Le Journal du Real
·26 mars 2025
Trent Alexander-Arnold, le probable futur latéral madrilène aux deux visages

In partnership with
Yahoo sportsLe Journal du Real
·26 mars 2025
Trent Alexander-Arnold au Real Madrid, c’est quasiment fait. Sur le point de boucler l’arrivée libre du latéral droit de 26 ans, le club madrilène paraît avoir réalisé une très bonne opération. Mais l’enfant de Liverpool, véritable fruit de la formation locale, s’est vu de plus en plus contesté en interne cette saison.
Si, balle au pied, Alexander-Arnold demeure l’un, si ce n’est le meilleur défenseur d’Europe, son activité sans ballon se situe aux antipodes. Un double visage que trop rarement souligné, mais pourtant indispensable à mettre en perspective, en vue de sa venue l’an prochain à Madrid.
Jeu court, long, vertical, horizontal en une touche, deux, trois… Non, il ne s’agit pas d’un numéro six, ni même d’un milieu de terrain bien plus avancé, mais bien d’un latéral droit. Et l’une des principales caractéristiques du football moderne réside dans la redéfinition du rôle de latéral. TAA est la parfaite illustration de ce renouveau. Désormais, les latéraux participent activement à l’organisation du jeu. De sorte à devenir une arme supplémentaire face au pressing adverse toujours plus intense. Un atout dont le Real Madrid semble dépourvu… pour l’instant !
C’est simple, l’ensemble des qualités avec ballon que les Madrilènes cherchent chez un joueur se trouvent dans les jambes du latéral de la Mersey. L‘effectif de la Casa Blanca manque d’une plaque tournante, capable de tromper les vagues défensives adverses, tout en distribuant des caviars pour ses coéquipiers de devant. S’adapter au dispositif tactique adverse, contrôler le rythme des actions et décanter des situations par l’intermédiaire de passes tranchantes… Cette liste non exhaustive de qualités atypiques manque au champion d’Europe en titre. Seul Luka Modric, dont l’âge commence à se faire ressentir, semble détenir ces aptitudes.
En l’occurrence, recruter un spécialiste dans le domaine de la passe représente une aubaine pour les Merengues. Trent Alexander-Arnold incarne justement un formidable relanceur. Les suiveurs des Reds peuvent en témoigner, hormis quelques sautes de concentration, ce dernier parvient constamment à avancer son bloc grâce à un jeu long d’exception. La signature de l’international des Three Lions, ce sont ces diagonales en profondeur qu’apprécient tant les flèches offensives madrilènes.
Cela ne découle pas du hasard si, la saison dernière, Jürgen Klopp le plaçait régulièrement au sein du double pivot de son 3-2-5 afin de bonifier son talent de quarterback. Une fougue et une spontanéité trop rares dans les rangs de la capitale espagnole aujourd’hui, même si TAA prend parfois des risques inappropriés.
De surcroît, à l’exception de Modric, aucun potentiel titulaire ne se révèle expert dans l’exécution des coups de pied arrêtés. Là aussi, des corners aux coups francs directs, TAA sait endosser ce rôle clé, contribuant au fait que Liverpool demeure une référence dans le domaine depuis bon nombre d’années.
La terrible blessure de Dani Carvajal, face à Villarreal en octobre dernier, a engendré un double effet. D’un côté, ce poste de latéral droit est devenu le véritable talon d’Achille du Real, chaque équipe n’hésitant pas à concentrer ses offensives au sein de cette zone. Et de l’autre, cela a mis en exergue une question fondamentale, jusqu’ici étouffée par les excellentes performances de l’international espagnole : qui pour lui succéder ?
Deux signaux convergent vers une même conclusion : Lucas Vázquez n’incarne pas une solution viable, tant à court qu’à long terme. Son nom apparaît tout en haut de la liste des responsables après quasiment chaque contre-performance de la Casa Blanca.
Sauf que la potentielle arrivée de TAA… ne résoudra ce problème, bien au contraire ! Au-delà de l’impression visuelle, les chiffres décrivent parfaitement ce constat. Que cela concerne les duels aériens gagnés (en moyenne 0,10 par match), les dégagements (en moyenne 1,5 par match), ou encore les interceptions (en moyenne 1 par match); les statistiques se révèlent médiocres. Ces chiffres classent Alexander-Arnold parmi l’un des latéraux les moins performants défensivement en Europe.
Quand Liverpool a croisé le fer avec le Real Madrid en novembre, avec un duo Mbappé-Bellingham qui se positionnait constamment au niveau de leur couloir droit, Trent Alexander-Arnold a débuté la partie… sur le banc ! Vous l’aurez compris, dès que le « money time » pointe le bout de son nez, de par les carences évidentes de son numéro soixante-six, Arne Slot lui préférait Conor Bradley.
L’adaptation tactique que la Maison Blanche pourrait entreprendre avec l’arrivée de l’international anglais représente une autre question à laquelle nous répondrons peut-être dans le futur. Toutefois, face à l’emballement médiatique que cette potentielle arrivée engendre, il est primordial de bien mettre en perspective les qualités, mais aussi les défauts du latéral droit formé à LFC. Si une grande majorité des médias ont esquivé le sujet, les Madridistas se doivent d’être pleinement conscients des tenants et des aboutissements de ce dossier.