une pleine partie dans un registre d’attaquant libre. Outre les courses qu’il a multipliées, ce sont ses prises de balle qui ont fait toute la différence ; rotation du corps en arc de cercle, pointe du pied vers l’avant et adversaire dans le dos, enfin du haut niveau pour Minamino ! Buteur de l’espoir à la 32′, il égalise (1-1). Habile distributeur , capable de fermer la pointe du triangle sur toute la zone verticale et se projetant en profondeur ; c’est de ce joueur là dont on a besoin pour finir sur le podium de la L1 cette saison

C.Henrique

Certains diront que votre rédacteur radote, mais telle est la plus lourde erreur commise par Hütter cette saison, celle d’avoir, sans aucune raison viable, relégué un tel joueur au banc. Après des choix lourds de conséquence sur le flanc gauche, l’évidence s’est imposée tardivement au coach : Caio Henrique est un grand arrière gauche ! Est-ce le flanc gauche qui a été percé hier soir (à la différence du match aller) ? La réponse est négative, le couloir est tenu, parfaitement tenu, les appuis du brésiliens sont vifs sur le repli défensif, la technique est sûre pour permettre de temporiser, les sorties sont propres et ce joueur sprint, appelle, propose sans cesse. Il paiera encore le prix des lubies de notre technicien pour sortir à la 80′ au profit de Ouattara, ce qui ne causera que de la désorganisation.

Les Flops

B.Embolo

Une petite statistique pour débuter. G.Ilenikhena : 0 titularisation en LDC et 2 buts. B.Embolo : 10 titularisations en LDC et 1 but. A.Hütter, en laissant des joueurs qui marquent sur le banc, avait clairement opté pour le décrochage intensif et le duel en privilégiant B.Embolo. L’on pourrait ergoter par mansuétude sur les apports du suisse au poids qu’il fait porter aux défenses, ce serait raisonner comme tambour crevé. Hormis sa superbe tête qui ira, par malchance, heurter le poteau (32′), le gaspillage de notre attaquant fut total hier soir, arrachant même des hauts le coeur à ses coéquipiers. Un concerto pour piano et orchestre de déchets, de paralysie musculaire à la finition, en Hütt majeur !

T.Kehrer

Difficile de devoir charger ce joueur que l’on sait fort, intelligent et pleinement dévoué à son équipe. Mais hier, la feuille de match a parlé et son verdict est implacable ; notre capitaine a manqué de lucidité, a fauté dans un registre qui ne pardonne pas avec le brassard au bras. Une couverture défensive ultra lâche sur Pavlidis, trop loin du joueur, il se glisse à gauche et sa passe est décisive (1-0 22′). Un geste de gamin à la 76′, plus personne n’est lucide derrière et il en rajoute une couche dans l’hérésie défensive, il est pourtant derrière Aursnes et ne doit pas se jeter, il se jette pourtant et le découpe… penalty (2-2). Et pourtant, dans les temps forts de Benfica, là où, en seconde période, le jeu était rythmé, vif et dangereux, notre bloc sur le recul a parfaitement défendu. Deux des trois buts concédés proviennent d’erreurs, de fautes lourdes dans un registre élémentaire. Kehrer en porte la croix pour hier soir ! Inconcevable !

W.Singo

Il les a enchaîné les tops, les interventions glorieuses, les montées surpuissantes, les uns contre uns victorieux. Hier soir, l’ivoirien a rendu sa plus mauvaise copie de sa carrière monégasque. Etait-il vraiment apte de retour de blessure ? Si la réponse ne peut être véritablement obtenue (nous ne sommes pas dans le staff), sa titularisation et son niveau de performances font planer de lourds doutes quant à ses capacités à disputer cette rencontre. Double faute sur le premier but lisboete ; une passe en carton pour Embolo qui lui remet et une perte ensuite plein axe qui occasionnera l’ouverture du score. Il s’effondre trop généreusement dans la surface à la 84′, espérant une faute qui ne viendra pas et pire, restant au sol pour ne se relever que trop tard. Forcément la colonne se déporte la où le jeu se poursuit, le trou béant trouvé par Carreras, passeur final, en est la conséquence (3-3 84′).

R.Majecki

Assez peu sollicité au global, il a lui aussi montré, sur les rares situations où l’on avait besoin d’un grand portier, qu’il ne mangeait malheureusement pas de ce pain là. Immobile sur sa ligne sur le pénalty de Pavlidis, ce qui aura pour vocation de rassurer les prochains tireurs face à lui, il est aussi beaucoup trop timide sur le dernier but portugais, couvrant mollement sa zone en écartant les bras, alors qu’une intervention franche et proche aurait pu être salvatrice.

Photo by Carlos Silva/Icon Sport