Lucarne Opposée
·18 août 2023
In partnership with
Yahoo sportsLucarne Opposée
·18 août 2023
La C1 africaine reprend ce vendredi. Alors que l’ESS et l’Espérance défendront les chances tunisiennes dans cette soixantième édition, on fait le point statistique sur les meilleurs buteurs tunisiens dans cette épreuve.
À la suite d’un travail de collecte de statistiques laborieux et méticuleux, croisant les comptes-rendus, brèves, messages de plus d’une dizaine de sites et forums spécialisés, nous avons comptabilisé les statistiques de buts marqués par des clubs tunisiens en compétitions africaines depuis 2003, dernière année d’existence de la Coupe des Coupes avant la configuration que nous connaissons de nos jours : deux compétitions (Champions League, Coupe de la Confédération) et la Supercoupe d’Afrique en cas de triomphe dans l’une des deux compétitions. L’année 2003 est la dernière année ou les statistiques sur les buts marqués par les clubs tunisiens sont encore trouvables en prospectant dans les méandres des brèves et résumés de quelques sites et forums spécialisés.
En partant de ses buts précieux dans le triomphe du CS Sfaxien en C3 en 2013, jusqu’à l’ultime pion arraché avec l’Espérance de Tunis lors de la campagne de Champions League 2020/21, l’attaquant international tunisien Taha Yassine Khenissi a bataillé sur huit éditions de compétitions africaines pour parvenir à un total de dix-neuf réalisations. Il a rejoint, au sommet des buteurs de clubs tunisiens toutes compétitions confondues sur ces deux décennies, le Nigérian Emeka Opara. Finaliste de la C1 avec l’Étoile Sportive du Sahel en 2004 et 2005, il s’est également régalé durant les éditions ou le club de Sousse multipliait les tours en C1 avant d’être reversé et d’aller loin en Coupe de la Confédération.
Il a fallu attendre treize ans après les dernières banderilles d’Opara pour qu’il soit rejoint. La faute peut-être à un réservoir moins riche en purs goleadores sur le plan local et aussi parce que certains phénomènes ne restent pas assez longtemps en Tunisie après avoir crevé l’écran. S’ils avaient sévi deux ans de plus dans les coupes africaines avant de partir au Qatar, il y a fort à parier que Youssef Msakni (avec l’Espérance) ou Baghdad Bounedjah (avec l’Étoile) auraient dépassé ce chiffre, eux qui ont atteint la barre des onze buts avec une telle facilité. Au forceps, capitalisant sur les campagnes du CS Sfaxien infructueuses mais comportant moult phases de poules, tours préliminaires et barrages, l’attaquant Tunisien Firas Chaouat, éphémère candidat au poste de neuf en sélection il y a quelques années, complète le podium avec dix-sept buts.
Il devance un trio bloqué à quinze buts, trois joueurs aux parcours divers et qui auront cumulé une grande partie de ces statistiques plus qu’honorables dans l’ombre. D’abord étincelant (neuf buts en deux campagnes de C1) au même titre que l’Espérance finaliste de C1 en 2010 et triomphante en 2011, l’ancien meneur de jeu des Aigles de Carthage et de l’EST Oussama « Picasso » Darragi a ensuite marqué le pas, tenté de se relancer en Tunisie après l’échec en Suisse et, au gré de la décennie entre nouveaux départs et come-backs plus discrets avec les Sang et Or puis avec le rival clubiste, réussi à se hisser à quinze pions dont treize en C1. Avant sa longue carrière de globe-trotter qui l’a mené en Roumanie, en Grèce, en Iran, entre autres, le renard des surfaces Hamza Younes a inscrit quinze buts en compétitions avec le CS Sfaxien. Enfin, et cela est passé quasiment inaperçu, le super-sub de l’Espérance Heythem Jouini a maximisé le temps de jeu qu’on lui donnait et lui aussi frappé à quinze reprises dont onze en C1.
Les épopées au long cours de l’Espérance de Tunis à la fin des années 2010 ont profité à l’ailier international Anis Badri, qui avec quatoze réalisations en C1 a rejoint puis dépassé le jusque-là seul leader des buteurs dans l’épreuve-reine sur ces dix-sept dernières années (avant que Darragi ne le rattrape) : l’attaquant camerounais Yannick Ndjeng. Ce trio constitue un pont symbolique entre la génération de l’EST championne d’Afrique en 2011, dont Ndjeng et Darragi faisaient partie, et celle sacrée deux éditions d’affilée (2018, et 2018-2019) dont Anis Badri était l’un des fers de lance.
La percée récente de Mohamed Ali Ben Romdhane (douze buts entre 2020 et 2023), susceptible de venir coiffer au poteau toutes les générations d’Espérantistes de ces vingt dernières années, va subir un long coup d’arrêt : le milieu de terrain international, qui vient de rejoindre les rangs de Ferencváros, entame sa carrière européenne après avoir brillé sur trois éditions de l’épreuve-reine du continent africain et gagné sa place en sélection.
Quid, sur les deux dernières décennies, toutes compétitions africaines confondues, des joueurs tunisiens si on prend en compte ceux qui se sont illustrés dans un club non-tunisien ? Une évidence, pour identifier les expatriés les plus prolifiques, est de rechercher ceux qui ont joué plusieurs saisons en Égypte, seul pays africain comptant potentiellement des clubs ayant disputé à la fois des campagnes continentales longues et la présence significative d’un joueur tunisien dans leurs rangs pour contribuer dans ces campagnes. Si on excepte l’Égypte, sur ces deux décennies on peut trouver des Tunisiens qui s’illustrent sur une saison au Maroc (Adel Chedli au Raja Casablanca, actuellement Fedi Ben Choug au Hassania Agadir), en Algérie (Oussama Darragi avec la JS Kabylie), en Libye (Maher Hannechi), plus rarement au Soudan (Abdelkarim Nafti à Al Merrikh après avoir brillé au CS Sfaxien à la fin des années 2000) mais sur une période trop brève pour que cela se traduise par des stats continentales.
Ce paramètre favorise la montée dans les classements de quatre joueurs : avant et après le FC Metz, Ferjani Sassi avait inscrit quatre buts en compétitions africaines avec le CSS et l’EST. Ses trois buts avec le Zamalek le font arriver à un total de sept buts. L’attaquant mondialiste 2022 Seifeddine Jaziri a dû attendre de s’expatrier en Égypte pour ouvrir son compteur continental (trois buts avec Arab Contractors, deux avec le Zamalek).
Modèle de détermination et de longévité, l’attaquant de pointe reconverti ailier Fakhreddine Ben Youssef se situe bien plus haut : à ses douze réalisations cumulées avec le CSS et l’EST (cinq en C1, six en C3, un en Supercoupe d’Afrique) s’ajoutent sa campagne florissante avec Pyramids en 2023, couronnée de six buts supplémentaires. Ses dix-huit buts au total le font dépasser Firas Chaouat et le voici tout près de Khenissi.
Mais, devant Ben Youssef et Khenissi, trône le latéral volant Ali Maaloul, triple champion d’Afrique avec Al Ahly. À ses dix buts avec le CS Sfaxien (triomphe en Coupe de la Confédération 2013 à la clé) s’ajoutent dix buts avec les Ahlaouis entre 2016 et 2023, avec donc trois C1 au palmarès, vingt buts lui permettant d’être seul en tête des buteurs tunisiens en compétitions africaines.
Photo une : FETHI BELAID/AFP via Getty Images
Direct
Direct
Direct