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Lucarne Opposée

·14 décembre 2021

Uruguay - Uruguayo 2021 : Peñarol champion !

Image de l'article :Uruguay - Uruguayo 2021 : Peñarol champion !

Après un seul (très long) contre Plaza Colonia, Peñarol décroche le titre et confirme ainsi une très bonne année 2021 et un effectif plein de promesses. Déception côté Plaza, mais l'équipe d'Espinel a tout donné et c'est (encore une fois) l'équipe avec la meilleure dynamique qui a gagné.

Le système uruguayen actuel avec une demi-finale entre vainqueur de l'Apertura et vainqueur du Clausura avant une hypothétique finale contre le vainqueur du classement annuel fait que chaque année le schéma est différent mais que souvent le vainqueur du classement annuel a un très gros avantage et souvent remporte le trophée. Il faut remonter à 2013/14 pour voir le titre d'une équipe n'ayant gagné qu'un tournoi court, Danubio gagnant contre le vainqueur du classement annuel Wanderers. Sinon, souvent, il n'y a même pas de finale en tant que telle, les finales s'arrêtant après le premier match quand l'équipe ayant gagné l'annuel remporte la « demi-finale ». Cela donne donc souvent un souffle de finale assez court, en milieu de semaine, et peut-être l'AUF devra réfléchir dans les prochaines années à un nouveau format, soit supprimant les finales, soit leur garantissant une place distincte et avec un nombre de matchs préétablis. Tout cela pour dire que Peñarol était grand favori du match de mardi, affrontant un Plaza qui a vécu un Clausura difficile. Les Carboneros pouvaient en plus jouer relâchés en sachant qu'ils emporteraient le titre en gagnant, mais qu'en perdant ils priveraient Nacional de la place en phase de groupes de la Libertadores et qu'ils auraient de toute façon une autre chance en aller-retour. Le football gagnant quoi qu'il arrive.


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Dans un Centenario bien plein de supporters de Peñarol qui jouait ainsi à domicile (autre petite injustice que personne n'a relevé, le football uruguayen étant tellement montévidéen), Peñarol recevait donc Plaza comme lors de la saison 2015/16, pour un nouveau titre de champion d'Uruguay. Les deux équipes nous ont offert un bon match, sur une magnifique pelouse. Santiago Mele (titulaire) et Juan Cruz Mascia (sur le banc) étaient de retour côté Colonia, alors que côté Peñarol seul manquait le latéral gauche (Valentin Rodríguez ou Juan Manuel Ramos), avec donc le jeune Elizalde titularisé sur le côté en défense. Peñarol domine dans le jeu dès le début du match mais se fait surprendre avec un penalty sur une main dans la surface. Dans la lignée des précédents matchs, tout Peñarol réclame et crie à l'injustice, demande le VAR, Gargano récolte un carton jaune, on réclame qu'un joueur de Plaza a aussi touché le ballon du bras avant Gary Kagelmacher, mais rien n'y fait. Renzo López le transforme et le match est lancé. Il est d'autant mieux lancé que les Carboneros égalisent dans la foulée sur une magnifique action. Passe en profondeur de Gargano, remise précise, subtile et intelligente d'Álvarez Martínez pour Torres qui trompe Mele d'une frappe sèche à l'entrée de la surface. Peñarol poursuit sa domination dans le match pendant une demi-heure avec de nombreuses actions et une triplette offensive Torres-Canobbio-Álvarez Martínez en feu. L'équipe de Larriera se trouve comme dans les meilleurs moments, avec aussi un apport offensif de Giovanni González de qualité. Mais comme cela fut le cas à de nombreuses reprises cette saison, l'équipe ne confirme pas au tableau d'affichage sa domination dans le jeu. Les différents changements (la sortie de Gargano notamment) désorganisent l'équipe et le dernier quart d'heure ainsi que la prolongation vont être plus brouillon. Côté Plaza, l'équipe défend bien de façon organisée mais peine à ressortir le ballon proprement. Leonai Souza termine plutôt mal la saison, Nicolas Dibble veut compenser en se fatiguant comme un diable. Renzo López reste en pointe et ne participe pas trop. Il faut attendre la 119e pour voir Plaza se procurer l'occasion du match. Juan Cruz Mascia, qui a loupé tout le Clausura pour blessure (étant ainsi « responsable » de la baisse du niveau de l'équipe) est trouvé en profondeur. Il laisse le ballon rebondir une fois de trop, laissant le temps à Gary Kagelmacher de venir couper la trajectoire de sa frappe. Score final 1-1, séance de tirs au but.

