Top 10 : les tifos du mois de février | OneFootball

La Grinta réalisait il y a un an son dernier Top 10 des tifos avec des stades remplis. Puis le verdict de huis clos tombait. Grâce à la motivation des supporters, on arrive quand même à réaliser un beau Top 10 ce mois-ci. Il n’est pas des plus joyeux : c’est souvent le cœur serré que les supporters s’expriment, collant à la morosité actuelle. Heureusement que les ultras bretons sont là pour nous orienter vers la riboule (si vous ne savez pas ce que c’est, il faut lire le Top 10 en entier). Top 10 des tifos de février selon les critères de l’originalité, la créativité, la complexité et la qualité des chorégraphies.

10. PSG 0-2 AS Monaco

Le glas sonne au parc des Princes. Les supporters parisiens rendent hommage à Milos, superviseur sécurité du PSG décédé il y a un an. Une mosaïque réalisée avec l’habillage des sièges vides en bas de la tribune Auteuil, avec un lettrage blanc sur fond du bleu et rouge parisien réhaussé de la couleur noir du deuil. Une banderole propose un message pour le moins classique :  « Un match de guerriers, continuez de nous faire vibrer ».

9. Montpellier 2-1 Rennes

Petite et impeccable, la bâche dans les tribunes du stade de la Mosson a des couleurs douces et délicatement choisies. Le bleu rappelle non pas celui de la méditerranée, mais celui du ciel. L’Armata Ultras rend hommage à Mathias, le fils de Tigrou et de Fara. Face à la perte intolérable d’un enfant, la communauté se réunit et la solidarité prime. Le groupe remercie la Butte Paillade, les Camarga, le club et la sécurité dans un communiqué. Le message de la banderole « Repose en paix petit ange », entouré de deux très beaux oiseaux célestes, est repris unanimement par le club ou Andy Delort. Soutien.

8. Independiente Medellin 1-1 Deportivo Cali

Les supporters de l’Independiente Medellín en Colombie déploient un portrait aux couleurs de leur équipe, rappelant un jeu de cartes. Le clown démoniaque entouré d’étoiles est une alternative au Roi de cœur, surnom de l’équipe, mais en plus flippant. Autour, les bandes colorées verticales typiques d’Amérique latine donnent du mouvement à l’animation, pour un habillage parfait du stade déserté.

7. Heracles Almelo 2-2 FC Twente

C’était le derby de l’Est aux Pays-Bas. Les supporters de la ville d’Almelo, dont le club porte le nom du fils de Zeus, prend pour thématique de son animation la vie et la mort. Dans le stade, la banderole massive « naitre, vivre et mourir à Almelo » montre leur dévouement et attachement indéfectible à la ville, sur fond de bandes verticales de la même couleur. A l’extérieur, la typographie de la banderole est plus sauvage mais sur le même propos « Combat le virus » : en arrière-plan, une comparaison sous-entendue de leur adversaire avec le virus pour attiser la rivalité.

6. Lecco 4-0 Côme

5. FC Schalke 04 0-4 Borussia Dortmund

A l’occasion du derby de la Ruhr opposant deux éternels rivaux, les supporters de Schalke, de la ville de Gelsenkirchen, la plus pauvre d’Allemagne, décorent le Virage Sud de la Gelsenkirchener Arena avec 7000 t-shirts. Le visuel représente le logo du club stylisé en demi-cercle, surplombé de rayons évoquant le drapeau tibétain et l’imaginaire qui va avec. Résultat profond et impeccable. Dans une situation très difficile cette saison, le club perd 4 à 0. Les supporters de Schalke manifestent leur mécontentement après le match aux abords du stade. On ne doute pas qu’ils continueront de proposer des tifos hallucinants même dans la débâcle.

4. Brest 2-3 Lyon

Les Celtic Ultras 2001 célèbrent leur 20 ans sur fond de crise du Covid avec une animation qui montre habilement cette ambivalence. Sur la route, un minibus griffé de leurs initiales, CU01, conduit par leur icône pirate avec un fumigène à la main, laisse la direction « Covid 19 » derrière lui puis choisit et suit la panneau indiquant Riboule, fiesta en breton. On vous suit.

3. Zenit 2-2 Rostov

Direction la Russie, l’un des derniers bastions où les tribunes sont encore partiellement occupées par des êtres humains. Et pas des plus tendres. Les Beagle Boys, Rapetou en français, représentent les héros du dessin animé américain Picsou du même nom qu’eux, décontractés. Sur leur sweat, les chiffres de prisonniers sont remplacés par les années marquantes de leur histoire. Aussi appelé Crimean, du nom du territoire que se dispute la Russie et l’Ukraine, les Beagle Boys nés en 2000 se sont imposés dans la sphère hooligan du Zenit.

2. Bursaspor 3-2 Akhisar Belediyespor

Magnifique tifo mosaïque réalisé avec les sièges vides de cette tribune à Bursa en Turquie. Le tifo représente avec une belle profondeur les montagnes de la région de l’ancienne capitale ottomane dominée par le mont Uludag. Au centre, la Coupe dorée brille, saluée par toute l’équipe et applaudie par un supporter. Au-dessus de la carte postale, la banderole mentionne : « Ramène-nous aux belles années », évoquant le titre de champion de Turquie en 2010, et la chute en seconde division en 2019.

1. Slavia Prague 0-0 Leicester

En 16e de finale de l’UEFA Europa League, les supporters de Prague construisent intelligemment leur animation avec au centre un homme remonté et motivé pour la chasse aux renards, surnom du club de Leicester. Le tout contourné de fumigènes, du plus bel effet.

La réponse de supporters de Leicester ne se fait pas attendre. Devant leur stade, ils déploient une banderole entourée de fumigènes toute aussi menaçante, « le chasseur devient le chassé ». Une rivalité qui prend des airs de fables de La Fontaine.

Avec Thomas Boraca

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