AS Saint-Étienne
·17 septembre 2025
Sur la route de Glasgow : Les Verts font l'extérieur !

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·17 septembre 2025
Le 12 mai 1976, la France est stéphanoise. Le peuple vert converge vers Hampden Park, fier de son équipe qui a restauré l'image passablement écornée d'un football tricolore en déshérence. Entre revers amers et désillusions cruelles. Les échecs succèdent aux défaites, la scoumoune en bandoulière. Et c'est alors qu'une formation et une ville dont la France se sentent si proches volent de succès en succès, d'exploit en performance XXL. Avec maîtrise, bravoure et une humilité qui la disputent à l'efficacité. Ce 12 mai 1976, la France est verte. On connaît tous l'issue funeste de cette finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions, la légende des poteaux carrés volant au secours d'un Bayern Munich dans ses petits souliers, tout heureux de s'en sortir sans dommages (1-0). Cinquante ans plus tard, cette épopée demeure gravée dans toutes les mémoires. Elle a débuté le mercredi 17 septembre 1975, au Danemark, face au KB Copenhague. Rembobinons le film de cette saison hors du commun.
Demi-finalistes malheureux, lors du précédent exercice, éliminés par le Bayern Munich du Kaiser Franz Beckenbauer et de Gerd Müller, "Der Bomber" (0-0, 2-0), les Verts, auteurs du doublé Coupe-Championnat, nourrissent de légitimes ambitions à l'heure d'entrer dans la compétition européenne. Pour ce tour de piste initial, le tirage au sort a été clément. Le KB Copenhague sera leur première victime sur la route de Glasgow.
Bien que battus au Vélodrome (4-2) après avoir mené 2-0 grâce à deux buts signés Dominique Rocheteau, les Stéphanois abordent cependant cette rencontre avec confiance. "Nous ne sommes pas inquiets. Même les plus grands ne sont pas à l'abri de ces moments où la fébrilité vous gagne. Cela est un fait et pas seulement dans le sport", juge le président Roger Rocher dans les colonnes de "La Dépêche". Hervé Revelli lui emboîte le pas : "Je ne doute pas que nous trouverons des forces nouvelles et que nous serons animés d'une motivation exceptionnelle."
De fait, "grâce au dynamisme d'Oswaldo Piazza, l'assurance d'Ivan Curkovic, la clairvoyance de Jean-Michel Larqué et la justesse d'Hervé Revelli", les Stéphanois frapperont à deux reprises au retour des vestiaires (0-2). Leur premier succès en douze sorties depuis leur large victoire ramenée de Finlande, plus précisément de Kuopio (0-3), le 20 septembre 1967.
"Nous avons réalisé le match qu'il fallait. Nous avons été appliqués, sérieux avant de nous montrer efficaces", confiera Robert Herbin quand Hervé Revelli jugera : "Nous avons été prudents. Nous n'avons pas oublié Split!... (les Foréziens avaient été battus 4-1 avant de bouter les Yougoslaves hors de la prestigieuse Coupe des Clubs Champions, 5-1 après prolongation). En ce mercredi 17 septembre 1975, sans trembler ni forcer son talent, l'ASSE venait donc de franchir victorieusement une première étape sur le chemin de Glasgow. Dans la foulée, TF1 et les Verts signeront un contrat de diffusion et acteront des retransmissions de matches en direct, assurant la promotion du club et de la ville. "Les Verts sont plus représentatifs que les Bleus", confiera Georges De Caunes. Un bel hommage au demeurant.
Mercredi 17 septembre 1975
À Copenhague (Frederiksberg Idrætspark), AS Saint-Étienne bat KB Copenhague : 2-0 (0-0).
Arbitre : Anders Mattsson (Finlande); 7 463 spectateurs.
Buts pour Saint-Étienne : P. Revelli (52e), Larqué (71e).
K.B. COPENHAGUE. Qvist - Hojgaard, A. Sorensen (cap.), Linbdy, Krogdahl (Nielsen, 52e) - Andreasen (J. Petersen, 68e), Skjolden, B.F. Sorensen, Myssing - Petersen, Rossel. Entraîneur : Mario Astori.
ASSE. Curkovic - Janvion, Lopez, Piazza, Farison - Santini, Larqué (cap.), Bathenay, Synaeghel - P. Revelli, H. Revelli. Entraîneur : Robert Herbin.