Cette séance s'éternise avec neuf tirs de chaque côté. Santiago Mele arrête celui de Musto dès le deuxième tir, mais Yvo Calleros envoie le sien au-dessus de la barre quelques tirs plus tard. La séance continue donc jusqu'à ce que Emiliano Zeballos frappe également au-dessus. Nicolas Gaitán, neuvième tireur côté Peñarol, convertit donc le tir au but du titre, fait qui restera dans l'histoire malgré les quelques minutes qu'il a joué tout au long du tournoi et ses faibles performances. Santiago Mele perd le match contre Kevin Dawson malgré le fait qu'il ait arrêté un tir, contrairement à son adversaire du soir. Côté Plaza, Cebolla Rodríguez a « passé son tour », ne tirant pas malgré les neuf tirs, ne voulant pas marquer contre son ancien club, le club du tatouage de son mollet. Cela a fait rire jaune côté Nacional, sachant que le club Bolso n'est pas en finale pour une égalisation à la dernière minute lors de l'avant dernier match de Papelito Fernández, autre joueur/supporter associé lui au Nacional, aujourd'hui à Liverpool. Mais Papelito est un mec bien, alors que Cebolla est un supporter de Peñarol.

Côté Plaza, Santiago Mele et sa défense ont fait un plutôt bon match, notamment Olivera ou Ruiz Diaz. Il a manqué du peps au milieu pour mettre en danger Peñarol et pour alimenter Nicolas Dibble et un Renzo López trop statique pour cette organisation tactique défensive. Bonne entrée de Mascia ou de Suhr, l'attitude de Cebolla est l'une des rares attitudes qui pourrait me faire brûler la voiture d'un footballeur si j'étais supporter de son club. Côté Peñarol, l'équipe a joué à l'image de sa saison. C'est un régal à voir jouer mais parfois un peu frustrant. Techniquement, l'équipe est trois niveaux au-dessus du championnat (Facundo Torres, Walter Gargano, Agustín Álvarez Martínez...) mais cela pêche parfois un peu en efficacité, en poids dans la surface. Il manque aussi du travail sur les corners et coups-franc, qui sont trop rarement bien utilisés au vu des opportunités qu'ils représentent pour l'équipe qui domine mais qui a du mal à marquer. Dawson a été peu mis en danger, tout comme sa défense. Incongruité, l'équipe a terminé avec au milieu les argentins Gaitán et Musto...

Peñarol est donc champion 2021, son 53e titre selon ses statistiques propres (et assez généreuses sur la période des années vingt quand le club avait fait sécession), quarante-huit si l'on s'en fie à Wikipedia, quarante-trois si l'on se fie à Nacional (qui ne prend pas en compte ceux gagnés par le CURCC/Peñarol, débat à retrouver dans le magazine 6). Nacional n'est malgré tout pas mécontent de celui-là, qui lui permet de valider sa place en phase de groupes de Libertadores. En phase préliminaire, on retrouvera Colonia et Torque. Nacional, absent des finales, étaient malgré tout dans la tête de son adversaire de toujours avec notamment des chants insultants et offensants envers des victimes de violence chantés par Álvarez Martínez ou même par le président du club Nacho Ruglio. Nacional en était très offusqué (et Peñarol préparait soi-disant un communiqué d'excuse) jusqu'à ce que, lors de la célébration du nouveau président du club bolso (les élections avaient lieu samedi), des chants identiques ont été chantés par la nouvelle direction de Nacional, cette fois envers Peñarol. Tout cela est désormais dans les mains de la justice, qui pourra établir un nouveau classement entre les deux clubs, celui des condamnations pour apologies de délits et incitation à la violence. C'est quand même dommage.

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